Un café fumant à la main, je remarque les montagnes de la rive sud. Le soleil se lève à peine, mais à cause de la tempête à venir, elles semblent plus proches, comme si l’humidité dans l’air créait un effet de loupe. Au-delà du fleuve, dans les monts doucement érodés du sud, je distingue les pistes déjà blanches de la station de plein-air de Saint-Pacôme, quasiment en face de La Malbaie.
J’ai hâte que mon amoureux revienne de son voyage d’affaires demain. Ce sera les Fêtes et on tournera le dos bientôt à cette année de fou où l’actualité nous a assommé de nouvelles toutes plus déprimantes les unes que les autres. Mais quel avenir préparons-nous donc à nos enfants?
Je suis toujours un peu déprimée le matin, alors je suis heureuse d’entendre Aurélie crier: « Maman… Maman! » Je me dirige vers sa chambre sans attendre.
« Allô pitchounette! Tu as bien dormi. Une tempête se prépare. Tu verras peut-être la neige aujourd’hui. »
« Né-je. »
L’image du gris métallique du fleuve me revient en tête, la teinte plus sombre des montagnes, les nuages qui ont masqué le soleil…
« Oui, je crois que tu verras la neige! Tu ne dois plus t’en souvenir. Tu étais tellement petite l’année passée! »
Les gestes matinaux s’enchaînent et, bientôt, nous sommes prêtes à sortir. Je barre la porte en gardant un œil sur les pas hésitants d’Aurélie. Comme je le craignais, elle s’approche trop près des marches et je cours pour éviter la chute.
« Tu as fait peur à maman, petite bonyenne. Il faut faire très attention ici. Danger. »
« Dan-je »
« C’est ça! Danger! Boum! »
« Boum! »
Dans la voiture, elle répète: « Boum! » à tout bout de champ. Je la dépose à la garderie, dernière journée de l’année avant les grandes vacances. Je me rends au travail. La journée s’enchaîne à toute vitesse. Il faut boucler tous les dossiers avant les Fêtes, tout le monde est stressé et je le deviens aussi. Au milieu des contrats d’assurance, je ne remarque pas les flocons qui se mettent à tomber. Ce n’est qu’en sortant de la Caisse que je m’émerveille devant le manteau blanc qui a fait disparaître le gris du début décembre.
Je récupère Aurélie à la garderie et on fait des « Wow! » en pointant les flocons qui tombent. Dans l’auto, elle répète: « Né-je! Né-je! Wooooow! »
On arrive à la maison. Elle est excitée comme une puce en sortant de l’auto. En déposant la petite sur le sol, je réalise que mes poches sont vides. Je m’affole en surveillant Aurélie qui pose ses bottes avec délicatesse dans cette chose inconnue. Non, les clés de la maison ne sont pas dans ma bourse… Je revois la scène du matin… J’ai dû les laisser tomber en courant vers la petite. Mais maintenant, mes clés sont invisibles sous ce tapis blanc. Avec la fatigue de la journée accumulée, je perds ma bonne humeur et je rage en fouillant la neige froide. J’ai perdu mon émerveillement. Maudite neige!
Aurélie s’approche, curieuse.
« Maman, né-je pa-tout. »
« Oui, Aurélie, il y a de la neige partout… Je cherche les clés de la maison. Tu as vu les clés à maman? »
« Lé, lé », répète-t-elle.
Elle se met à quatre pattes et m’imite, tapotant la neige de ses petites mains.
« Arrrr… J’aurais dû les entendre tomber. »
« Lé… Boum! »
« C’est ça, Aurélie, les clés sont tombées. »
Comme ce matin, je la vois courir vers l’escalier et je me relève pour l’arrêter, croyant qu’elle va s’élancer. Mais au bord de la première marche, elle crie: « Maman, maman! Lé dans né-je! Boum! »
Elle a trouvé les clés! Elle est fière. Son sourire est aussi brillant que les flocons qui scintillent dans la lumière des lampadaires.
Je la soulève, apaisée: « Merci ma belle. Maintenant, on va aller se réchauffer et manger une bonne soupe chaude. Rien de mieux après avoir joué dans la neige. »
23 décembre 2016
13 décembre 2016
Je m'emballe
Après le lancement, il y a deux craintes pour les auteurs: que le livre reçoive de mauvaises critiques ou bien que sa publication reste complètement inaperçue. Je ne sais pas lequel est le pire, mais les deux font mal, c'est clair. J'ai la chance de vivre un "Noël littéraire", les critiques à propos de mon roman Les Fleurs du Nord sont excellentes. Et j'aime ce qu'elles disent car j'ai l'impression que l'histoire a vraiment été comprise.
Sur les paysages
"Les personnages prennent vie sous nos yeux et on arrive presque à voir les montagnes, les champs et les villes qu’elle décrit."
Sur l'amour et l'image de la femme
"L’amour. Et oui, c’est aussi un roman d’amour. Attention, je ne parle pas d’amour niais, mais plutôt de destinée, de beauté. [...] Les femmes ici ont un réel rôle à jouer et n’hésitent pas à s’affirmer pour être aussi des combattantes et pas uniquement « femme de ». Et cela donne des personnages au caractère fort et que l’on n’a pas envie de quitter."
Sur le besoin de beauté et d'amour
"Il nous montre que malgré les horreurs de la vie, la beauté y refait surface, que l'amour gagne. Même si on sait très bien que ce n'est pas toujours le cas, ce roman m'a fait du bien. J'ai été bercée par l'auteure, par ses parfums de résistance et d'amour."
J'espère que ces personnages et ces paysages rejoignent d'autres lecteurs. Je suis donc emballée et j'en profite pour faire un jeu de mots avec l'événement "Les auteurs s'emballent"! Je serai samedi prochain à la Librairie Vaugeois à Québec (de 11h à 12h et de 13h30 à 15h) pour emballer des cadeaux et jaser avec des lecteurs. Vous êtes tous les bienvenus, au plaisir de vous rencontrer!
Sur les paysages
"Les personnages prennent vie sous nos yeux et on arrive presque à voir les montagnes, les champs et les villes qu’elle décrit."
Sur l'amour et l'image de la femme
"L’amour. Et oui, c’est aussi un roman d’amour. Attention, je ne parle pas d’amour niais, mais plutôt de destinée, de beauté. [...] Les femmes ici ont un réel rôle à jouer et n’hésitent pas à s’affirmer pour être aussi des combattantes et pas uniquement « femme de ». Et cela donne des personnages au caractère fort et que l’on n’a pas envie de quitter."
Sur le besoin de beauté et d'amour
"Il nous montre que malgré les horreurs de la vie, la beauté y refait surface, que l'amour gagne. Même si on sait très bien que ce n'est pas toujours le cas, ce roman m'a fait du bien. J'ai été bercée par l'auteure, par ses parfums de résistance et d'amour."
J'espère que ces personnages et ces paysages rejoignent d'autres lecteurs. Je suis donc emballée et j'en profite pour faire un jeu de mots avec l'événement "Les auteurs s'emballent"! Je serai samedi prochain à la Librairie Vaugeois à Québec (de 11h à 12h et de 13h30 à 15h) pour emballer des cadeaux et jaser avec des lecteurs. Vous êtes tous les bienvenus, au plaisir de vous rencontrer!
23 novembre 2016
Les calligraphies des Fleurs du Nord -恩返しする
J’ai commencé mon dernier roman, Les Fleurs du Nord, en 2001. Le calcul est donc facile: publié en 2016, ça m’a pris 15 ans de travail avant de le tenir entre mes mains! C’est donc un monde qui a eu le temps d’être travaillé et retravaillé. Un roman « longue durée » est particulièrement plaisant pour le développement des personnages. Comme je les ai eus en mémoire longtemps, je les connais très bien. Je les aime d’amour!
En 2002, le drame de Midori (qu’elle vous racontera elle-même dans les premières pages du roman) et l’histoire qui suivra m’ont inspiré les paroles d’une chanson. Je me souviens l’avoir écrite sur une napkin entre La Malbaie et Montréal, en pleine nuit alors qu’on roulait sur l’autoroute 40 et qu’une aurore boréale était miraculeusement visible! À l’époque, mon japonais n’était pas suffisant pour écrire directement dans cette langue et je l’avais fait traduire. En retournant à Sherbrooke pour ma dernière session universitaire à l’automne, j’avais demandé à Philippe de composer la musique. Notre première chanson, Moshimo, était née!
Il m’a donc paru très naturel d’inclure les paroles de cette chanson dans le roman. J’ai adoré mettre Midori en scène alors qu’elle préparait l’encre et le pinceau pour tracer les caractères de ce poème (pp. 149-150). J’ai donc utilisé une autre de nos chansons, My Love (le titre est en anglais, mais la chanson en japonais), dans une autre partie du roman (pp. 384 et 525). Mon héroïne, Midori, aime l’écriture pour apaiser ses émotions.
Juste avant la parution, en septembre, la deuxième correctrice m’envoie ses propositions et mentionne qu’elle ne peut vérifier le texte en japonais. Sa question en marge: « Est-ce que quelqu’un l’a fait? » m’a fait réagir. Non, personne n’avait vérifié ces textes depuis leur composition.
J’ai donc écrit un courriel à une amie de Kyoto, avec les textes en pièce jointe, pour lui demander si elle avait le temps de vérifier le japonais. Elle me répond: « Bien sûr! Puis-je te les envoyer la poste? » J’avais encore un peu de temps pour la révision, alors j’accepte, sans comprendre pourquoi elle avait besoin de m’envoyer les papiers par la poste.
Dix jours plus tard, je reçois une enveloppe. À l’intérieur, il y a les textes imprimés, avec quelques traces rouges. Et surtout, surtout, je trouve sur quatre pages sur papier de riz les textes tracés à la plume par une main experte en calligraphie, celle de mon amie Ryoko Utani. Quelle belle surprise!
J’ai numérisé les papiers. Puis j’ai demandé à mon éditrice s’il était possible de mettre ces calligraphies dans le roman, au lieu des caractères du traitement de texte. J’ai obtenu l’autorisation de Madame Utani. Et Québec Amérique a fait l’impossible, en intégrant à la dernière minute les quatre pages de cette œuvre d’art.
Comment dire « merci » à une si belle attention? Comment « retourner la faveur », un concept qui sonne si bizarre en français, mais qui existe en un seul mot en japonais sous le terme « ongaeshi » (恩返し)? Je l’ignore. Ce texte est une façon de la remercier de sa générosité.
Mais ce que je sais, c’est que je suis choyée par mes amis japonais. On me demande souvent pourquoi j’ai été attirée par ce pays. C’est une question qui me met mal à l’aise parce que, au début, j’étais en exploration et c’est que la sonorité douce de la langue qui m’a motivée à poursuivre l’apprentissage. La bonne question à me poser serait peut-être: « Pourquoi suis-je toujours si attachée à ce pays? » Comme l’illustre bien cet exemple, c’est parce que j’aime la façon japonaise de nouer des liens et de les entretenir, avec de petites attentions, de la gentillesse et la fidélité en amitié.
Et dans un monde de relations-éclair qui se brisent aussi vite qu’elles se sont nouées, ça fait un bien fou.
En 2002, le drame de Midori (qu’elle vous racontera elle-même dans les premières pages du roman) et l’histoire qui suivra m’ont inspiré les paroles d’une chanson. Je me souviens l’avoir écrite sur une napkin entre La Malbaie et Montréal, en pleine nuit alors qu’on roulait sur l’autoroute 40 et qu’une aurore boréale était miraculeusement visible! À l’époque, mon japonais n’était pas suffisant pour écrire directement dans cette langue et je l’avais fait traduire. En retournant à Sherbrooke pour ma dernière session universitaire à l’automne, j’avais demandé à Philippe de composer la musique. Notre première chanson, Moshimo, était née!
Il m’a donc paru très naturel d’inclure les paroles de cette chanson dans le roman. J’ai adoré mettre Midori en scène alors qu’elle préparait l’encre et le pinceau pour tracer les caractères de ce poème (pp. 149-150). J’ai donc utilisé une autre de nos chansons, My Love (le titre est en anglais, mais la chanson en japonais), dans une autre partie du roman (pp. 384 et 525). Mon héroïne, Midori, aime l’écriture pour apaiser ses émotions.
Juste avant la parution, en septembre, la deuxième correctrice m’envoie ses propositions et mentionne qu’elle ne peut vérifier le texte en japonais. Sa question en marge: « Est-ce que quelqu’un l’a fait? » m’a fait réagir. Non, personne n’avait vérifié ces textes depuis leur composition.
J’ai donc écrit un courriel à une amie de Kyoto, avec les textes en pièce jointe, pour lui demander si elle avait le temps de vérifier le japonais. Elle me répond: « Bien sûr! Puis-je te les envoyer la poste? » J’avais encore un peu de temps pour la révision, alors j’accepte, sans comprendre pourquoi elle avait besoin de m’envoyer les papiers par la poste.
