31 décembre 2005

Yaté et Goro, Nouvelle-Calédonie

Lorsque nous sommes à Nouméa, nous sommes sur une presqu’île au sud-ouest de la Grande Terre, comme on appelle l’île principale de la Nouvelle-Calédonie. Mais pas complètement au sud. Alors aujourd’hui, nous avons « monté » au sud (expression locale), une région un peu plus fraîche, car on se rapproche un peu plus du pôle sud. Tandis que le nord de l’île est plus chaud, car on se rapproche de l’équateur (le plaisir de renverser la Terre). :)

Les massifs et les cols sont très beaux. Durant le trajet, nous avons eu nos premières petites averses depuis deux semaines de présence ici. C’est tant mieux, car des feux de forêts dévorent les montagnes depuis une semaine, alors ça a sûrement amélioré cette triste situation.

Nous avons vu le lac de Yaté, un réservoir artificiel créé pour un barrage hydroélectrique. Il était plus bas qu’à l’habitude, mais sa couleur turquoise était surprenante. En bordure du lac, il y a beaucoup de fleurs « brosses à dents ». La forme de la fleur évoque plus un « brosse-biberon » qu’une brosse à dents! :)

Nous avons visité le gigantesque chantier de l’usine de Goro Nickel. Sur le chemin, il y avait également des traces de manifestations et d’incompréhension contre le projet. Ici, on fait souvent des barrages de routes et des grèves en prévision d’un problème. On brûle également des camions de construction, on s’installe des bâches et des barbecues pour mieux rester en place... Et la grève n’est pas un processus démocratique où la majorité doit être d’accord pour la déclencher, c’est simplement une gang de personnes qui décident de fermer telle route aujourd’hui et voilà... Enfin, je ne peux pas dire que je comprends parfaitement le système de grève calédonien, mais ça n’a pas l’air de bien fonctionner de ce côté-là.

Finalement, nous sommes arrivés au gite Kanua, à Port Boisé, et Philippe s’est bien sûr baigné. :) Ce petit voyage était bien agréable et les paysages magnifiques. :)

30 décembre 2005

Hélicoptère, Nouméa, Nouvelle-Calédonie

Fantastique! Très tôt le matin, nous sommes partis vers notre baptême d’hélicoptère. Nous nous sommes donc envolés et nous avons survolé les baies, les monts et le lagon de Nouméa. Nous avons vu l’île aux canards et l’îlot maître, puis nous nous sommes rendus à la grande barrière.

La Nouvelle-Calédonie est entourée d’un gigantesque lagon, ceinturé d’une barrière où les vagues s’échouent et où les hauts fonds se terminent. C’est pourquoi l’eau est plutôt calme ici, les courants ne sont pas dangereux et il n’y a, habituellement, pas de requins (on a vu un requin blanc dernièrement, mais très loin de mon lieu de baignage habituel). Lorsqu’un bateau de cargaisons ou de croisière arrive, il doit emprunter une des « passes » du récif et suivre une voie très précise pour se rendre au port. Pour ce faire, un pilote calédonien embarque à bord et prend les commandes jusqu’au quai, comme on le fait sur le fleuve Saint-Laurent.

Nous avons également vu le phare Amédée, quelques tortues marines et des raies très noires. C’était vraiment impressionnant. J’ai adoré les moments où l’hélicoptère tournait : on penchait complètement. Et la vue est tellement panoramique. C’est encore mieux qu’en avion! :)

27 décembre 2005

Îlot aux Canards et kava, Nouméa, Nouvelle-Calédonie

Hier matin, nous nous sommes levés un peu plus tôt pour aller à l’îlot aux Canards, une toute petite bande de terre dans l’Anse Vata. Le bateau-taxi nous a emmené. C’est un trajet très court, cinq minutes maximum. Comme il était assez tôt (vers 9h), il n’y avait pas beaucoup de gens sur l’île.

