Jusqu'à maintenant, je n'avais qu'un blogue qui commençait à être surchargé d'icônes et d'informations sur mes livres, mes photos, ma musique, mes vidéos, etc. C'est pourquoi l'idée de faire un site web pour réunir tout cela me trottait dans la tête. Eh bien, dès aujourd'hui, mon blogue est libre!
Je vous présente donc mon site web où vous trouverez divers onglets vers mes livres, mes photos de voyages, les conférences offertes, ma biographie, le duo Yume... Bref, à peu près tous mes lieux de création.
Et en plus, j'ai le plaisir de vous annoncer que mon éditeur m'a préparé deux fonds d'écran avec la couverture de mon livre, téléchargeable sur mon nouveau site. Tout un cadeau de Noël pour une auteure!
Sur ces bonnes nouvelles, et avec la neige qui tombe depuis hier, je vous souhaite un beau Noël et surtout une année 2013 remplie de sourires.
18 décembre 2012
13 novembre 2012
Les secrets d'une langue
Laissez-moi vous mettre au défi et vous racontez une énigme qui m’a torturé le cerveau pendant un cours de linguistique.
Petite énigme
Un père et son fils font du vélo sur l’autoroute, ce qui n’est pas très prudent. Bien évidemment, ce qui devait arriver arriva et un accident survint. Le père fut blessé, mais c’est le petit garçon qui fut le plus gravement amoché. On l’apporta d’urgence à l’hôpital où on conclut qu’il avait besoin d’une intervention d’urgence. Le médecin responsable de la chirurgie fut appelé. Comme il était au sixième, il tardait un peu, mais on le vit enfin arriver. Il se stérilisa les mains, mis des gants et entra dans la salle. En voyant le garçon, le médecin refusa d’avancer en disant: « Je ne peux pas opérer cet enfant, car c’est mon fils. »
Alors? Qui est le médecin? Les scénarios les plus farfelus se sont mis à germer chez les étudiants pendant que le professeur riait dans sa barbe. Le mariage gai est permis, alors cet enfant a deux pères. Ou alors le père imprudent est son père adoptif et le médecin son vrai père…
Jusqu’à ce que le prof coupe net nos spéculations: « C’est simple : le médecin est sa mère. »
Jamais le sexisme de ma langue ne m’a frappée autant que ce jour-là. Parce que dans ma tête, pendant que le professeur nous racontait l’histoire du petit garçon et du médecin, jamais je n’ai vu une femme: j’ai vu un homme en sarrau blanc. Moi qui me croyais si égalitaire, si soucieuse de ne pas discriminer selon le sexe, j’avais pourtant vu un homme et je n’avais absolument pas pensé à une femme à cause du mot « le médecin ». Le masculin est supposé inclure le féminin, non? Et combien de grands textes contiennent le mot « homme » pour signifier à la fois l’homme et la femme?
Le bonheur n'a point d'enseigne extérieure ; pour le connaître, il faudrait lire dans le cœur de l'homme heureux.
Jean-Jacques Rousseau
La plupart des hommes emploient la première partie de leur vie à rendre l'autre moitié misérable.
La Bruyère
Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté.
Évangile de Saint-Luc
La langue française est sexiste jusque dans ses mots et cette façon de représenter les choses nous atteint plus fortement qu’on le croit. Ce prof a réussi à me montrer cela en quelques minutes.
Je débute présentement l’apprentissage de l’islandais. Quelques mots, quelques phrases, je n’irai sûrement pas aussi loin qu’en japonais, mais je tiens tout de même à explorer cette langue avant de visiter le pays. Et à chaque fois que je commence une langue, je me demande ce que j’apprendrai sur sa culture et sa société. Ce que je découvrirai caché dans les replis d’une langue est parfois plus évident pour un néophyte que pour celui qui l'exerce comme langue maternelle.
Le cas du japonais
Pour l’instant, je n’ai rien pour l’islandais, mais parlons un peu du japonais. Dans cette langue, la séparation entre la langue des hommes et des femmes (joseigo) est claire et nette: les hommes ont droit à certains mots qui paraissent très vulgaires s’ils sont utilisés par des femmes. Un homme dira qu’un repas est bon en utilisant umai, tandis qu’une femme utilisera le mot plus usuel oishii. Les hommes utilisent les formes neutres des verbes (da, taberu, hanasu), alors que la femme utilisera les formes polies (desu, tabemasu, hanashimasu).