Dix jours plus tard, je reçois une enveloppe. À l’intérieur, il y a les textes imprimés, avec quelques traces rouges. Et surtout, surtout, je trouve sur quatre pages sur papier de riz les textes tracés à la plume par une main experte en calligraphie, celle de mon amie Ryoko Utani. Quelle belle surprise!
J’ai numérisé les papiers. Puis j’ai demandé à mon éditrice s’il était possible de mettre ces calligraphies dans le roman, au lieu des caractères du traitement de texte. J’ai obtenu l’autorisation de Madame Utani. Et Québec Amérique a fait l’impossible, en intégrant à la dernière minute les quatre pages de cette œuvre d’art.
Comment dire « merci » à une si belle attention? Comment « retourner la faveur », un concept qui sonne si bizarre en français, mais qui existe en un seul mot en japonais sous le terme « ongaeshi » (恩返し)? Je l’ignore. Ce texte est une façon de la remercier de sa générosité.
Mais ce que je sais, c’est que je suis choyée par mes amis japonais. On me demande souvent pourquoi j’ai été attirée par ce pays. C’est une question qui me met mal à l’aise parce que, au début, j’étais en exploration et c’est que la sonorité douce de la langue qui m’a motivée à poursuivre l’apprentissage. La bonne question à me poser serait peut-être: « Pourquoi suis-je toujours si attachée à ce pays? » Comme l’illustre bien cet exemple, c’est parce que j’aime la façon japonaise de nouer des liens et de les entretenir, avec de petites attentions, de la gentillesse et la fidélité en amitié.
Et dans un monde de relations-éclair qui se brisent aussi vite qu’elles se sont nouées, ça fait un bien fou.
15 novembre 2016
Salon du livre de Montréal
Le lancement, au Fanamanga mercredi dernier, a permis de mettre un peu de lumière dans cette journée marquée par les élections américaines et leur résultat désastreux pour les années à venir. Dire que je suis inquiète pour ce qui nous attend sur notre petite planète serait un euphémisme... Enfin...
Cette année, j'ai eu la chance de publier deux livres: Passion Islande chez Hamac, et Les Fleurs du Nord avec Québec Amérique. C'est beaucoup de travail imprimé sur papier, ce qui fait du bien! Je vous invite à venir me dire un petit bonjour pendant mes passages au Salon du livre de Montréal.
Vendredi à 10h à Québec Amérique, stand 260
Vendredi à 14h à Septentrion (Hamac), stand 402
Samedi à 11h à Québec Amérique stand 260
Samedi à 13h30 à Septentrion (Hamac), stand 402
Cette année, j'ai eu la chance de publier deux livres: Passion Islande chez Hamac, et Les Fleurs du Nord avec Québec Amérique. C'est beaucoup de travail imprimé sur papier, ce qui fait du bien! Je vous invite à venir me dire un petit bonjour pendant mes passages au Salon du livre de Montréal.
Vendredi à 10h à Québec Amérique, stand 260
Vendredi à 14h à Septentrion (Hamac), stand 402
Samedi à 11h à Québec Amérique stand 260
Samedi à 13h30 à Septentrion (Hamac), stand 402
02 novembre 2016
Les Fleurs du Nord - Invitation au lancement
C'est aujourd'hui que vous retrouverez en librairie Les Fleurs du Nord! Il est magnifique, je suis tellement contente! Le Japon m'a inspiré, tout comme l'avaient fait auparavant Passion Japon, Le pari impossible des Japonaises et Les découvertes de Papille au Japon. Mais c'est la première fois que j'ose écrire une fiction à saveur japonaise. C'est donc à la fois effrayant et excitant!
J'adore la couverture. J'ai la chance d'avoir un éditeur qui respecte beaucoup ses auteurs. J'ai eu plusieurs propositions, mais j'ai eu un coup de foudre pour celle-ci. Déjà, la femme qui y figure raconte une histoire. Dès la première page du livre, vous en apprendrez plus pour elle. Voici le résumé du roman:
Sur une île aux allures japonaises, la famille Kagi gouverne les monts Sounkyô de génération en génération. Dernier héritier du pouvoir du feu, Tatsuké tente de préserver la paix en faisant la guerre. Mais l’amour pour une femme forte, combattante et guérisseuse, venue d’un pays lointain, chamboule son destin. Au fil de trois chroniques, le désir et les combats déchirent la famille Kagi. Combinant romantisme, action et exotisme, le roman présente des femmes qui osent secouer les normes et les grands hommes qui les épaulent. Ruse, magie et savoir sont mis à profit dans un climat évoquant l’univers du manga.
Le lancement aura lieu un peu plus tard, le mercredi 9 novembre, à la nouvelle adresse du Fanamanga, un lieu très prisé de Québec! Vous êtes bien sûr tous les bienvenus, et ne vous gênez pour vous habiller à la japonaise ou en cosplay: j'aime les événements colorés! Au plaisir de vous rencontrer là-bas!
Finalement, j'en profite pour partager la bande-annonce du roman. Sur la musique de mon amoureux, j'ai utilisé les images de notre dernier séjour au nord du Japon, sur l'île de Hokkaidô. Le parc Daisetsuzan et le mont Kurodaké m'ont beaucoup inspirée pour Les Fleurs du Nord.
J'adore la couverture. J'ai la chance d'avoir un éditeur qui respecte beaucoup ses auteurs. J'ai eu plusieurs propositions, mais j'ai eu un coup de foudre pour celle-ci. Déjà, la femme qui y figure raconte une histoire. Dès la première page du livre, vous en apprendrez plus pour elle. Voici le résumé du roman:
Sur une île aux allures japonaises, la famille Kagi gouverne les monts Sounkyô de génération en génération. Dernier héritier du pouvoir du feu, Tatsuké tente de préserver la paix en faisant la guerre. Mais l’amour pour une femme forte, combattante et guérisseuse, venue d’un pays lointain, chamboule son destin. Au fil de trois chroniques, le désir et les combats déchirent la famille Kagi. Combinant romantisme, action et exotisme, le roman présente des femmes qui osent secouer les normes et les grands hommes qui les épaulent. Ruse, magie et savoir sont mis à profit dans un climat évoquant l’univers du manga.
Le lancement aura lieu un peu plus tard, le mercredi 9 novembre, à la nouvelle adresse du Fanamanga, un lieu très prisé de Québec! Vous êtes bien sûr tous les bienvenus, et ne vous gênez pour vous habiller à la japonaise ou en cosplay: j'aime les événements colorés! Au plaisir de vous rencontrer là-bas!
Finalement, j'en profite pour partager la bande-annonce du roman. Sur la musique de mon amoureux, j'ai utilisé les images de notre dernier séjour au nord du Japon, sur l'île de Hokkaidô. Le parc Daisetsuzan et le mont Kurodaké m'ont beaucoup inspirée pour Les Fleurs du Nord.
11 septembre 2016
Concert live - Passion Japon
Samedi le 10 septembre, en direct de la Bijouterie Zimmerman à Québec, nous avons offert un concert live sur Internet. Grâce à leur superbe piano à queue, vêtue d'un yukata reçu en cadeau d'une amie japonaise, nous avons ouvert l'automne avec quelques mélodies tirées de nos compositions et de chansons connues! Pour voir ce concert, la vidéo est disponible:
19 juillet 2016
Japon, des vacances inoubliables
C'est l'été et quand les gens se rencontrent, ils se posent souvent cette question: "T'as prévu des vacances bientôt?" J'espère que vous faites partie de ceux qui lâchent prise et qui "partent"! Ça n'a pas besoin d'être à l'autre bout du monde: faire de sa maison un lieu de repos, ça peut être très amusant aussi.
Ma réponse est un peu plate: je passe l'été à travailler. Mais ce n'est pas triste. J'ai déjà pris mes vacances. Après tout, je suis partie un mois au Japon, en avril. Je déteste Kyoto l'été. C'est tellement chaud et humide. Et je suis une fille qui aime l'hiver, alors vous imaginez mon inconfort! ;)
Sur ce, je partage avec vous notre vidéo de vacances au Japon. Sur une musique au piano de mon amoureux, voici des images de notre aventure à Kyoto sous les cerisiers. Un beau mois de rencontres et de partages avec nos amis. Un voyage qui a surpassé toutes mes attentes!
Bonnes vacances à vous aussi!
Ma réponse est un peu plate: je passe l'été à travailler. Mais ce n'est pas triste. J'ai déjà pris mes vacances. Après tout, je suis partie un mois au Japon, en avril. Je déteste Kyoto l'été. C'est tellement chaud et humide. Et je suis une fille qui aime l'hiver, alors vous imaginez mon inconfort! ;)
Sur ce, je partage avec vous notre vidéo de vacances au Japon. Sur une musique au piano de mon amoureux, voici des images de notre aventure à Kyoto sous les cerisiers. Un beau mois de rencontres et de partages avec nos amis. Un voyage qui a surpassé toutes mes attentes!
Bonnes vacances à vous aussi!
02 mai 2016
D’Arashiyama à Lévis
Voici le video de Watashi wa hitori, notre composition où nous avons mélangé des images du Québec en mars et du Japon en avril. J’ai mis des sous-titres pour rendre la compréhension plus facile. :)
Le matin du 22 avril, nous avons bien dormi, ce qui a fait toute une différence avec notre départ du Québec, en plein milieu de la nuit. J’ai visité la gare de Saga-Arashiyama en vélo pour acheter des pastilles pour Léo. J’en ai profité pour faire un court vidéo des montagnes encore couvertes de brume matinale. Je laisserai encore une fois une partie de coeur à Arashiyama que je retrouverai quand je voyagerai dans mes souvenirs. Avoir vécu dans un autre pays est une richesse, mais c'est aussi une déchirure qui nous oblige à laisser de côté l'un ou l'autre des pays.
On a déjeuné une dernière fois sur nos tatamis, puis le mari de Makiko est venu nous chercher en voiture pour nous amener à la gare de Kyoto où nous avons rejoint Makiko et sa belle-maman qui nous ont aidé à transporter les valises avant de nous faire leur au revoir à la porte du shinkansen vers Tokyo. Nous voilà déjà, deux heures plus tard, à Shinagawa (banlieue de Tokyo), dans le taxi vers l’aéroport.
À Haneda, près de notre porte d’embarquement, il y avait un parc pour les enfants. L’attente fut trop courte et les enfants ont dormi deux fois dans l’avion (les adultes un peu moins, veillant sur le bébé sur nos genoux). Ce fut donc un peu moins pénible que le voyage Toronto-Tokyo. On est arrivé à Toronto une heure avant notre décollage de Tokyo, toujours le 22 avril! On a rencontré un Québécois qui revenait aussi du Japon et retourne à Québec comme nous. On a discuté et soupé, le temps a passé vite. À l’arrivée, à l’aéroport de Québec, avec nos dix valises, des amis nous attendaient avec notre voiture et la leur pour réussir à ramener tout cela. On est entré dans notre appartement, il était minuit trente.
Ce fut un voyage fort différent de nos précédentes aventures. Ce séjour d’un mois à Kyoto fut rempli de chaleur humaine, de rencontres, de liens qui se forment et se solidifient. En japonais, on dit des « kizuna » (絆). Ce fut Noël pendant un mois: des repas délicieux, des sorties, des discussions, des rires. Un moment hors de la routine, des vacances sans aucun doute, mais surtout d’émouvantes retrouvailles. Nos enfants ont rencontré les enfants de nos amis. Léo a appris quelques notions de japonais en plus de toujours trouver le moyen de se faire comprendre des autres. Émi a fait grandir son agilité sur les tatamis et les planchers de bois des temples millénaires.
Après un voyage pareil, comment ne pas croire que l’humanité est capable du meilleur?
Merci. ありがとうございました。また京都に帰りたいです。
21 avril 2016
Remerciements au Imamiya-jinja et shichi-go-san de Léo
En 2010, j’habitais à deux pas du Imamiya-jinja, un très vieux sanctuaire shinto. Je suis souvent allée me régaler des aburi-mochis, des petites pâtisseries servies par les mêmes magasins depuis presque un millénaire. Ce petit sanctuaire tranquille est réputé pour réaliser les vœux. Alors j’y avais amené Philippe lorsqu’il est venu me rejoindre en juin 2010. Il avait soulevé la pierre une première fois, puis l’avait posée avant de faire son vœu, puis l’avait reprise pour vérifier si elle était plus lourde (le vœu ne se réaliserait pas) ou plus légère (donc le vœu serait accordé). Son vœu a été réalisé: le petit Léo était là debout avec nous! Nous sommes donc allés à la pierre pour remercier le dieu, puis nous avons fait d’autres vœux! ;) Nous n’avons pas pu goûter aux fameux aburi-mochis, les mercredis étant la journée de congé! Ah! Nous devrons revenir au Japon juste pour ça!
Nous avons aussi visité l’un des pavillons du Daitoku-ji, un grand complexe de plusieurs temples bouddhistes qui n’ouvrent pas tous au même moment de l’année. C’est tout près, je m’y promenais souvent aussi en 2010, j’y passais en vélo ou à pied, pour dire bonjour aux chats de gouttière qui y trainaient et qui n’étaient pas là le jour de notre passage.