Ce qu’il y a de spécial à faire là-bas, c’est le sentier marin. En effet, vous apportez avec vous masque et tuba, et vous suivez les bouées numérotées de 1 à 6. C’est fascinant. Avez-vous déjà rêvé de nager dans un aquarium avec des centaines de poissons colorés? Le rêve prend forme. On se sent devenir poisson et on dirait presque que ces petites bêtes curieuses viennent vous observer. Les poissons passent sous votre ventre, vos jambes et parfois, par hasard ou par rapidité, vous pouvez même en toucher un. Les coraux sont tout proches, parfois certaines personnes marchent sur le fond et les brisent.

L’expérience est évaluée à 30 minutes d’exploration. Nous sommes sortis après 1h30 de plaisir à voir les poissons de toutes sortes de couleurs. On en a vu plusieurs comme dans « Finding Nemo » : le poisson jaune et noir avec une cicatrice dans l’aquarium, des Dori tout bleu et d’autres. Mais on n’a pas vu Nemo. :) À la fin, on a vu une seiche, un espèce de poisson-poulpe. Sa tête semblait être un alliage de tentacules qu’il tenait bien serré. Son corps était entouré d’un espèce de rideau qui ondulait quand il bougeait. C’était superbe. Il était un peu vert, mauve, jaune. Magique. Nous l’avons suivi longtemps.

Expérience magique, je pourrais vous en parler encore longtemps. Parfois, on prenait notre respiration et on allait nager dans les poissons qui nous entouraient. Le monde sous-marin est si beau.

Après cette longue observation, nous avons marché pour faire le tour de l’île. Nous sommes passés tout près de nids de mouettes et on s’est fait apostrophé violemment par la dame-mouette de la maison qui n’aimait pas trop notre présence. Nous n’avons pas vu de canards, il faudrait rebaptiser l’île : l’îlot aux mouettes. Mais ce ne sont pas de mouettes fatigantes, autrement dit, pas de mouettes McDo. :) Elles sont plus minces et elles semblent plus en santé. ;) Disons qu’elles ressemblent plus à des oiseaux marins qu’à des oiseaux nuisibles et pollueurs (et il n’y en a pas autant!)

Sur le chemin du tour de l’île, un monsieur s’affichait nudiste. Comme il semblait souhaiter être regardé, je me suis bien gardé de le faire (alors je ne peux commenter sur sa physionomie). Un peu niaiseux le bonhomme tout de même. Il commençait à y avoir beaucoup de gens pourtant.

Nous sommes revenus très heureux de notre petit voyage à l’îlot aux Canards. Si vous venez ici, je vous conseille vivement d’y aller. :) Pas pour le nudiste, mais pour les poissons bien sûr! ;)

Dernière petite aventure : nous sommes sortis avec ma correspondante japonaise dans l’après-midi. Elle nous a emmené dans un « nakamal », un lieu où l’on peut boire du kava. Pour ceux qui veulent plus d’informations sur le kava, qui est interdit au Canada :

http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=kava_ps

Ça ressemble un peu à la valériane ou à la camomille pour les effets. On m’avait dit que c’était très mauvais. Alors là, je dois remercier ma maman. En effet, j’ai eu la chance d’être souvent soignée avec des produits naturalistes (ne pas confondre avec « naturistes »!). J’ai donc pu boire des ampoules de noni ou d’aloes. Très sincèrement, le plus efficace, et le plus mauvais aussi, c’est l’aloes : on dirait de l’ammoniaque. Alors, le kava, ce n’est pas pire. Ça goûte les herbes, la plante.

Quand on le boit dans sa petite coquille de noix de coco, ça gèle la bouche, comme chez le dentiste. Les dentistes pourraient presque utiliser ça pour geler la bouche de ses patients et pour les calmer! « Ouvre un peu la bouche et avale ton kava, mon p’tit! » :)

Comme on était déjà calme, l’effet ne s’est pas fait sentir très fort. :) Après nous avons discuté, l’endroit était très beau, rempli de plantes, avec une vue sur les monts Koghi.

