12 juin 2020

Des liens sociaux menacés par le confinement?

J’ai lu plusieurs articles sur les multiples problèmes que causera le confinement prolongé à l’intelligence menacée de nos enfants qui ne voient plus leurs amis, à nos relations sociales qui ne se cultivent plus au travail ou à notre communauté qui ne renforcera pas ses liens à travers les festivals estivaux par exemple. Comme je lis plusieurs journaux et que j’écoute souvent la radio, ces rapports dramatiques sur nos liens sociaux me dressent un bien sombre portrait de notre avenir humain.

Pourtant, on gagnerait à faire un pas de côté pour regarder notre histoire. Les sociétés humaines n’ont pas grandi dans des paradis favorisant les communautés. Bien au contraire, il y a eu de nombreuses épreuves forçant toutes les populations du monde à bouleverser leurs routines quotidiennes pour survivre. Non seulement ce n’est pas la première pandémie à laquelle les sociétés font face, mais dans les menaces extrêmes qu’a subi l’humanité, on doit aussi compter les guerres (le 20e siècle n’en manque pas) ou les conditions climatiques désastreuses (éruptions volcaniques, tremblements de terre, feux de forêt, tempêtes de neige du siècle, etc.)

Les liens sociaux n’ont pas disparu pendant ces interruptions qui les ont menacées. Au contraire, la « génétique » même de nos sociétés s’est construite avec ces imprévus dramatiques. Nous sommes les descendants sociaux de cette histoire faite de hauts et de bas. Ces crises ne défont pas les sociétés, elles les forcent à se transformer en nous montrant le pire (CHSLD, mauvaise gestion du matériel médical) et le meilleur (solidarité, innovation, créativité).

Ça m’a rappelé une visite lors d’un cours en Islande. Le professeur avait amené toute la classe dans un musée en plein air, un peu comme le Village acadien au Nouveau-Brunswick. Là-bas, un guide nous avait fait visiter les maisons pour nous parler de l’ancien temps. Dans la maison longue où s’entassait les familles pendant le sombre hiver islandais, le guide n’avait pas caché que le confinement obligatoire de ce temps-là était très difficile: il faisait noir, il faisait froid et il y avait des tensions (parfois des abus). Mais il nous avait également expliqué que c’est à cette époque que les gens s’étaient mis à parler de leurs dieux, après le souper, en ajoutant des bouts pour pimenter les histoires, transmettant de générations en générations ce qui allait devenir les sagas qu’on admire encore aujourd’hui. Ces longs moments ensemble avait forgé cette société insulaire.

En ce moment, nous sommes tous pris dans un long hiver où sortir dehors exige de la préparation et des précautions. La tempête n’est pas terminée: par la fenêtre, on voit la neige qui tombe encore et on soupire juste à penser au chemin qu’on devra se creuser pour se rendre chez les autres.

Quand on lit les nouvelles autour du monde, on constate vite qu’on est pas mal tous dans le même bateau. Toutes les économies ont ralenti, les frontières ont été fermées, le tourisme est sur pause. La planète est une île.

Comment en sortirons-nous? Les sociétés n’auront pas disparu, nous aurons au contraire encore plus envie de liens sociaux, comme quand le printemps se pointe enfin le bout du nez. Et la crise nous aura fait voir le pire et le meilleur de nos collectivités. Il restera à voir si on construira de meilleures sociétés avec ce regard nouveau…

03 juin 2020

Lancement à venir, 9 juin

Mon roman L’Héritage du Kami, retardé par le confinement, sera finalement lancé, mardi le 9 juin prochain! Je suis contente, même si je crains aussi que peu de gens aient l’occasion de l’acheter parce qu’on n’est pas « sorteux » ces temps-ci... Alors quand une librairie de Montréal spécialisée en mangas, l’O-Taku Manga Lounge, m’a proposé de faire un lancement virtuel, je me suis empressée d’accepter! Il faut s’inscrire et c'est gratuit.
Grâce à la technologie, je pourrai rencontrer les gens en privé pour dédicacer leurs livres (vous pourrez acheter Les Fleurs du Nord et L’Ombre du Shinobi aussi si vous voulez!) Je dois avouer que je suis bien stressée, j’espère qu’il y aura du monde, alors si vous êtes présents, ça me ferait vraiment vraiment plaisir! J’ai préparé des petits extras que ceux qui viendront au lancement!