Pour le diner, nous avons rejoint nos amis avec lesquels nous avions visité le zoo de Kyoto, deux semaines auparavant. Ils nous avaient invités à manger chez eux. Dans une tour qui offrait une superbe vue sur Kyoto, Léo a découvert les jouets du petit Joi, alors qu’Émi apprenait à glisser dans le mini-toboggan et qu’elle pianotait avec bonheur. C’était très drôle, elle ressemblait encore plus à son père quand il est debout devant son piano! Nous avons donc mangé tous ensemble des takoyakis, dans les rires et le bonheur, avant de repartir à la maison pour boucler les dernières valises et prendre les bains.
Aujourd'hui, veille de notre départ, nous avons rejoint la famille de Makiko, celle qui nous a accueillis à l’arrivée, avec qui nous avons visité l’aquarium et chez qui nous sommes allés nous amuser souvent. Elle nous accueillait pour un festin. En après-midi, nous sommes sortis pour célébrer le shichi-go-san (七五三) de Léo, ce qui signifie littéralement le 7-5-3. Habituellement soulignée en novembre, les filles de 3 ans, les garçons de 5 ans et les filles de 7 ans sont invités à visiter le sanctuaire shinto. Lors de l’époque Heian, les garçons se rasaient la tête à la façon samouraï à trois ans, puis ils avaient le droit de porter le hakama (habit traditionnel) à 5 ans, et les filles pouvaient attacher le kimono avec le obi dès l’âge de 7 ans. Aujourd’hui, on les bénit au sanctuaire pour leur souhaiter une bonne santé et une longue vie.
N’étant pas à la bonne période de l’année, Léo n’a pas visité le sanctuaire (quoique notre visite au Imamiya-jinja est à mon sens significative). Mais il a pu prendre la photo officielle que nous recevrons bientôt à la maison. Émi aussi a été revêtue d’un mini-kimono pour la photo de famille. Nous aurons une belle photo du petit Léo et de la famille. Les beaux-parents de Makiko (que nous connaissons bien puisqu’ils sont venus rencontrer Émi au 4e jour de sa naissance, au Québec) étaient avec nous, et ce fut une séance pleine de joie, illuminée par le sourire de Léo vêtu de magnifiques hakama et haori (veste sur le hakama).
Nous avons aussi visité l’un des pavillons du Daitoku-ji, un grand complexe de plusieurs temples bouddhistes qui n’ouvrent pas tous au même moment de l’année. C’est tout près, je m’y promenais souvent aussi en 2010, j’y passais en vélo ou à pied, pour dire bonjour aux chats de gouttière qui y trainaient et qui n’étaient pas là le jour de notre passage.
Pour le diner, nous avons rejoint nos amis avec lesquels nous avions visité le zoo de Kyoto, deux semaines auparavant. Ils nous avaient invités à manger chez eux. Dans une tour qui offrait une superbe vue sur Kyoto, Léo a découvert les jouets du petit Joi, alors qu’Émi apprenait à glisser dans le mini-toboggan et qu’elle pianotait avec bonheur. C’était très drôle, elle ressemblait encore plus à son père quand il est debout devant son piano! Nous avons donc mangé tous ensemble des takoyakis, dans les rires et le bonheur, avant de repartir à la maison pour boucler les dernières valises et prendre les bains.
Aujourd'hui, veille de notre départ, nous avons rejoint la famille de Makiko, celle qui nous a accueillis à l’arrivée, avec qui nous avons visité l’aquarium et chez qui nous sommes allés nous amuser souvent. Elle nous accueillait pour un festin. En après-midi, nous sommes sortis pour célébrer le shichi-go-san (七五三) de Léo, ce qui signifie littéralement le 7-5-3. Habituellement soulignée en novembre, les filles de 3 ans, les garçons de 5 ans et les filles de 7 ans sont invités à visiter le sanctuaire shinto. Lors de l’époque Heian, les garçons se rasaient la tête à la façon samouraï à trois ans, puis ils avaient le droit de porter le hakama (habit traditionnel) à 5 ans, et les filles pouvaient attacher le kimono avec le obi dès l’âge de 7 ans. Aujourd’hui, on les bénit au sanctuaire pour leur souhaiter une bonne santé et une longue vie.
N’étant pas à la bonne période de l’année, Léo n’a pas visité le sanctuaire (quoique notre visite au Imamiya-jinja est à mon sens significative). Mais il a pu prendre la photo officielle que nous recevrons bientôt à la maison. Émi aussi a été revêtue d’un mini-kimono pour la photo de famille. Nous aurons une belle photo du petit Léo et de la famille. Les beaux-parents de Makiko (que nous connaissons bien puisqu’ils sont venus rencontrer Émi au 4e jour de sa naissance, au Québec) étaient avec nous, et ce fut une séance pleine de joie, illuminée par le sourire de Léo vêtu de magnifiques hakama et haori (veste sur le hakama).
19 avril 2016
Le sanctuaire aux 30 000 torii
Les fleurs de cerisiers ne sont plus, mais cela signifie aussi que les feuilles des arbres sont sorties. Les gingkos bilobas (appelés « itchoo » au Japon) embellissent les rues principales, les azalées ont commencé à nous éblouir de couleur et les bébés-bambous sont rendus tellement grands qu’ils ne pourront plus en vendre à l’épicerie (on ne peut manger que la pousse hâtive). Nous sommes les seuls à porter des chandails à manches courtes, mais c’est qu’au Japon on respecte les règles et on ne met pas de t-shirts avant l’arrivée officielle de l’été, le 20 juin! Tandis qu’au Québec, on apprend vite à s’adapter à la température, peu importe la date: on sait trop bien à quel point on ne peut se fier aux saisons! Je mentionne toutefois que, d’après mes observations, Hokkaido, l’île nordique japonaise, est plus souple sur cette règle officieuse et s’adapte, comme le Québec, au temps qu’il fait dehors.
Au fil de nos excursions, nous croisons parfois des étrangers avec qui nous discutons. Dans le train nous menant à la maison, au début du voyage, nous avons rencontré Guillaume, un Français en visite au Japon, et lorsqu’il est repassé à Kyoto, il nous a contactés pour qu’on sorte ensemble. Nous avons donc retrouvés Guillaume et ses amis au Fushimi-inari, le sanctuaire aux 30 000 torii, dédié au dieu-renard Inari. Pour obtenir les faveurs du dieu shinto, vous pouvez faire un don de 2000 à 15 000 dollars et voir votre nom gravé sur l’un des torii, les fameuses portes rouges qui couvrent le sentier de la montagne. J’ai réalisé un court vidéo à l’entrée du temple principal :
Léo a eu beaucoup de bonheur à courir sous les portes rouges, tandis qu’Émi se faisait porter en sac à dos dans les sentiers. Guillaume a passé son appareil-photo au petit garçon de 5 ans qui s’amusait à immortaliser tout ce qu’il croisait. Une nouvelle passion pour Léo!
Après diner, j’ai laissé la petite famille rentrer à la maison ensemble et je suis allée rencontrer Mariko Konishi, une chercheuse ayant fait un stage à Montréal, et dont j’avais lu un texte scientifique fort intéressant dans ce livre où elle comparait le « care » (prendre soin) et l’amae japonais. C’est la deuxième fois que je rencontre un chercheur lors de ce voyage au Japon. Je suis également allée à l’Université de Kyoto pour discuter avec Nicolas Tajan, qui étudie les hikikomoris (des gens qui s’isolent complètement et ne sortent plus de leur chambre pendant plusieurs années). Ces rencontres m’ont beaucoup appris et me permettent de poursuivre ma réflexion pour la rédaction de ma thèse et/ou de futurs articles scientifiques!
Au fil de nos excursions, nous croisons parfois des étrangers avec qui nous discutons. Dans le train nous menant à la maison, au début du voyage, nous avons rencontré Guillaume, un Français en visite au Japon, et lorsqu’il est repassé à Kyoto, il nous a contactés pour qu’on sorte ensemble. Nous avons donc retrouvés Guillaume et ses amis au Fushimi-inari, le sanctuaire aux 30 000 torii, dédié au dieu-renard Inari. Pour obtenir les faveurs du dieu shinto, vous pouvez faire un don de 2000 à 15 000 dollars et voir votre nom gravé sur l’un des torii, les fameuses portes rouges qui couvrent le sentier de la montagne. J’ai réalisé un court vidéo à l’entrée du temple principal :
Léo a eu beaucoup de bonheur à courir sous les portes rouges, tandis qu’Émi se faisait porter en sac à dos dans les sentiers. Guillaume a passé son appareil-photo au petit garçon de 5 ans qui s’amusait à immortaliser tout ce qu’il croisait. Une nouvelle passion pour Léo!
Après diner, j’ai laissé la petite famille rentrer à la maison ensemble et je suis allée rencontrer Mariko Konishi, une chercheuse ayant fait un stage à Montréal, et dont j’avais lu un texte scientifique fort intéressant dans ce livre où elle comparait le « care » (prendre soin) et l’amae japonais. C’est la deuxième fois que je rencontre un chercheur lors de ce voyage au Japon. Je suis également allée à l’Université de Kyoto pour discuter avec Nicolas Tajan, qui étudie les hikikomoris (des gens qui s’isolent complètement et ne sortent plus de leur chambre pendant plusieurs années). Ces rencontres m’ont beaucoup appris et me permettent de poursuivre ma réflexion pour la rédaction de ma thèse et/ou de futurs articles scientifiques!
16 avril 2016
Les fleurs n'empêchent pas les larmes
Le 10 avril, j'ai vécu mon premier séisme au Japon . Il était 1h22, je me suis réveillée juste avant. J'ai tout de suite su que c'était un petit tremblement de terre et non pas un train qui passait. Je viens de Charlevoix après tout, zone sismique la plus active de l’est du Canada , et lorsque j’y habitais, j’en vivais régulièrement . Notre petite maison traditionnelle tremblait de partout. J'ai réveillé Philippe, mais déjà, le tremblement de terre s’achevait. Qu'à cela ne tienne, 20 minutes plus tard, il y en avait un deuxième moins fort que le premier. Ah que c'est effrayant pareil!
Le 14 avril, à 21h26, un tremblement de terre majeur a fait trembler la région de Kumamoto, sur l'île de Kyushu, au sud du Japon. Il a été suivi de plusieurs autres, comme vous le verrez sur ce site japonais qui recense la météo et les séismes. J'ai sélectionné pour vous les tremblements qui dépassent le "shindo" (le ressenti à la surface) de plus de 6 (très fort). Vous verrez facilement que depuis le 14, plusieurs autres tremblements de terre majeurs ont eu lieu à Kyushu. Pour ceux qui aimeraient faire un don pour les réfugiés de ce tremblement de terre, consultez cette page du Consulat général du Japon.
Il est normal qu’après un gros séisme, la terre continue de vibrer et de s’ajuster. C’est comme quand on se tourne dans son lit: on bouge encore après pour ajuster nos draps, notre pyjama, se gratter le nez, etc. Après le tremblement dramatique du 11 mars 2011, la terre a pris beaucoup de temps avant de s’ajuster, comme on peut bien le voir avec ce montage effrayant :
Ici, à Kyoto, au coeur de l'île principale, nous n'avons rien ressenti. Quand je me suis levée, le 15 au matin (donc le 14 au soir pour vous), aucun site québécois ne parlait des tremblements de terre à Kyushu et des 49 morts, des mille blessés et des 37 000 déplacés. J'ai trouvé un article sur Radio-Canada, mais c'était parce que je cherchais! Je n'avais donc pas reçu de courriels d'inquiétudes de mes amis et familles! Sauf de mon père qui écoute TV5! Mais les tremblements de terre se succédant, 24 heures plus tard, le Québec était mis au courant de la situation. J'ai une amie à Fukuoka (ville principale de Kyushu) qui va bien aussi et qui me disait que ça bouge beaucoup depuis le 14, c'est très inquiétant.
En discutant avec mes amis suite à cet événement, j’ai réalisé que ce que les Japonais redoutent le plus est le séisme appréhendé du Tokai, le « Big One ». L’Agence météorologique japonaise s’attend à ce que ce tremblement de terre estimé à une magnitude 8 frappe d’ici 2040, autour de la capitale Tokyo. C’est la réalité d’une vie sur un pays au confluent de quatre plaques tectoniques. Pour éviter les catastrophes, les normes de construction sont très sévères, les exercices d’évacuation sont réguliers et tous les cellulaires sont équipés d’une alerte capable de détecter les ondes P pour donner quelques secondes d’avertissement avant l’arrivée imminente des ondes S, les plus destructrices. Toute cette préparation explique pourquoi on dénombre tout de même peu de victimes pour cette suite de tremblements de terre, surtout si l’on compare avec le séisme de force similaire ayant touché l’Équateur aujourd’hui.