25 décembre 2005

Ouen Toro, monts Koghi, plage Kuendu, Nouvelle-Calédonie

Un très joyeux Noël à tous. :)

Ouen Toro, 23 décembre 2005

On monte, on monte (en auto!) pour un magnifique point de vue sur Nouméa et ses baies. C’est vraiment superbe. C’est difficile à transmettre par courriel, mais imaginez le vent qui vous fouette, les baies bleues et leurs multiples îles bossues... La Nouvelle-Calédonie est vraiment un bel endroit.

Cascade des monts Koghi, 24 décembre 2005

Samedi, nous sommes partis vers la cascade des monts Koghi. Sur le chemin, nous avons vu un magnifique bateau de croisière, le Pacific Sun, qui venait d’accoster. Un ensemble de musical calédonienne accueillait les voyageurs et j’ai pu voir une danse kanak, d’un style très guerrier. J’ai beaucoup apprécié.

Pour rejoindre les cascades, nous devons monter longtemps en voiture. Les paysages sont superbes et différents, puisque nous sommes plus près des montagnes. Après avoir stationné à une auberge, nous sommes partis et nous nous sommes un peu perdus sur les sentiers. :) Heureusement que nous avions des gens avec nous qui avaient souvent fait ce chemin et savait comment nous remettre sur la bonne voie. :) Les arbres étaient magnifiques. J’ai même vu des fougères arborescentes, une des plus vieilles plantes de la terre. C’est tellement beau...

Quand nous sommes arrivés à la cascade, pas très active car on manque un peu d’eau de pluie, Philippe s’est baigné dans le trou, genre petit bassin naturel. :) Ça c’est bien lui! C’était très rafraîchissant, un peu froid même! :)

Au retour, près de l’auto, un gentil chat nous a accueilli et a vraiment demandé des flattes, ce que tout le monde s’est empressé de lui offrir. Il était même revenu nous voir lorsque nous avons embarqué dans l’auto et nous regardait partir, comme un bon ami. Oui, oui, j’aime les chats! :)

Nous avons mangé dans un McDo parce que je voulais essayer le Mc Malibu, qui n’était pas pire. C’est drôle, ce n’était pas la même odeur dans le McDo du Québec.

Plage Kuendu, 25 décembre 2005

Le temps est superbe aujourd’hui et nous sommes allés à la plage Kuendu. Nous nous sommes super bien amusés. C’est une plage plus tranquille que l’Anse Vata et moins achalandée que celle de la Baie des Citrons. Nous avons vraiment apprécié. L’eau était bleue et le coin était très beau. J’ai pris plusieurs photos de fleurs, car c’est la saison des flamboyants, des bougainvilliers, des hibiscus et de plein d’autres espèces que je ne connais pas encore.

22 décembre 2005

Les débordements de Noël, Nouméa, Nouvelle-Calédonie

On me demandait justement il y a quelques jours si Noël était aussi commercial ici qu’au Québec. Je ne savais pas trop quoi répondre, je n’avais pas vu grand-chose encore.

Je dois avouer que Noël est différent. La ville a installé quelques décorations très jolies dans les rues et un grand arbre sur la Place des cocotiers. Les gens qui installent des décorations sur leur balcon et dans les arbres sont très rares, je n’ai vu que quelques lumières placées ici et là. Les magasins ne semblent pas avoir changé complètement leur marchandise pour des objets rouges et verts, certains n’évoquent même pas la venue de Noël et d’autres ont une petite section spécifique. Les objets d’arts ou les vêtements restent les mêmes.

Il faut savoir qu’ici c’est la période calme de l’année, malgré la venue de plusieurs touristes, car beaucoup de gens tombent en vacances, les enfants particulièrement qui profitent enfin de leurs vacances d’été. Nous sommes dans l’hémisphère sud après tout! :)

Mais hier, on m’a montré le « Jardin de Noël ». Un débordement typique, comme on en voit chez nous. Une transformation totale d’une maison qui devient tout à coup une curiosité. J’avoue que j’ai rarement vu un tel étalage de décorations. Autant les gens d’ici peuvent être plutôt sobres là-dessus, autant l’exagération vaut la peine d’être racontée.