Mais un des exemples les plus intéressants se trouve dans les pronoms personnels (qu’on utilise moins souvent qu’en français, mentionnons-le):
Pour une femme:
- le je très poli est watakushi: EXCLUSIVEMENT FÉMININ
- le je usuel est watashi
- le je mignon est atashi: EXCLUSIVEMENT FÉMININ
- le tu est anata
- le tu usuel peut être kimi
Pour un homme:
- le je poli est watashi
- le je usuel est boku: plus souvent MASCULIN
- le je usuel plus masculin est ore: EXCLUSIVEMENT MASCULIN, pour une fille, celui-là est même très vulgaire
- le tu poli est anata, anta ou kimi
- le tu usuel est omae: plus souvent MASCULIN
- le tu vulgaire est temee ou encore pire kisama
Ce qui me rappelle que j’avais été sidérée en louant les dvd de Dragonball au Japon. En écoutant les épisodes en version originale avec mon chum, j’avais été très surprise de voir que Sangoku parlait à ses adversaires en utilisant « kisama », ce qui se traduirait en québécois par « mon t*b*rn*c ». Vous comprenez mes gros yeux! On avait assoupli le texte lors de la traduction française, ça c’est sûr! ;)
D’où l’importance de ne pas apprendre son japonais par les dessins animés… Certains étrangers ont donné tout un choc aux Japonais avec leur utilisation de « temee » et « kisama »! :)
Pour en revenir au français
Le français a aussi des tours dans son sac. Par exemple:
- Homme et femme : on désigne ici des personnes de sexe différent
- Mari et femme : on parle des gens mariés
Remarquons que l’homme dispose de deux mots pour désigner deux choses différentes, alors que le mot « femme » signifie à la fois une personne et une épouse. La « femme » est donc liée à quelqu’un pour être, non? Vous pensez que j’exagère… Alors continuons.
- Garçon et fille : on désigne ici des enfants de sexe différent
- Fils et fille : on parle des enfants de quelqu’un
Encore une fois, la fille n’a qu’un mot pour parler deux choses bien différentes. La « fille » est liée ici à son père ou sa mère, mais elle est liée à quelqu’un.
C’est assez étonnant. Quand je parle à mon fils et que je l’appelle « mon petit homme », jamais je n’oserais dire « ma petite femme » à une fillette. Et pourtant… c’est l’équivalent, non? Est-ce que cela veut dire que le petit garçon est déjà vu comme un homme miniature, mais que la fillette reste elle, petite plus longtemps avant qu'on puisse la qualifier de « femme »?
Petite énigme
Un père et son fils font du vélo sur l’autoroute, ce qui n’est pas très prudent. Bien évidemment, ce qui devait arriver arriva et un accident survint. Le père fut blessé, mais c’est le petit garçon qui fut le plus gravement amoché. On l’apporta d’urgence à l’hôpital où on conclut qu’il avait besoin d’une intervention d’urgence. Le médecin responsable de la chirurgie fut appelé. Comme il était au sixième, il tardait un peu, mais on le vit enfin arriver. Il se stérilisa les mains, mis des gants et entra dans la salle. En voyant le garçon, le médecin refusa d’avancer en disant: « Je ne peux pas opérer cet enfant, car c’est mon fils. »
Alors? Qui est le médecin? Les scénarios les plus farfelus se sont mis à germer chez les étudiants pendant que le professeur riait dans sa barbe. Le mariage gai est permis, alors cet enfant a deux pères. Ou alors le père imprudent est son père adoptif et le médecin son vrai père…
Jusqu’à ce que le prof coupe net nos spéculations: « C’est simple : le médecin est sa mère. »
Jamais le sexisme de ma langue ne m’a frappée autant que ce jour-là. Parce que dans ma tête, pendant que le professeur nous racontait l’histoire du petit garçon et du médecin, jamais je n’ai vu une femme: j’ai vu un homme en sarrau blanc. Moi qui me croyais si égalitaire, si soucieuse de ne pas discriminer selon le sexe, j’avais pourtant vu un homme et je n’avais absolument pas pensé à une femme à cause du mot « le médecin ». Le masculin est supposé inclure le féminin, non? Et combien de grands textes contiennent le mot « homme » pour signifier à la fois l’homme et la femme?
Le bonheur n'a point d'enseigne extérieure ; pour le connaître, il faudrait lire dans le cœur de l'homme heureux.