Cette situation m'a fait réaliser que je connaissais mal ma géographie japonaise. En apprenant la langue japonaise, j’ai bien sûr glané quelques éléments de géographie et d'histoire. Mais je n’avais appris l’existence de Kumamoto-ken que depuis quelques jours, ayant une fascination pour la mascotte de cette préfecture, Kumamon, présente sur toutes sortes de produits. Si en 2006, je croisais des Hello Kitty partout; qu’en 2010, c’était la folie pour Stitch à toutes les sauces, cette année, Kumamon me suivait jusqu’à l’épicerie puisque cette région est reconnue pour ses produits agricoles. Mes fraises étaient étiquetées d’un petit ours Kumamon!
Il est temps de m’instruire. Je suis donc allée à la librairie avec Léo en expliquant que je cherchais un livre pour enfants expliquant les préfectures japonaises. J'en ai trouvé un pour les 6 ans et plus, c'est-à-dire parfait pour moi puisque je suis capable de le lire et les explications ne sont pas trop complexes! Je vais étudier cela avec plaisir.
Le 14 avril, à 21h26, un tremblement de terre majeur a fait trembler la région de Kumamoto, sur l'île de Kyushu, au sud du Japon. Il a été suivi de plusieurs autres, comme vous le verrez sur ce site japonais qui recense la météo et les séismes. J'ai sélectionné pour vous les tremblements qui dépassent le "shindo" (le ressenti à la surface) de plus de 6 (très fort). Vous verrez facilement que depuis le 14, plusieurs autres tremblements de terre majeurs ont eu lieu à Kyushu. Pour ceux qui aimeraient faire un don pour les réfugiés de ce tremblement de terre, consultez cette page du Consulat général du Japon.
Il est normal qu’après un gros séisme, la terre continue de vibrer et de s’ajuster. C’est comme quand on se tourne dans son lit: on bouge encore après pour ajuster nos draps, notre pyjama, se gratter le nez, etc. Après le tremblement dramatique du 11 mars 2011, la terre a pris beaucoup de temps avant de s’ajuster, comme on peut bien le voir avec ce montage effrayant :
Ici, à Kyoto, au coeur de l'île principale, nous n'avons rien ressenti. Quand je me suis levée, le 15 au matin (donc le 14 au soir pour vous), aucun site québécois ne parlait des tremblements de terre à Kyushu et des 49 morts, des mille blessés et des 37 000 déplacés. J'ai trouvé un article sur Radio-Canada, mais c'était parce que je cherchais! Je n'avais donc pas reçu de courriels d'inquiétudes de mes amis et familles! Sauf de mon père qui écoute TV5! Mais les tremblements de terre se succédant, 24 heures plus tard, le Québec était mis au courant de la situation. J'ai une amie à Fukuoka (ville principale de Kyushu) qui va bien aussi et qui me disait que ça bouge beaucoup depuis le 14, c'est très inquiétant.
En discutant avec mes amis suite à cet événement, j’ai réalisé que ce que les Japonais redoutent le plus est le séisme appréhendé du Tokai, le « Big One ». L’Agence météorologique japonaise s’attend à ce que ce tremblement de terre estimé à une magnitude 8 frappe d’ici 2040, autour de la capitale Tokyo. C’est la réalité d’une vie sur un pays au confluent de quatre plaques tectoniques. Pour éviter les catastrophes, les normes de construction sont très sévères, les exercices d’évacuation sont réguliers et tous les cellulaires sont équipés d’une alerte capable de détecter les ondes P pour donner quelques secondes d’avertissement avant l’arrivée imminente des ondes S, les plus destructrices. Toute cette préparation explique pourquoi on dénombre tout de même peu de victimes pour cette suite de tremblements de terre, surtout si l’on compare avec le séisme de force similaire ayant touché l’Équateur aujourd’hui.
Cette situation m'a fait réaliser que je connaissais mal ma géographie japonaise. En apprenant la langue japonaise, j’ai bien sûr glané quelques éléments de géographie et d'histoire. Mais je n’avais appris l’existence de Kumamoto-ken que depuis quelques jours, ayant une fascination pour la mascotte de cette préfecture, Kumamon, présente sur toutes sortes de produits. Si en 2006, je croisais des Hello Kitty partout; qu’en 2010, c’était la folie pour Stitch à toutes les sauces, cette année, Kumamon me suivait jusqu’à l’épicerie puisque cette région est reconnue pour ses produits agricoles. Mes fraises étaient étiquetées d’un petit ours Kumamon!
Il est temps de m’instruire. Je suis donc allée à la librairie avec Léo en expliquant que je cherchais un livre pour enfants expliquant les préfectures japonaises. J'en ai trouvé un pour les 6 ans et plus, c'est-à-dire parfait pour moi puisque je suis capable de le lire et les explications ne sont pas trop complexes! Je vais étudier cela avec plaisir.
13 avril 2016
La foule se masse autour des derniers cerisiers
On commence à porter des manteaux plus légers et des manches courtes. On a eu de beaux 24 degrés cette semaine. Émi a eu deux jours de congé de sorties, ayant manqué plusieurs siestes d'après-midi et étant très fatiguée. Deux grosses dents sont sorties depuis notre arrivée au Japon, alors ça fait beaucoup pour une petite fille d'un an et demie! Je suis donc allée seule avec Léo à Ôtsu pour cueillir des fraises et écouter un concert de musique pour enfants. Le lac Biwa, le plus grand lac du Japon, était d’un bleu à couper le souffle cette journée-là. Le vent lui donnait des airs de petite mer…
Nous avons visité deux temples, dont le superbe Ninna-ji avec ses cerisiers tardifs. C’est un temple que Philippe et moi avions visité juste avant notre départ, en décembre 2006. Je me souviens qu’il n’y avait personne, on était en plein début d’hiver, et la pagode de cinq étages, équivalente à celle du Tôji, un des symboles de Kyoto, était très jolie sous la lumière blanche du soleil hivernal. J’étais retournée au Ninna-ji en 2010, avec une amie japonaise, pour admirer le jardin en pleine floraison. Comme c’est l’un des rares endroits où on a réuni autant de cerisiers tardifs, la foule qui a manqué la floraison des premiers se réunit ici pour marcher sur les trottoirs de bois. Avec les enfants, nous sommes donc arrivés très tôt…mais c’était plein pareil! La pagode a beaucoup impressionné Léo, puis nous sommes retournés à la maison par notre petit tramway, le Randen.
Ce matin, il pleut, alors on passe la journée à la maison et on donne les bains. On reçoit des amis à manger aussi! C’est une chose fascinante de penser que nous pouvons recevoir à la maison. En quatre semaines, nous aurons invité au moins quatre fois des personnes à manger avec nous, dans notre petit salon sur tatami. Et je ne compte pas le nombre de fois où on nous a invités au restaurant et chez des amis! Ce voyage est rempli de rencontres. Comme Léo commence à connaître les gens que nous voyons et revoyons, il s'amuse encore plus. Il dit de plus en plus de mots en japonais et il me demande souvent comme on dit telle ou telle chose.
Nous avons visité deux temples, dont le superbe Ninna-ji avec ses cerisiers tardifs. C’est un temple que Philippe et moi avions visité juste avant notre départ, en décembre 2006. Je me souviens qu’il n’y avait personne, on était en plein début d’hiver, et la pagode de cinq étages, équivalente à celle du Tôji, un des symboles de Kyoto, était très jolie sous la lumière blanche du soleil hivernal. J’étais retournée au Ninna-ji en 2010, avec une amie japonaise, pour admirer le jardin en pleine floraison. Comme c’est l’un des rares endroits où on a réuni autant de cerisiers tardifs, la foule qui a manqué la floraison des premiers se réunit ici pour marcher sur les trottoirs de bois. Avec les enfants, nous sommes donc arrivés très tôt…mais c’était plein pareil! La pagode a beaucoup impressionné Léo, puis nous sommes retournés à la maison par notre petit tramway, le Randen.
Ce matin, il pleut, alors on passe la journée à la maison et on donne les bains. On reçoit des amis à manger aussi! C’est une chose fascinante de penser que nous pouvons recevoir à la maison. En quatre semaines, nous aurons invité au moins quatre fois des personnes à manger avec nous, dans notre petit salon sur tatami. Et je ne compte pas le nombre de fois où on nous a invités au restaurant et chez des amis! Ce voyage est rempli de rencontres. Comme Léo commence à connaître les gens que nous voyons et revoyons, il s'amuse encore plus. Il dit de plus en plus de mots en japonais et il me demande souvent comme on dit telle ou telle chose.
11 avril 2016
La neige de pétales roses tombe sur Kyoto
Saviez-vous que chez le coiffeur pour enfants, les petits sont installés dans une petite voiture avec un volant? Ils sont très attentifs à ce qui se passe devant eux puisque, juste en bas du miroir, une télévision leur offre leurs émissions préférées. Et on leur offre un jus pour les féliciter pendant le séchage des cheveux. Léo a donc beaucoup apprécié son expérience. Philippe, quant à lui, a visité un autre coiffeur, le même qu'il y a dix ans (puisque nous sommes dans le même quartier). Ils ont retrouvé sa carte de client et le service fut, encore une fois, à la hauteur! Shampoing, massage de tête, coupe, shampoing encore pour enlever les petits cheveux, puis séchage et coiffure. Il est revenu de là relax! :)
On a commencé à visiter les temples avec les enfants. Notre priorité n’est pas de les emmener partout, mais dans les plus significatifs pour nous. On va seulement dans nos préférés, qui ne sont pas toujours les plus connus de Kyoto. Avec une exception pour le très couru Tenryu-ji pour voir le dragon céleste sur le plafond, la forêt de bambous, l'étang et son jardin. Il y a dix ans, lorsque mes beaux-parents étaient de passage à Kyoto pendant la saison des cerisiers, ils avaient visité ce temple alors que des maikos offraient le thé matcha et une pâtisserie. La même activité se tenait le jour de notre visite et les enfants ont littéralement séduits les maikos (apprenties geishas). Léo, avec sa casquette où il est écrit « samourai » a ému le coeur d'une de ses jolies demoiselles. :)
Nous avons également visité le Rokuô-in, le temple le plus près de notre petite maison. Il n'y avait personne, sauf deux Japonais avec qui nous avons discuté. Nous nous sommes reposés en admirant le jardin. Puis nous avons marché dans la neige de pétales de cerisiers qui tombait sur nous. C'était magique.
Avec Éri, une amie rencontrée il y a six ans, nous sommes allés à notre temple préféré, le Daikaku-ji. J'aime ce temple car on y trouve plusieurs pavillons, de fascinants bouquets d'ikebana (arrangement floral), un petit temple rouge magnifique, des planchers qui font cui-cui, et un étang entouré de cerisiers. Encore une fois, ce fut un beau moment, même si Léo s'est perdu quelques minutes (en courant devant nous). Il est revenu en pleurant, pauvre petit chou.
Avec Léo, Makiko et Kano, je suis allée faire une visite de l'Aquarium de Kyoto. C’est le genre d’activités que je ne faisais pas lors de mes passages précédents. Les enfants ajoutent toute une dimension à ce voyage. Alors qu’auparavant, les Japonais qui nous abordaient cherchaient à nous parler en anglais, avec les enfants, ils leur parlent en japonais, nous demandent leurs noms, etc. Ça donne de belles rencontres dans les trains et les temples, des discussions spontanées en japonais sur nos liens avec le Japon!
Juste avant mon départ du Québec, mon éditrice chez Québec Amérique m’a contactée pour me dire que la sortie de mon prochain roman, d’inspiration japonaise, pourrait être publié cet automne, si on a le temps de travailler ensemble là-dessus. L’échéancier est plus serré, mais j’ai apporté ma dernière version au Japon et toutes les siestes et les soirs, je travaille là-dessus. J’ai terminé juste à temps pour amorcer la dernière révision. Et si La Pomme de Justine avait été débuté au Japon lors de mon dernier voyage, c’est agréable de savoir que mon prochain roman va avoir été terminé au Japon! Un pays inspirant vous dites? ;)
Aujourd'hui, nous sommes allés passer la journée à Nara, où les chevreuils (bêtes sacrés de Bouddha) sont en liberté dans le grand parc près des temples bouddhistes. Nous avons marché jusqu'au sanctuaire shinto Kasuga-taisha, qui vient d'être démoli pour être reconstruit, comme à tous les 20 ans: il en est à sa 60e reconstruction! Imaginez l'âge du temple (1300 ans)! Pour cette visite, nous avons rejoint l'auteur du blogue Taking Leave qui raconte les aventures d'un père américain vivant au Japon, qui a pris un an de congé parental pour être avec sa première fille. Avouons qu'il est dans mon sujet de thèse! Il m'a offert son livre et nous avons passé la journée en compagnie de sa femme et ses deux filles. La plus jeune s'appelle « Emily », mais tous l'appelle « Émi » alors elle aimait beaucoup notre bébé!
Les chevreuils n'ont pas fait le bonheur de notre Émi qui criait quand ces bêtes trop grandes s'approchaient de la poussette pour vérifier si des morceaux de nourriture traînaient (non mais! Allez ailleurs!) Léo non plus n'a pas beaucoup aimé les chevreuils, surtout quand ils se sont élancés vers sa crème glacée alors qu'il ne regardait pas! OHHHH!