Imaginez des lumières de Noël partout, toutes sortes de couleurs un peu pêle-mêle, à tous les endroits de votre maison. Une crèche assez grande en plastique où on devine à peine les yeux des personnages, de l’animation dans la soirée avec un père Noël qui vous fait chanter « vive le vent, vive le vent, vive le vent d’été, qui s’en va, sifflant, soufflant, dans les grands cocotiers » (ça, c'était drôle). Vous pouvez faire le tour de la maison. Vous découvrez le terrain du propriétaire, le fameux jardin de Noël, c’est-à-dire des lumières dans tout ce que le monsieur a trouvé : des branches, des clôtures, un autre père Noël en arrière, la galerie, des personnages fatigués de Walt Disney, Zorro...

Et pour couronner le tout, dites-vous que vous habitez juste à côté du monsieur qui possède cette maison. Que tous les ans, dès le mois de mars, il commence à installer ses décorations excessives. Et que tous les mois de décembre, vous ne pouvez plus emprunter votre minuscule rue pour rentrer à la maison et que stationner votre voiture devient un calvaire. En effet, la ville et tous ses enfants se réunissent devant ce jardin d’électricité.

Alors oui, il arrive que, même en Nouvelle-Calédonie, la joie de Noël devient une exagération. Je ne comprendrai jamais pourquoi certaines personnes ont besoin d’exposer la magie de Noël d’une façon aussi éclairée et bruyante, un peu exhibitionniste. J’ai plutôt l’impression que cet étalage flou gâche un peu ce que devrait être Noël.

Mais bon, on est mal placé pour critiquer le monsieur. Je me souviens qu’il y a toujours chez nous quelqu’un qui se charge de faire la première page du journal avec ses factures d’électricité du mois de décembre. Et que le fouillis n’est souvent guère mieux que ce que j’ai vu hier.

Reste que j’ai toujours apprécié me promener dans les rues enneigées le soir pour regarder ce que les gens ont trouvé cette année pour souligner (pas étaler!) la beauté de Noël. Une couronne, une étoile, un arbre, un père Noël. Je garde un superbe souvenir des promenades en voiture en famille dans les rues de ma petite ville dans le temps des Fêtes.

Jusqu’à ce que je retrouve ces mêmes décorations laissées là pour la Saint-Valentin ou Pâques... Mais ça, c’est une autre histoire.

Joyeux Noël à tout le monde! :)

21 décembre 2005

Les environs, Nouméa, Nouvelle-Calédonie


La nature est absolument superbe. Les pins colonnaires sont les plus impressionnants. C’est assez spécial de voir les palmiers fréquenter des conifères aussi majestueux et foncés. C’est également la saison des flamboyants, de superbes fleurs orangés. L’arbre est tellement chargé de fleurs qu’on ne voit même plus les feuilles.

Nous nous sommes baignés hier, la mer est splendide et le vent est très présent, ce qui rafraîchit un peu l’atmosphère. Ça fait du bien, car il fait très chaud au soleil et sans vent. La plage n’est pas de sable fin, mais de sable un peu granuleux, un peu rocheux. Ça ne nous empêche pas de bien nous amuser et de nous baigner à l’Anse Vata.

Hier, nous avons marché jusqu’à la Baie des Citrons pour visiter un peu. Nous avons fouillé une très belle boutique d’objets artistiques du Pacifique. C’est très impressionnant de voir des fourchettes cannibales pour manger le cerveau ou les yeux de vos plats humains. Je crois que ça venait des Iles Fidji (non, non, pas d’ici!) Normalement, on ne mange plus d’êtres humains, mais on vend toujours les objets. Je ne crois pas en ramener, je trouve ça un peu trop morbide.

Il y a de superbes choses en ébène, en nacre, en os, avec des perles noires de Tahiti ou d’autres matériaux inconnus chez nous. Ça donne le goût de dépenser, mais le prix donne le goût de se retenir!

Nous avons décidé de ne pas nous baigner à la plage de la Baie des Citrons, il y avait beaucoup de monde et pas de vent. Nous préférons l’Anse Vata et son vent.

Aujourd’hui, nous sommes allés au marché. J’ai trouvé une robe du pays : assez large et très colorée. J’aime avoir un vêtement du pays lorsque je visite un endroit.

19 décembre 2005

Arrivée, Nouméa, Nouvelle-Calédonie

Nous sommes arrivés, nous voilà enfin! ;) Nous étions fatigués après le très long vol Paris-Tokyo. Nous avions vu le soleil se lever et se coucher sur la Russie et les plaines de la Sibérie, c’était très beau. La ville de Tokyo semble vraiment grand vue de haut, la nuit, mais nous sommes restés très peu de temps, notre avion quittait déjà. Et je peux vous dire que la Nouvelle-Calédonie est superbe vue du ciel, tout autant que sur terre! Mais bon, c'est la première journée! :)

17 décembre 2005

2e visite, Paris, France


Aéroport Charles-de-Gaulle. L’attente est longue, les heures ne passent pas vite. Et dire qu’il nous reste encore 20 heures de vol.

Le Hilton était très bien, mais merde que ça fume partout! Par chance, la chambre ne sentait pas du tout. Mais pour le reste, ça me retournait un peu à mon impression du Maroc… la fumée!

Philippe a joué d’un beau piano. Nous avons mangé très peu à l’hôtel. 35$ canadiens le déjeuner (au sens québécois, donc le matin), ça décoiffe! On a laissé faire et on a visité Paris, très accessible en RER. Évidemment, il pleuvait. On avait nos imperméables et tout, mais bon… Après avoir marché jusqu’à Notre-Dame, nous nous sommes concertés et avons opté pour un musée : Le Louvre. Fantastique! C’est tellement grand, c’est fou de penser que des gens ont vraiment habité ce lieu. Le plus impressionnant pour nous deux a été les appartements Napoléon III.

Nous avons vu quelques œuvres italiennes et, bien sûr, la Joconde. Mais malgré sa surprenant luminosité, j’ai été plus séduite par la Belle Feronnière du même peintre et Philippe par le Jean-Baptiste. Ah, ce De Vinci! Quel peintre!

Quand nous sommes ressortis, il ne pleuvait plus et la température s’était réchauffée. Nous avons marché un peu sur les Champs-Élysés éclairés.

En faisant la tournée des boutiques, nous avons constaté une chose : il est facile de ne rien acheter, ça coûte tellement cher! Par exemple, mon parfum coûtait 89$ canadiens à la boutique de l’aéroport de Montréal. Mais il était 89 euros à Paris. Toute une différence! C’est la même chose pour les jeux, les CD, les DVD...
Cependant, les boulangeries... Mmm! Et c’est pas cher pour le pain qui est si bon! Nous avons mangé une baguette en marchant. Et la dame nous a offert une patisserie : chocolat fondant enrobé de pâte d’amandes… Un délice!

Ah! Autre chose : les fromages sont terriblement abordables! Environ 4$ pour un Port-Salut et encore moins cher pour un Caprice des Dieux. Nous n’avons pas résisté! :)

01 décembre 2005

Départ difficile

Vendredi, 1er décembre 2005. Pleins d’excitation, nous avions prévu mettre tous nos objets personnels et nos meubles dans un entrepôt à Magog, car c’était tout près d’une partie de la famille qui allait pouvoir fouiller dans nos objets au besoin. Étant donné qu’à l’époque Philippe, mon conjoint, n’avait pas 25 ans, il ne pouvait conduire le camion de déménagement que nous avions loué. Heureusement, j’avais l’âge magique et je pouvais prendre cette responsabilité.

Le vendredi soir, cinq amis sont venus nous aider à remplir le camion. Nous avions pris soin de placer les meubles dans un ordre inversé pour pouvoir entrer les plus gros morceaux dans l’entrepôt en premier. Vers 21 h, tout était prêt, le camion était plein et nous nous sommes quittés. Le trajet vers Magog pouvait commencer. C’était sans savoir que deux kilomètres plus loin, le pneu avant droit allait exploser. Nous étions légèrement paniqués à cause de la fumée et la perte de contrôle du véhicule. Par chance, nous n’étions pas encore sur l’autoroute et nous avons réussi à nous ranger sur le bord de la route.