On a commencé à visiter les temples avec les enfants. Notre priorité n’est pas de les emmener partout, mais dans les plus significatifs pour nous. On va seulement dans nos préférés, qui ne sont pas toujours les plus connus de Kyoto. Avec une exception pour le très couru Tenryu-ji pour voir le dragon céleste sur le plafond, la forêt de bambous, l'étang et son jardin. Il y a dix ans, lorsque mes beaux-parents étaient de passage à Kyoto pendant la saison des cerisiers, ils avaient visité ce temple alors que des maikos offraient le thé matcha et une pâtisserie. La même activité se tenait le jour de notre visite et les enfants ont littéralement séduits les maikos (apprenties geishas). Léo, avec sa casquette où il est écrit « samourai » a ému le coeur d'une de ses jolies demoiselles. :)
Nous avons également visité le Rokuô-in, le temple le plus près de notre petite maison. Il n'y avait personne, sauf deux Japonais avec qui nous avons discuté. Nous nous sommes reposés en admirant le jardin. Puis nous avons marché dans la neige de pétales de cerisiers qui tombait sur nous. C'était magique.
Avec Éri, une amie rencontrée il y a six ans, nous sommes allés à notre temple préféré, le Daikaku-ji. J'aime ce temple car on y trouve plusieurs pavillons, de fascinants bouquets d'ikebana (arrangement floral), un petit temple rouge magnifique, des planchers qui font cui-cui, et un étang entouré de cerisiers. Encore une fois, ce fut un beau moment, même si Léo s'est perdu quelques minutes (en courant devant nous). Il est revenu en pleurant, pauvre petit chou.
Avec Léo, Makiko et Kano, je suis allée faire une visite de l'Aquarium de Kyoto. C’est le genre d’activités que je ne faisais pas lors de mes passages précédents. Les enfants ajoutent toute une dimension à ce voyage. Alors qu’auparavant, les Japonais qui nous abordaient cherchaient à nous parler en anglais, avec les enfants, ils leur parlent en japonais, nous demandent leurs noms, etc. Ça donne de belles rencontres dans les trains et les temples, des discussions spontanées en japonais sur nos liens avec le Japon!
Juste avant mon départ du Québec, mon éditrice chez Québec Amérique m’a contactée pour me dire que la sortie de mon prochain roman, d’inspiration japonaise, pourrait être publié cet automne, si on a le temps de travailler ensemble là-dessus. L’échéancier est plus serré, mais j’ai apporté ma dernière version au Japon et toutes les siestes et les soirs, je travaille là-dessus. J’ai terminé juste à temps pour amorcer la dernière révision. Et si La Pomme de Justine avait été débuté au Japon lors de mon dernier voyage, c’est agréable de savoir que mon prochain roman va avoir été terminé au Japon! Un pays inspirant vous dites? ;)
Aujourd'hui, nous sommes allés passer la journée à Nara, où les chevreuils (bêtes sacrés de Bouddha) sont en liberté dans le grand parc près des temples bouddhistes. Nous avons marché jusqu'au sanctuaire shinto Kasuga-taisha, qui vient d'être démoli pour être reconstruit, comme à tous les 20 ans: il en est à sa 60e reconstruction! Imaginez l'âge du temple (1300 ans)! Pour cette visite, nous avons rejoint l'auteur du blogue Taking Leave qui raconte les aventures d'un père américain vivant au Japon, qui a pris un an de congé parental pour être avec sa première fille. Avouons qu'il est dans mon sujet de thèse! Il m'a offert son livre et nous avons passé la journée en compagnie de sa femme et ses deux filles. La plus jeune s'appelle « Emily », mais tous l'appelle « Émi » alors elle aimait beaucoup notre bébé!
Les chevreuils n'ont pas fait le bonheur de notre Émi qui criait quand ces bêtes trop grandes s'approchaient de la poussette pour vérifier si des morceaux de nourriture traînaient (non mais! Allez ailleurs!) Léo non plus n'a pas beaucoup aimé les chevreuils, surtout quand ils se sont élancés vers sa crème glacée alors qu'il ne regardait pas! OHHHH!
05 avril 2016
Le paradis ressemble à la pleine floraison
Le temps passe vite. Déjà dix jours que nous sommes au Japon!
Aujourd’hui, la journée était superbe. Le soleil nous a donné au moins 20 degrés. Les cerisiers sont au maximum de leur floraison, ça veut dire que demain les pétales se mettront à tomber. Ce fut donc tout à fait approprié de rejoindre une ancienne dame qui étudiait le français avec moi pour qu'on fasse une sortie en bateau sur le canal du Biwako. Elle était accompagnée de ses deux filles (de notre âge) et de son petit-fils Joi. Le bateau sous les cerisiers en fleurs, c'était indescriptible. J'espère que le paradis ressemble un peu à cela. En voici un aperçu:
Nous sommes aussi allés au zoo, fantastiquement aménagé, avec des jeux pour les enfants, de la place pour se promener en poussette, un prix vraiment compétitif et des grues, des pandas roux, des éléphants, girafes, zèbres, tapirs, etc. Léo a apprivoisé le petit Joi (2 ans) et bientôt, ils couraient ensemble un peu partout. Le petit garçon est même venu donner un bisou à Émi à la fin!
Comme vous vous en doutez, nous profitons bien du temps doux et des cerisiers. Samedi, nous sommes retournés sur le pont Tôgetsu-kyô pour enregistrer la deuxième partie du vidéo de notre composition Watashi wa hitori. Nous avions tourné la première partie au Québec, juste avant le départ. Je parle de neige dans la chanson, je vous laisse deviner comment j’utiliserai les images québécoises! Il ne fut pas facile de tourner au milieu des touristes. La chanson dure à peine deux minutes et nous avons tourné qu’une fois (et demie), et pourtant, c’était trop long pour plusieurs personnes qui n’hésitaient pas à venir derrière moi ou tout près... Je vais devoir jouer avec d’autres images lorsque je ferai le montage.
Il n’y a pas eu de sieste en après-midi: nous avions rendez-vous à l'est de la ville où il y a le Kyoto International Community House. Nous le fréquentons depuis nos débuts japonais: c'est là qu'on avait trouvé notre appartement, des amis pour les échanges de langues, des participantes pour mes entrevues de maîtrise... Nous y avons une amie qui y travaille et qui nous avait invités à venir à une rencontre pour enfants étrangers vivants à Kyoto. Nous y avons rencontré beaucoup de gens dont des Congolais avec leur petit Angelo. C'était trop mignon de voir Léo parler français avec bonheur.
Normalement, c'est aussi là que Léo aurait pu suivre des cours de japonais. Nous avons rempli une demande pour un professeur, mais comme ce sont les vacances du printemps, plusieurs personnes sont absentes et il est peu probable qu'il puisse commencer des cours pendant notre trop court séjour. Il apprendra donc ce qu'il peut en jouant avec les enfants de nos amis!
Émi n'ayant pas dormi de l'après-midi, je suis partie avec Léo pendant qu'Émi revenait à la maison avec son papa. Nous sommes allés rencontrer une amie de longue date (celle sur la couverture de mon livre Le pari impossible des Japonaises) et nous avons mangé des sushis chez elle en compagnie d'une autre amie à qui j'ai enseigné le français il y a dix ans (et dont les enfants sont devenus pas mal grands!) :) Ce fut vraiment agréable.
Dimanche, ce fut une journée très étrange. J'avais invité à la maison d'anciens étudiants d'anglais. Les trois sont donc venus dans notre petite maison et on a bien ri. Ils ont diné avec nous, puis ils sont partis en après-midi, alors que je partais faire la sieste. Philippe est parti faire des commissions en vélo, dont il revint tout dépité. Il a perdu sa carte ICOCA. Qu’est-ce que c’est ça? Il faut d’abord savoir qu’au Japon, on paie les transports en commun à chaque usage, et souvent en fonction de la distance. Il n’y a pas de carte mensuelle qui couvre tous les trajets. Les seules exceptions sont à l’intention des touristes: une carte de bus pour la journée, une autre pour trois jours, ou un Japan Rail Pass acheté de l’étranger pour une semaine par exemple. Pour tous les autres, il faut payer à chaque trajet. Plus c’est loin, plus c’est cher. Heureusement, Léo et Émi ne nous coûtent rien!
Pour faciliter les paiements et ne pas avoir à attendre aux guichets pour acheter le ticket à chaque fois, nous utiliser une carte à puce où on peut mettre de l’argent pour faire tous les déplacements plus facilement dans la ville. La carte est débitée selon le montant à payer basé sur la distance parcourue. Avec la foule qu'il y a à Kyoto en ce moment, ça nous évite beaucoup d'attente. On avait achetées les deux cartes ICOCA en 2010, alors on les a ramenées en 2016. Et sur celle de Philippe, on venait de mettre 3000 yens (environ 35 dollars). Perdu.
Bon. On est au Japon. Il paraît que l'on retrouve ce que l'on perd.
Le lendemain (lundi), Philippe retourne au magasin où il l'a peut-être perdue (ou dans l'autobus... Ou dans l'autre magasin, on ne sait pas trop). On lui donne un papier avec un numéro et on lui dit d'aller au poste de police principal.
Après la sieste des enfants, on s'y rend en train. Léo est très excité de visiter un poste de police avec toutes les voitures et les motos. Et les policiers (à qui il dit "Konnichiwa" sans en manquer un).
Et on retrouve la carte. Eh ben. Fantastique.
On est allés au temple après (Koryû-ji). Fallait bien remercier les dieux! :)
Aujourd’hui, la journée était superbe. Le soleil nous a donné au moins 20 degrés. Les cerisiers sont au maximum de leur floraison, ça veut dire que demain les pétales se mettront à tomber. Ce fut donc tout à fait approprié de rejoindre une ancienne dame qui étudiait le français avec moi pour qu'on fasse une sortie en bateau sur le canal du Biwako. Elle était accompagnée de ses deux filles (de notre âge) et de son petit-fils Joi. Le bateau sous les cerisiers en fleurs, c'était indescriptible. J'espère que le paradis ressemble un peu à cela. En voici un aperçu:
Nous sommes aussi allés au zoo, fantastiquement aménagé, avec des jeux pour les enfants, de la place pour se promener en poussette, un prix vraiment compétitif et des grues, des pandas roux, des éléphants, girafes, zèbres, tapirs, etc. Léo a apprivoisé le petit Joi (2 ans) et bientôt, ils couraient ensemble un peu partout. Le petit garçon est même venu donner un bisou à Émi à la fin!
Comme vous vous en doutez, nous profitons bien du temps doux et des cerisiers. Samedi, nous sommes retournés sur le pont Tôgetsu-kyô pour enregistrer la deuxième partie du vidéo de notre composition Watashi wa hitori. Nous avions tourné la première partie au Québec, juste avant le départ. Je parle de neige dans la chanson, je vous laisse deviner comment j’utiliserai les images québécoises! Il ne fut pas facile de tourner au milieu des touristes. La chanson dure à peine deux minutes et nous avons tourné qu’une fois (et demie), et pourtant, c’était trop long pour plusieurs personnes qui n’hésitaient pas à venir derrière moi ou tout près... Je vais devoir jouer avec d’autres images lorsque je ferai le montage.
Il n’y a pas eu de sieste en après-midi: nous avions rendez-vous à l'est de la ville où il y a le Kyoto International Community House. Nous le fréquentons depuis nos débuts japonais: c'est là qu'on avait trouvé notre appartement, des amis pour les échanges de langues, des participantes pour mes entrevues de maîtrise... Nous y avons une amie qui y travaille et qui nous avait invités à venir à une rencontre pour enfants étrangers vivants à Kyoto. Nous y avons rencontré beaucoup de gens dont des Congolais avec leur petit Angelo. C'était trop mignon de voir Léo parler français avec bonheur.
Normalement, c'est aussi là que Léo aurait pu suivre des cours de japonais. Nous avons rempli une demande pour un professeur, mais comme ce sont les vacances du printemps, plusieurs personnes sont absentes et il est peu probable qu'il puisse commencer des cours pendant notre trop court séjour. Il apprendra donc ce qu'il peut en jouant avec les enfants de nos amis!
Émi n'ayant pas dormi de l'après-midi, je suis partie avec Léo pendant qu'Émi revenait à la maison avec son papa. Nous sommes allés rencontrer une amie de longue date (celle sur la couverture de mon livre Le pari impossible des Japonaises) et nous avons mangé des sushis chez elle en compagnie d'une autre amie à qui j'ai enseigné le français il y a dix ans (et dont les enfants sont devenus pas mal grands!) :) Ce fut vraiment agréable.