Nous avons trouvé une cabine téléphonique pour contacter la compagnie. Le centre de traitement des urgences est à Salt Lake City, mais on nous a envoyé un représentant de la CAA pour évaluer la situation. Ses conclusions :

1. Le pneu avant droit a bel et bien explosé, mais l’inclinaison du camion lui laisse croire qu’il y a également un problème mécanique avec le pneu avant gauche.

2. Il est impossible pour lui de nous remorquer, car le camion chargé est trop lourd.

Nous contactons donc une deuxième fois le centre des urgences pour qu’une remorqueuse spécialisée dans les poids lourds vienne nous dépanner. Malheureusement, pour lui permettre d’installer ses câbles, il a fallu retirer le cadenas qui barrait la porte du camion. Tous nos biens se trouvaient à la merci de n’importe qui.

Nous avons donc vu notre camion partir sans nous vers Dorval, centre névralgique de la compagnie. Il était près de minuit, il faisait moins dix degrés, nous n’avions plus rien, sinon un appartement vide. Nous sommes revenus à pied à la maison, dans l’inquiétude. Il était tard lorsque nous nous sommes couchés enfin et le réveille-matin a sonné à 5 h pour nous permettre de contacter la compagnie dès l’ouverture.

Samedi matin, 6 h, nous sommes déjà là pour savoir quoi faire. Le commis tente bien d’être gentil, mais la situation est difficile. Normalement, nous avions loué le camion pour une journée seulement. Évidemment, maintenant que l’utilisation s’est révélée impossible, il est peut-être possible de nous accorder une journée de plus, avec un nouveau camion.

Le hic : il faudra vider le camion de la veille et remplir un nouveau camion. À deux. Personne ne peut venir nous aider, ni nos amis qui sont partis hier, ni les gens de la compagnie, qui ne savent pas quoi faire de nous. Nous avons protesté, ragé, pleuré, mais il n’y avait rien à faire.

Nous avons donc fait le trajet jusqu’à Dorval, retrouvé le mastodonte au pneu toujours crevé et nous nous sommes transformés en super héros. « Valérie-les-gros-bras » et « Philippe-homme-de-fer » se sont attaqués au camion et ont transféré, lentement mais sûrement, le contenu de tout un appartement dans un autre camion. Ce qui avait été placé si stratégiquement près de la porte du camion se retrouvait maintenant tout au fond. Un problème à la fois, dit-on.

Après trois heures de dur labeur, nous quittons enfin pour Magog. Nous nous sommes accordés une soirée de repos car nos bras et nos jambes étaient tout courbaturés.

Le lendemain matin, très tôt, nous étions à l’entrepôt. Évidemment, les gros morceaux (laveuse, sécheuse, four, divan) se trouvaient maintenant au fond du camion, derrière toutes les boîtes. Nous avons donc placé tout le contenu du camion dans les corridors de l’entrepôt pour retrouver ces monstres. C’était loin de faire plaisir au surveillant qui est venu nous demander ce que l’on tentait de faire et nous avertir qu’on avait un temps limite pour utiliser l’entrepôt : quatre heures. Lorsque nous sommes enfin arrivés au fond du camion, trois heures s’étaient déjà écoulées.

Nous n’avons pas envoyé paître le surveillant, parce que nous sommes des gens polis, malgré la fatigue, les bras qui tremblent et le dos douloureux. Mais on s’est bien dit qu’il pouvait aller où on pensait parce qu’on allait prendre le temps de bien faire les choses.

Ça nous a pris deux heures de plus pour mettre le tout dans un entrepôt minuscule. Nous l’avions pris un peu trop petit, alors il a fallu tout empiler en hauteur, ce qui n’a pas facilité les choses. Un vrai jeu de Tétris grandeur nature! Mais la satisfaction a été grande lorsque nous avons enfin réussi à fermer la porte.

Un jeu dangereux, il faut le dire. Nous n’avions que le corps douloureux et épuisé, mais nous aurions facilement pu nous blesser. Nous n’étions que deux pour autant de choses à transporter. Ça nous a convaincus de ne plus jamais louer de camion. Vive les déménageurs!