Dimanche, ce fut une journée très étrange. J'avais invité à la maison d'anciens étudiants d'anglais. Les trois sont donc venus dans notre petite maison et on a bien ri. Ils ont diné avec nous, puis ils sont partis en après-midi, alors que je partais faire la sieste. Philippe est parti faire des commissions en vélo, dont il revint tout dépité. Il a perdu sa carte ICOCA. Qu’est-ce que c’est ça? Il faut d’abord savoir qu’au Japon, on paie les transports en commun à chaque usage, et souvent en fonction de la distance. Il n’y a pas de carte mensuelle qui couvre tous les trajets. Les seules exceptions sont à l’intention des touristes: une carte de bus pour la journée, une autre pour trois jours, ou un Japan Rail Pass acheté de l’étranger pour une semaine par exemple. Pour tous les autres, il faut payer à chaque trajet. Plus c’est loin, plus c’est cher. Heureusement, Léo et Émi ne nous coûtent rien!
Pour faciliter les paiements et ne pas avoir à attendre aux guichets pour acheter le ticket à chaque fois, nous utiliser une carte à puce où on peut mettre de l’argent pour faire tous les déplacements plus facilement dans la ville. La carte est débitée selon le montant à payer basé sur la distance parcourue. Avec la foule qu'il y a à Kyoto en ce moment, ça nous évite beaucoup d'attente. On avait achetées les deux cartes ICOCA en 2010, alors on les a ramenées en 2016. Et sur celle de Philippe, on venait de mettre 3000 yens (environ 35 dollars). Perdu.
Bon. On est au Japon. Il paraît que l'on retrouve ce que l'on perd.
Le lendemain (lundi), Philippe retourne au magasin où il l'a peut-être perdue (ou dans l'autobus... Ou dans l'autre magasin, on ne sait pas trop). On lui donne un papier avec un numéro et on lui dit d'aller au poste de police principal.
Après la sieste des enfants, on s'y rend en train. Léo est très excité de visiter un poste de police avec toutes les voitures et les motos. Et les policiers (à qui il dit "Konnichiwa" sans en manquer un).
Et on retrouve la carte. Eh ben. Fantastique.
On est allés au temple après (Koryû-ji). Fallait bien remercier les dieux! :)
01 avril 2016
La pluie n'interrompt pas la floraison
Arashiyama signifie « la montagne de la tempête ». Situé à l’ouest de Kyoto, le mont Atago-san fait face au mont de l’est, le Hiei-zan. En plus d’une année à fréquenter cette montagne, je n’ai jamais expérimenté de tempête justifiant ce terme. Au contraire, pendant la saison des cerisiers ou lorsque les érables changent de couleur, le paysage d’Arashiyama est tellement beau qu’on aurait pu nommer le quartier « la montagne de la beauté ». Je ne suis pas la seule à le penser, comme on peut le voir sur cette vidéo.
Le décalage horaire n'en finit plus. Malgré des journées très chargées où Léo me surprend car il marche autant que nous sans se dire fatigué, les enfants se lèvent encore vers 3h30-4h du matin. Quand ils dorment l'après-midi, il faut les réveiller car ils seraient partis pour tout le reste de la journée!
Peu importe la beauté des cerisiers en fleurs, c'est véritablement la chaleur humaine de l'accueil de nos amis et la joie de les revoir qui font que ce voyage se charge, petit à petit, de moments inoubliables. Mardi le 29, nous avons passé la journée à marcher pour faire des commissions afin d'être prêts pour le lendemain: on se recevait à diner trois amies et une petite fille de 4 ans. Le lendemain, on s'est donc fait un gros riz au cari (カレライース), un mets très populaire au Japon, dans notre cocotte à riz toute neuve. Les enfants ont vite joué ensemble, avec le train que Léo avait reçu en cadeau la veille: un train rapide électrique Plarail, reproduction du Kagayaki, un shinkansen mis en service l’année dernière au Japon.
Jeudi, la journée était superbe, alors nous sommes allés marcher au bord de la rivière qui traverse notre quartier d'Arashiyama. On a grimpé sur la montagne des singes, avec Émi dans le sac à dos, pour voir les macaques japonais. Comme vous pourrez le voir dans le vidéo, Léo n’a pas cessé de saluer tous les singes en leur disant : « Konnichiwa ». C’est trop mignon!
En revenant de la montagne, vers 11h, la quantité de touristes était telle qu’il était difficile de marcher sur les trottoirs. On a mangé du yakisoba que même Émi a dégusté! :) En soirée, nous avons rencontré l'ancienne patronne de Philippe qui nous avait invités à manger dans un restaurant japonais avec une ancienne collègue qui a une petite fille de deux ans, Koyuki. La petite a vite été séduite par Léo qu’elle le suivait partout. Quand j'ai félicité Léo de s’être bien amusé avec elle, il m'a répondu: « Oui, je suis bon avec les bébés, je les aime. »
Aujourd'hui, première journée de pluie (et donc d'interruption du lavage puisque nous faisons tout sécher dehors). Nous sommes partis à la Gare de Kyoto faire les boutiques. Émi a dormi dans la poussette (ce qui est rare!) pendant que nous mangions des nouilles dans un restaurant de thé que j'adore, le Nakamura Tokichi. Puis nous sommes revenus pour coucher tout ce petit monde parce que nous sommes bien évidemment épuisés!
Le décalage horaire n'en finit plus. Malgré des journées très chargées où Léo me surprend car il marche autant que nous sans se dire fatigué, les enfants se lèvent encore vers 3h30-4h du matin. Quand ils dorment l'après-midi, il faut les réveiller car ils seraient partis pour tout le reste de la journée!
Peu importe la beauté des cerisiers en fleurs, c'est véritablement la chaleur humaine de l'accueil de nos amis et la joie de les revoir qui font que ce voyage se charge, petit à petit, de moments inoubliables. Mardi le 29, nous avons passé la journée à marcher pour faire des commissions afin d'être prêts pour le lendemain: on se recevait à diner trois amies et une petite fille de 4 ans. Le lendemain, on s'est donc fait un gros riz au cari (カレライース), un mets très populaire au Japon, dans notre cocotte à riz toute neuve. Les enfants ont vite joué ensemble, avec le train que Léo avait reçu en cadeau la veille: un train rapide électrique Plarail, reproduction du Kagayaki, un shinkansen mis en service l’année dernière au Japon.
Jeudi, la journée était superbe, alors nous sommes allés marcher au bord de la rivière qui traverse notre quartier d'Arashiyama. On a grimpé sur la montagne des singes, avec Émi dans le sac à dos, pour voir les macaques japonais. Comme vous pourrez le voir dans le vidéo, Léo n’a pas cessé de saluer tous les singes en leur disant : « Konnichiwa ». C’est trop mignon!
En revenant de la montagne, vers 11h, la quantité de touristes était telle qu’il était difficile de marcher sur les trottoirs. On a mangé du yakisoba que même Émi a dégusté! :) En soirée, nous avons rencontré l'ancienne patronne de Philippe qui nous avait invités à manger dans un restaurant japonais avec une ancienne collègue qui a une petite fille de deux ans, Koyuki. La petite a vite été séduite par Léo qu’elle le suivait partout. Quand j'ai félicité Léo de s’être bien amusé avec elle, il m'a répondu: « Oui, je suis bon avec les bébés, je les aime. »
Aujourd'hui, première journée de pluie (et donc d'interruption du lavage puisque nous faisons tout sécher dehors). Nous sommes partis à la Gare de Kyoto faire les boutiques. Émi a dormi dans la poussette (ce qui est rare!) pendant que nous mangions des nouilles dans un restaurant de thé que j'adore, le Nakamura Tokichi. Puis nous sommes revenus pour coucher tout ce petit monde parce que nous sommes bien évidemment épuisés!
29 mars 2016
L'aventure qui bourgeonne
On ne peut pas dire que nous avons choisi la facilité en décidant de faire un voyage vers le Japon avec deux enfants: un grand de 5 ans, une petite d'un an et demi... Quel trajet épuisant! L'heure de départ n'a pas aidé, car nous avons dû réveiller les enfants à 1h du matin. Jusqu'à mon arrivée au Japon, 25 heures plus tard, je n'ai pas dormi. Et deux jours plus tard, je n'ai pas tellement bien dormi encore. En ce moment, j'écris ce mot avec la petite près de moi qui subit le décalage horaire et s'est réveillée à 3h du matin.
Le vol Toronto-Tokyo est long: 13 heures dans les airs. Émi a dormi un peu et pleuré souvent. Elle était fatiguée et elle ne comprenait pas ce qui se passait. Léo a peu dormi, mais il a écouté plusieurs émissions proposées par le vol. Quant à nous, avec les soins au bébé, on n'a rien pu voir des films proposés ni dormir. On est donc sortis de là en petits morceaux (et on essaie de les recoudre depuis!) ;)
À l'arrivée, on a posté nos grosses valises vers Kyoto grâce au service de livraison offert par une compagnie japonaise. On n'avait plus les valises enregistrées dans les pattes. Puis on a acheté une carte SIM pour pouvoir accéder à Internet sur notre cellulaire. Notre hôtel pour une nuit n'est pas fantastique (des rénovations ne feraient pas de tort au tapis et aux murs), mais au moins les lits étaient propres. Et Léo était tellement impressionné d'être dans un hôtel pour la première fois!
Le lendemain, voyage agréable en shinkansen vers notre ville préférée: 2h15 de trajet à 300 km/h. Quand nous sommes arrivés à Kyoto, nos amis nous attendaient en voiture pour nous amener chez eux. Avoir des gens qui nous accueillent, ça change tout d'un voyage. On se demande moins ce qu'on fait là! C'est à l'image de ce que je souhaite de ce voyage: des rencontres, de la chaleur humaine, des liens entre notre famille et celles rencontrées il y a 10 ou 6 ans.
Nous avons louée une maison dans le même quartier où nous avons vécu il y a dix ans: Arashiyama, à l'ouest de Kyoto. Nous connaissons les trajets de trains, tramnways, autobus qui y mènent, les supermarchés et la quincaillerie à proximité, les plus beaux temples, les petites rues. La petite maison sur deux étages que nous avons louée est mignonne et propre. Pour la visiter, c'est ici:
On sort marcher souvent. Les cerisiers d'Arashiyama, un quartier très populaire auprès des Japonais et des touristes en cette saison-ci, ne sont pas encore en pleine floraison. Nous pourrons donc voir l'évolution au cours des prochains jours. Les touristes sont déjà très nombreux, les autobus arrivent et des centaines de marcheurs se mettent en route sous les cerisiers. Alors on fait nos marches très tôt le matin!
Le vol Toronto-Tokyo est long: 13 heures dans les airs. Émi a dormi un peu et pleuré souvent. Elle était fatiguée et elle ne comprenait pas ce qui se passait. Léo a peu dormi, mais il a écouté plusieurs émissions proposées par le vol. Quant à nous, avec les soins au bébé, on n'a rien pu voir des films proposés ni dormir. On est donc sortis de là en petits morceaux (et on essaie de les recoudre depuis!) ;)
À l'arrivée, on a posté nos grosses valises vers Kyoto grâce au service de livraison offert par une compagnie japonaise. On n'avait plus les valises enregistrées dans les pattes. Puis on a acheté une carte SIM pour pouvoir accéder à Internet sur notre cellulaire. Notre hôtel pour une nuit n'est pas fantastique (des rénovations ne feraient pas de tort au tapis et aux murs), mais au moins les lits étaient propres. Et Léo était tellement impressionné d'être dans un hôtel pour la première fois!
Le lendemain, voyage agréable en shinkansen vers notre ville préférée: 2h15 de trajet à 300 km/h. Quand nous sommes arrivés à Kyoto, nos amis nous attendaient en voiture pour nous amener chez eux. Avoir des gens qui nous accueillent, ça change tout d'un voyage. On se demande moins ce qu'on fait là! C'est à l'image de ce que je souhaite de ce voyage: des rencontres, de la chaleur humaine, des liens entre notre famille et celles rencontrées il y a 10 ou 6 ans.
Nous avons louée une maison dans le même quartier où nous avons vécu il y a dix ans: Arashiyama, à l'ouest de Kyoto. Nous connaissons les trajets de trains, tramnways, autobus qui y mènent, les supermarchés et la quincaillerie à proximité, les plus beaux temples, les petites rues. La petite maison sur deux étages que nous avons louée est mignonne et propre. Pour la visiter, c'est ici:
On sort marcher souvent. Les cerisiers d'Arashiyama, un quartier très populaire auprès des Japonais et des touristes en cette saison-ci, ne sont pas encore en pleine floraison. Nous pourrons donc voir l'évolution au cours des prochains jours. Les touristes sont déjà très nombreux, les autobus arrivent et des centaines de marcheurs se mettent en route sous les cerisiers. Alors on fait nos marches très tôt le matin!
10 mars 2016
Ils ont planté des cerisiers - Tragédie du Tohoku, Japon
Il y a cinq ans, un tremblement de terre soulevait la mer et une vague gigantesque déferlait sur la côte nord-est du Japon, dans la région du Tohoku. J’étais alors à l’hôpital, car je venais d’accoucher de mon premier bébé. Neuf mois auparavant, j’étais en visite dans la région dévastée. Ce fut donc avec beaucoup d’émotion que j’ai appris cette tragédie qui touchait un pays si important pour moi.
Les années passent et les travaux de reconstruction sont en marche au Japon. On a reconstruit les écoles, on a remis les trains en marche, on a repensé l’urbanisation des quartiers en bord de mer. De beaux projets ont été mis en place et j’aurais pu vous parler de tant d’exemples. Mais c’est celle que relate le dernier Highlighting Japan qui m’a le plus touchée.
Ils ont planté des cerisiers.
Dans des écoles et les garderies de la région dévastée, on a planté des cerisiers de type Edo Higan Sakura, capable de fleurir pendant 1000 ans. Un tremblement de terre et un tsunami d’une telle ampleur arrivent normalement à chaque millénaire dans cette région. Pour symboliser l’espoir à ceux qui vivront après, on a donc choisi un arbre qui peut vivre aussi longtemps que ces funestes statistiques.
L’idée vient de Takashi Murakami, le directeur d’une organisation locale, qui a remarqué qu’un cerisier solitaire avait résisté à la vague dévastatrice, et qu’il avait fleuri cette année-là, au milieu des ruines. Malgré le deuil, malgré les drames, la vie continue et elle émerveille ceux qui savent la voir.
C’est une chose qui m’avait frappée lorsque j’ai habité au Japon: la sensibilité des Japonais envers les fleurs et les arbres. Il n’est pas rare de voir un homme d’affaires pressé, en complet-cravate, s’arrêter brusquement pour prendre en photo une fleur sur son cellulaire. Voit-on le même enthousiasme à la floraison des tulipes ici?
Tout en haut de la liste des arbres aimés, il y a trois chanceux: le pin, le bambou et le plus connu de tous, le cerisier, adoré parmi les adorés. Le sakura, comme on l’appelle en japonais, existe en plusieurs variétés, toutes aussi belles les unes que les autres. On en plante partout. Il fleurit au début avril, en même temps que la rentrée scolaire, c’est le renouveau, le retour de la vie. Il est aussi le symbole de la beauté éphémère: les fleurs ne durent qu’une semaine et elles s’envolent en un ou deux jours. Il faut savourer le moment lorsqu’il est là, impossible de reporter l’émerveillement au lendemain. On fait de grands pique-niques sous les arbres fleuris : les fameux o-hanami.
Et là, parmi la dévastation et les chantiers de construction, on plante des cerisiers dans les écoles et les garderies pour signifier à nos plus petits: « Regarde la beauté. Regarde la vie. Elle durera bien au-delà des catastrophes. »
Ne négligeons jamais le pouvoir d’une fleur.
Les années passent et les travaux de reconstruction sont en marche au Japon. On a reconstruit les écoles, on a remis les trains en marche, on a repensé l’urbanisation des quartiers en bord de mer. De beaux projets ont été mis en place et j’aurais pu vous parler de tant d’exemples. Mais c’est celle que relate le dernier Highlighting Japan qui m’a le plus touchée.
Ils ont planté des cerisiers.
Dans des écoles et les garderies de la région dévastée, on a planté des cerisiers de type Edo Higan Sakura, capable de fleurir pendant 1000 ans. Un tremblement de terre et un tsunami d’une telle ampleur arrivent normalement à chaque millénaire dans cette région. Pour symboliser l’espoir à ceux qui vivront après, on a donc choisi un arbre qui peut vivre aussi longtemps que ces funestes statistiques.
L’idée vient de Takashi Murakami, le directeur d’une organisation locale, qui a remarqué qu’un cerisier solitaire avait résisté à la vague dévastatrice, et qu’il avait fleuri cette année-là, au milieu des ruines. Malgré le deuil, malgré les drames, la vie continue et elle émerveille ceux qui savent la voir.
C’est une chose qui m’avait frappée lorsque j’ai habité au Japon: la sensibilité des Japonais envers les fleurs et les arbres. Il n’est pas rare de voir un homme d’affaires pressé, en complet-cravate, s’arrêter brusquement pour prendre en photo une fleur sur son cellulaire. Voit-on le même enthousiasme à la floraison des tulipes ici?
Tout en haut de la liste des arbres aimés, il y a trois chanceux: le pin, le bambou et le plus connu de tous, le cerisier, adoré parmi les adorés. Le sakura, comme on l’appelle en japonais, existe en plusieurs variétés, toutes aussi belles les unes que les autres. On en plante partout. Il fleurit au début avril, en même temps que la rentrée scolaire, c’est le renouveau, le retour de la vie. Il est aussi le symbole de la beauté éphémère: les fleurs ne durent qu’une semaine et elles s’envolent en un ou deux jours. Il faut savourer le moment lorsqu’il est là, impossible de reporter l’émerveillement au lendemain. On fait de grands pique-niques sous les arbres fleuris : les fameux o-hanami.
Et là, parmi la dévastation et les chantiers de construction, on plante des cerisiers dans les écoles et les garderies pour signifier à nos plus petits: « Regarde la beauté. Regarde la vie. Elle durera bien au-delà des catastrophes. »
Ne négligeons jamais le pouvoir d’une fleur.
07 mars 2016
Mon enfant n’a pas été accepté à la garderie! Crève, Japon!
Lorsque j'ai étudié la conciliation travail-famille au Japon, j’ai intitulé mon livre Le pari impossible des Japonaises, parce que je considère que si le désir d’enfant est toujours présent au Japon, il est souvent bloqué par les circonstances, particulièrement par le marché du travail très exigeant. Eh bien! L’actualité japonaise s’intéresse beaucoup à ce blogue publié par une mère anonyme qui a posté un texte intitulé Hoikuen ochita Nihon shine!!! (Mon enfant n’a pas été accepté à la garderie! Meurs, Japon!). Ce cri du coeur a résonné chez plusieurs autres parents qui déplorent l’absence d'actions du gouvernement face à l’impossible conciliation travail-famille au Japon. Cela fait suite à un scandale créé par le premier député japonais à avoir demandé son congé de paternité, Kensuke Miyazaki, qui a dû avouer avoir trompé sa femme à plusieurs reprises, y compris quelques jours avant la naissance de son fils. La nouvelle, et ses excuses très émotives, ont fait le tour du monde.
Voilà le texte de cette mère en colère (que j'ai traduit librement en français).Attention, ce n'est pas toujours poli!
Mon enfant n’a pas été accepté à la garderie! Crève, Japon!
Quel est ton problème, Japon? N’es-tu pas une société où 100 millions de personnes peuvent être actifs sur le marché du travail?
Hier l’entrée de mon enfant à la garderie a été refusée. Que suis-je supposé faire maintenant? Je ne peux pas me remettre à travailler, n’est-ce pas? J’ai donné naissance, et je me disais que mon rôle était maintenant d’élever mon enfant, puis de retourner dans la société pour travailler et payer mes impôts. De quoi peux-tu être insatisfait alors, Japon?
Pourquoi fais-tu autant de chichis avec la dénatalité, alors? Si tu disais… « Vous pouvez avoir des enfants, mais ce sera impossible de leur trouver une place en garderie après »… Personne n’aurait d’enfant. C’est correct d’avoir une maîtresse ou de recevoir des pots-de-vin, mais pas d’augmenter le nombre de garderies, c’est ça?
Tu dépenses 10 000 millions de yens pour les Olympiques. Je me fous complètement des emblèmes, mets en place des garderies. Si tu as de l’argent pour payer des architectes célèbres, alors crée des garderies.
Qu’est-ce que je suis supposée faire maintenant? Cela signifie que je dois donner ma démission.
Arrête de tourner autour du pot, Japon.
Si tu ne peux augmenter le nombre de garderies, alors augmente le montant d’allocation pour enfants de 200 000 yens. Tu dis que tu ne peux pas augmenter le nombre de garderies et ne peux donner qu’un petit montant d’allocation pour enfant, mais tu veux toujours déjouer la dénatalité. C’est de la bullshit!
Si ce pays ne peut permettre aux femmes d’avoir des enfants, qu’est-ce qu’il va devenir? Il y a plein de gens qui auraient des enfants s’ils avaient l’argent, alors donne-leur l’argent ou les moyens pour élever leur enfant. Si tu mets fin aux petits jeux d’adultère et de corruption des députés de ton gouvernement, tu pourrais avoir les moyens.
Sérieusement, reprends-toi en main, Japon.
Voilà le texte de cette mère en colère (que j'ai traduit librement en français).Attention, ce n'est pas toujours poli!
Mon enfant n’a pas été accepté à la garderie! Crève, Japon!
Quel est ton problème, Japon? N’es-tu pas une société où 100 millions de personnes peuvent être actifs sur le marché du travail?
Hier l’entrée de mon enfant à la garderie a été refusée. Que suis-je supposé faire maintenant? Je ne peux pas me remettre à travailler, n’est-ce pas? J’ai donné naissance, et je me disais que mon rôle était maintenant d’élever mon enfant, puis de retourner dans la société pour travailler et payer mes impôts. De quoi peux-tu être insatisfait alors, Japon?
Pourquoi fais-tu autant de chichis avec la dénatalité, alors? Si tu disais… « Vous pouvez avoir des enfants, mais ce sera impossible de leur trouver une place en garderie après »… Personne n’aurait d’enfant. C’est correct d’avoir une maîtresse ou de recevoir des pots-de-vin, mais pas d’augmenter le nombre de garderies, c’est ça?
Tu dépenses 10 000 millions de yens pour les Olympiques. Je me fous complètement des emblèmes, mets en place des garderies. Si tu as de l’argent pour payer des architectes célèbres, alors crée des garderies.
Qu’est-ce que je suis supposée faire maintenant? Cela signifie que je dois donner ma démission.
Arrête de tourner autour du pot, Japon.
Si tu ne peux augmenter le nombre de garderies, alors augmente le montant d’allocation pour enfants de 200 000 yens. Tu dis que tu ne peux pas augmenter le nombre de garderies et ne peux donner qu’un petit montant d’allocation pour enfant, mais tu veux toujours déjouer la dénatalité. C’est de la bullshit!
Si ce pays ne peut permettre aux femmes d’avoir des enfants, qu’est-ce qu’il va devenir? Il y a plein de gens qui auraient des enfants s’ils avaient l’argent, alors donne-leur l’argent ou les moyens pour élever leur enfant. Si tu mets fin aux petits jeux d’adultère et de corruption des députés de ton gouvernement, tu pourrais avoir les moyens.
Sérieusement, reprends-toi en main, Japon.
03 mars 2016
Lancement Passion Islande
Il y a quatre ans depuis ma dernière publication. Je ne sais pas trop si c'était long puisque je n'ai pas cessé d'écrire pendant ces années. Il reste toutefois que de toucher le produit final et de réaliser qu'il est maintenant réel, lancé dans le monde, public, est toujours un grand moment. J'ai donc reçu la boite contenant mes exemplaires avec le grand sourire, surprenant le livreur qui me l'a fait remarquer... On ne reçoit pas un livre que l'on a écrit tous les jours! Il y a de quoi fêter!
Il est donc tout beau, tout neuf. Il est déjà disponible en librairie, depuis le jour bissextile, mais le lancement officiel a lieu ce soir, chez Sebz (67, boul. René-Lévesque, Québec), de 17h à 19h. Vous êtes les bienvenus. J'y serai là avec toute la famille, de la musique islandaise et le sourire, c'est certain.
Il est donc tout beau, tout neuf. Il est déjà disponible en librairie, depuis le jour bissextile, mais le lancement officiel a lieu ce soir, chez Sebz (67, boul. René-Lévesque, Québec), de 17h à 19h. Vous êtes les bienvenus. J'y serai là avec toute la famille, de la musique islandaise et le sourire, c'est certain.
15 février 2016
« L’attachant » Claude Jutra
Je suis scandalisée.
On apprend, par le biais d’une biographie d’Yves Lever, que le cinéaste maintes fois honoré Claude Jutra, était attiré par les garçons, c’est-à-dire par les jeunes de 14-15 ans « et deux fois au moins, plus jeunes », dira l’auteur de l’ouvrage en entrevue. Ce qui m’étonne, c’est qu’on minimise cette attitude en faisant référence à « cet autre temps », ce moment flou, cette époque d’il y a si longtemps où tout était permis... Or les victimes sont toujours vivantes: on ne parle pas de la Grèce antique où la pratique était courante! Les lois contre les abuseurs existaient déjà.
« Personne n’a pensé à faire une plainte à ce moment-là… Avec cette personnalité-là… Puis il était tellement attachant », renchérit l’auteur. On dénonce peu encore aujourd’hui. Seulement 10 % des victimes s’y oseront. Et quand on dénonce, on le paie très cher. Dans quel état sont présentement les témoins au procès Ghomeshi, vous pensez?
Je suis scandalisée qu’on minimise ces allégations, qu'on tente de les excuser. Évidemment, il faut vérifier si elles sont vraies. Mais s'il s'avère, comme le prétend l'auteur, que "tout le monde le savait", va-t-on hésiter longtemps à retirer les honneurs à Claude Jutra? Un trophée à son nom. Des parcs, des rues, des prix. On l'excuse, on minimise parce que le cinéaste avait des qualités? Ben voyons donc! Guy Cloutier aussi avait des qualités! Il a fait un bon père, il a lancé des carrières... Tout en détruisant l’enfance de deux personnes. Quant à Guy Turcotte, il était un bon chirurgien qui a sauvé plusieurs personnes... Mais il a tué ses deux enfants.
Je reconnais sans peine qu’on doit continuer de reconnaître l’excellent travail du cinéaste. Faire voir ces films, les montrer en exemple dans les cours de cinéma. Ses œuvres ont une vie à part.
Mais un hommage est dédié à la personne. Sans exiger que celle-ci soit un saint ou une sainte, on s’attend tout de même à ce qu’elle soit « honorable ». Commettre des actes sexuels avec un enfant n’est pas honorable. C’est criminel. Et comme nous n’aurons pas une rue Guy-Turcotte, pourquoi aurions-nous à rendre hommage à un criminel?
Il y a souvent deux poids deux mesures quand on parle de personnes reconnues. Un exemple? J’ai vécu les « Alertes Marcel ». À l’époque, je travaillais dans un organisme où on faisait affaire à l’occasion avec le monsieur. Une dame m’avait bien avertie de ne jamais être seule dans une pièce avec lui, parce qu’elle avait subi des gestes répréhensibles de sa part. Je l’ai cru. Rien n’est arrivé.
Pendant les années qui ont suivies, combien de fois ai-je entendu le nom de Marcel Aubut encensé par les médias? Combien de fois a-t-on vanté ses qualités? Ses mérites de bon gestionnaire et de visionnaire? À chaque fois, l’hommage me donnait un petit haut-le-cœur. Je pensais à toutes ces femmes qui ne pouvaient rien dire, ne voulaient rien dire, car le monsieur était si digne et admiré...
Je pense à ces enfants qui ont eu à subir les actes de ce « grand homme ». Comment ont-ils vécu les multiples hommages, le retour à ces souvenirs à chaque cérémonie des Jutra? Ne serait-ce pas leur manifester du respect que de cesser de fermer les yeux sur la réelle personne qu’a été Claude Jutra?
Comme on le fait toujours quand il s’agit de personnes reconnues, le message qu’on envoie aux victimes reste le même. En gros, on leur fait comprendre qu’elles devraient se sentir honorées d’avoir été abusées par un si « grand » monsieur.
J’ai comme… un gros haut-le-cœur.
On apprend, par le biais d’une biographie d’Yves Lever, que le cinéaste maintes fois honoré Claude Jutra, était attiré par les garçons, c’est-à-dire par les jeunes de 14-15 ans « et deux fois au moins, plus jeunes », dira l’auteur de l’ouvrage en entrevue. Ce qui m’étonne, c’est qu’on minimise cette attitude en faisant référence à « cet autre temps », ce moment flou, cette époque d’il y a si longtemps où tout était permis... Or les victimes sont toujours vivantes: on ne parle pas de la Grèce antique où la pratique était courante! Les lois contre les abuseurs existaient déjà.
« Personne n’a pensé à faire une plainte à ce moment-là… Avec cette personnalité-là… Puis il était tellement attachant », renchérit l’auteur. On dénonce peu encore aujourd’hui. Seulement 10 % des victimes s’y oseront. Et quand on dénonce, on le paie très cher. Dans quel état sont présentement les témoins au procès Ghomeshi, vous pensez?
Je suis scandalisée qu’on minimise ces allégations, qu'on tente de les excuser. Évidemment, il faut vérifier si elles sont vraies. Mais s'il s'avère, comme le prétend l'auteur, que "tout le monde le savait", va-t-on hésiter longtemps à retirer les honneurs à Claude Jutra? Un trophée à son nom. Des parcs, des rues, des prix. On l'excuse, on minimise parce que le cinéaste avait des qualités? Ben voyons donc! Guy Cloutier aussi avait des qualités! Il a fait un bon père, il a lancé des carrières... Tout en détruisant l’enfance de deux personnes. Quant à Guy Turcotte, il était un bon chirurgien qui a sauvé plusieurs personnes... Mais il a tué ses deux enfants.
Je reconnais sans peine qu’on doit continuer de reconnaître l’excellent travail du cinéaste. Faire voir ces films, les montrer en exemple dans les cours de cinéma. Ses œuvres ont une vie à part.
Mais un hommage est dédié à la personne. Sans exiger que celle-ci soit un saint ou une sainte, on s’attend tout de même à ce qu’elle soit « honorable ». Commettre des actes sexuels avec un enfant n’est pas honorable. C’est criminel. Et comme nous n’aurons pas une rue Guy-Turcotte, pourquoi aurions-nous à rendre hommage à un criminel?
Il y a souvent deux poids deux mesures quand on parle de personnes reconnues. Un exemple? J’ai vécu les « Alertes Marcel ». À l’époque, je travaillais dans un organisme où on faisait affaire à l’occasion avec le monsieur. Une dame m’avait bien avertie de ne jamais être seule dans une pièce avec lui, parce qu’elle avait subi des gestes répréhensibles de sa part. Je l’ai cru. Rien n’est arrivé.
Pendant les années qui ont suivies, combien de fois ai-je entendu le nom de Marcel Aubut encensé par les médias? Combien de fois a-t-on vanté ses qualités? Ses mérites de bon gestionnaire et de visionnaire? À chaque fois, l’hommage me donnait un petit haut-le-cœur. Je pensais à toutes ces femmes qui ne pouvaient rien dire, ne voulaient rien dire, car le monsieur était si digne et admiré...
Je pense à ces enfants qui ont eu à subir les actes de ce « grand homme ». Comment ont-ils vécu les multiples hommages, le retour à ces souvenirs à chaque cérémonie des Jutra? Ne serait-ce pas leur manifester du respect que de cesser de fermer les yeux sur la réelle personne qu’a été Claude Jutra?
Comme on le fait toujours quand il s’agit de personnes reconnues, le message qu’on envoie aux victimes reste le même. En gros, on leur fait comprendre qu’elles devraient se sentir honorées d’avoir été abusées par un si « grand » monsieur.
J’ai comme… un gros haut-le-cœur.
12 février 2016
Lancement de Passion Islande
C'est avec grand plaisir que je vous invite au lancement de mon prochain livre, Passion Islande, qui aura lieu Chez Sebz, le jeudi 3 mars, à 17h. Cet ouvrage mélange le carnet de voyage à l'essai. J'ai tenté de raconter l'histoire de l'Islande, de communiquer également sa culture en ponctuant le tout d'anecdotes personnelles vécues lors notre voyage familial. Je vous promets un lancement plein de sourires, avec une histoire coquine sur Thor, et la lecture d'un extrait du livre sur le fameux Musée des phallus. Ça vous donnera une idée de ce que contient ce livre et surtout...de ce qu'il ne contient pas.
Voici le vidéo de ce voyage au pays des extrêmes:
Pour ceux qui ne peuvent voir cette version du vidéo, Philippe et moi en avons créé une deuxième version, en interprétant nous-mêmes la chanson problématique, soumise à des conditions d'utilisation approximatives (seuls les ordinateurs peuvent lire la première version...)
Également, je profite de ce billet de blogue pour vous inviter à ma conférence Passion Islande que je présenterai dans les bibliothèques de Québec, Saint-Georges et Lévis (date à venir pour cette dernière ville). Si vous aimeriez voir la conférence dans une bibliothèque près de chez vous, je suis disponible cet automne, n'hésitez pas à proposer la conférence au responsable de l'animation de votre établissement.
Sur ce, j'ai bien hâte de vous voir et je repars m'amuser à préparer d'autres livres et un prochain voyage au Japon!
Voici le vidéo de ce voyage au pays des extrêmes:
Pour ceux qui ne peuvent voir cette version du vidéo, Philippe et moi en avons créé une deuxième version, en interprétant nous-mêmes la chanson problématique, soumise à des conditions d'utilisation approximatives (seuls les ordinateurs peuvent lire la première version...)
Également, je profite de ce billet de blogue pour vous inviter à ma conférence Passion Islande que je présenterai dans les bibliothèques de Québec, Saint-Georges et Lévis (date à venir pour cette dernière ville). Si vous aimeriez voir la conférence dans une bibliothèque près de chez vous, je suis disponible cet automne, n'hésitez pas à proposer la conférence au responsable de l'animation de votre établissement.
Sur ce, j'ai bien hâte de vous voir et je repars m'amuser à préparer d'autres livres et un prochain voyage au Japon!
11 janvier 2016
Belle et Bum, mon musicien préféré finaliste
Mon amoureux a enregistré une version courte de sa composition « La source du hasard » afin de participer au concours « Fais partie du band » de l’émission Belle et Bum, à Télé-Québec. Il fait partie des 30 finalistes!
Voici donc sa prestation enregistrée en pleine tempête de neige:
Si vous voulez voter pour lui, allez sur ce site et trouver Philippe Arsenault. Vous avez droit à un vote par jour jusqu’au 29 janvier. Oh oh oh, c’est excitant!
En attendant, je vais essayer de le persuader d’enregistrer la version complète de cette composition de huit minutes, juste pour le plaisir.
Voici donc sa prestation enregistrée en pleine tempête de neige:
Si vous voulez voter pour lui, allez sur ce site et trouver Philippe Arsenault. Vous avez droit à un vote par jour jusqu’au 29 janvier. Oh oh oh, c’est excitant!
En attendant, je vais essayer de le persuader d’enregistrer la version complète de cette composition de huit minutes, juste pour le plaisir.
Les Humanistes
Depuis le 4 novembre dernier, je suis la sociologue à la table des Humanistes sur ICI Radio-Canada Première. Le 23 septembre dernier, je me suis ajoutée à eux pour jaser de la consigne de retirer les sciences humaines des universités japonaises et ils ont eu l’idée de me demander de me joindre à l’équipe, en remplacement d’Éric Pineault, professeur à l’UQAM qui est parti se concentrer sur d’autres projets.
Chaque deux semaines, je m’amuse donc à recevoir un sujet proche de l’actualité et à préparer une intervention pour explorer ce qu’en dit la sociologie. Bien entourée que je suis par Rachida Azdouz, psychologue spécialiste en relations interculturelles à l'Université de Montréal, et André Champagne, historien, j’apprends autant que je transmets.
On passe de thèmes plus sérieux à ce qui semble joyeux, mais qui ne l’est pas toujours autant qu’on le croit, comme par exemple cette intervention sur le sourire:
Le sourire, ce petit geste à la grande portée
Lors de ma première intervention, le 4 novembre, c’était le premier jour de Justin Trudeau comme Premier ministre. On ne pouvait pas faire autrement que de parler de pouvoir…
La passation des pouvoirs, ce rite intangible
Je suis revenue de Bruxelles après les attentats de Paris, mais je me suis arrêtée une journée à Montréal avant de poser mes valises chez moi, à Lévis. On a abordé un sujet cher à la France, et très émotif ce jour-là:
La liberté, pierre angulaire du mode de vie à la française
Finalement, après l’Accord de Paris sur l’environnement, quoi de mieux que d’explorer d’où nous vient cette conscience écologique?
Les origines de la conscience écologique
Maintenant que je mets ces interventions ensemble, je réalise que cela donne une bonne idée de la fin de l’année 2015, mais en regardant les événements dans une perspective plus large, à la fois historique, humaine et sociale. Ça me plaît. En fait, j’adore ça! On se donne rendez-vous le 20 janvier pour un sujet que j’ignore encore…
Chaque deux semaines, je m’amuse donc à recevoir un sujet proche de l’actualité et à préparer une intervention pour explorer ce qu’en dit la sociologie. Bien entourée que je suis par Rachida Azdouz, psychologue spécialiste en relations interculturelles à l'Université de Montréal, et André Champagne, historien, j’apprends autant que je transmets.
On passe de thèmes plus sérieux à ce qui semble joyeux, mais qui ne l’est pas toujours autant qu’on le croit, comme par exemple cette intervention sur le sourire:
Le sourire, ce petit geste à la grande portée
Lors de ma première intervention, le 4 novembre, c’était le premier jour de Justin Trudeau comme Premier ministre. On ne pouvait pas faire autrement que de parler de pouvoir…
La passation des pouvoirs, ce rite intangible
Je suis revenue de Bruxelles après les attentats de Paris, mais je me suis arrêtée une journée à Montréal avant de poser mes valises chez moi, à Lévis. On a abordé un sujet cher à la France, et très émotif ce jour-là:
La liberté, pierre angulaire du mode de vie à la française
Finalement, après l’Accord de Paris sur l’environnement, quoi de mieux que d’explorer d’où nous vient cette conscience écologique?
Les origines de la conscience écologique
Maintenant que je mets ces interventions ensemble, je réalise que cela donne une bonne idée de la fin de l’année 2015, mais en regardant les événements dans une perspective plus large, à la fois historique, humaine et sociale. Ça me plaît. En fait, j’adore ça! On se donne rendez-vous le 20 janvier pour un sujet que j’ignore encore…
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