Jean-Jacques Rousseau
La plupart des hommes emploient la première partie de leur vie à rendre l'autre moitié misérable.
La Bruyère
Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté.
Évangile de Saint-Luc
La langue française est sexiste jusque dans ses mots et cette façon de représenter les choses nous atteint plus fortement qu’on le croit. Ce prof a réussi à me montrer cela en quelques minutes.
Je débute présentement l’apprentissage de l’islandais. Quelques mots, quelques phrases, je n’irai sûrement pas aussi loin qu’en japonais, mais je tiens tout de même à explorer cette langue avant de visiter le pays. Et à chaque fois que je commence une langue, je me demande ce que j’apprendrai sur sa culture et sa société. Ce que je découvrirai caché dans les replis d’une langue est parfois plus évident pour un néophyte que pour celui qui l'exerce comme langue maternelle.
Le cas du japonais
Pour l’instant, je n’ai rien pour l’islandais, mais parlons un peu du japonais. Dans cette langue, la séparation entre la langue des hommes et des femmes (joseigo) est claire et nette: les hommes ont droit à certains mots qui paraissent très vulgaires s’ils sont utilisés par des femmes. Un homme dira qu’un repas est bon en utilisant umai, tandis qu’une femme utilisera le mot plus usuel oishii. Les hommes utilisent les formes neutres des verbes (da, taberu, hanasu), alors que la femme utilisera les formes polies (desu, tabemasu, hanashimasu).
Mais un des exemples les plus intéressants se trouve dans les pronoms personnels (qu’on utilise moins souvent qu’en français, mentionnons-le):
Pour une femme:
- le je très poli est watakushi: EXCLUSIVEMENT FÉMININ
- le je usuel est watashi
- le je mignon est atashi: EXCLUSIVEMENT FÉMININ
- le tu est anata
- le tu usuel peut être kimi
Pour un homme:
- le je poli est watashi
- le je usuel est boku: plus souvent MASCULIN
- le je usuel plus masculin est ore: EXCLUSIVEMENT MASCULIN, pour une fille, celui-là est même très vulgaire
- le tu poli est anata, anta ou kimi
- le tu usuel est omae: plus souvent MASCULIN
- le tu vulgaire est temee ou encore pire kisama
Ce qui me rappelle que j’avais été sidérée en louant les dvd de Dragonball au Japon. En écoutant les épisodes en version originale avec mon chum, j’avais été très surprise de voir que Sangoku parlait à ses adversaires en utilisant « kisama », ce qui se traduirait en québécois par « mon t*b*rn*c ». Vous comprenez mes gros yeux! On avait assoupli le texte lors de la traduction française, ça c’est sûr! ;)
D’où l’importance de ne pas apprendre son japonais par les dessins animés… Certains étrangers ont donné tout un choc aux Japonais avec leur utilisation de « temee » et « kisama »! :)
Pour en revenir au français
Le français a aussi des tours dans son sac. Par exemple:
- Homme et femme : on désigne ici des personnes de sexe différent
- Mari et femme : on parle des gens mariés
Remarquons que l’homme dispose de deux mots pour désigner deux choses différentes, alors que le mot « femme » signifie à la fois une personne et une épouse. La « femme » est donc liée à quelqu’un pour être, non? Vous pensez que j’exagère… Alors continuons.
- Garçon et fille : on désigne ici des enfants de sexe différent
- Fils et fille : on parle des enfants de quelqu’un
Encore une fois, la fille n’a qu’un mot pour parler deux choses bien différentes. La « fille » est liée ici à son père ou sa mère, mais elle est liée à quelqu’un.
C’est assez étonnant. Quand je parle à mon fils et que je l’appelle « mon petit homme », jamais je n’oserais dire « ma petite femme » à une fillette. Et pourtant… c’est l’équivalent, non? Est-ce que cela veut dire que le petit garçon est déjà vu comme un homme miniature, mais que la fillette reste elle, petite plus longtemps avant qu'on puisse la qualifier de « femme »?
17 octobre 2012
Vers l'Islande
Après six mois de retard, la première étape du doctorat est terminée : la scolarité. Tous mes cours sont complétés. J’en suis heureuse et, en même temps, un peu triste. Parce que je n’aurai plus de classes pendant au moins trois ans. Parce que je n’en aurai probablement plus, tout court.
Quoiqu’il en soit, je prépare déjà la quatrième étape : le voyage en Islande. Oui, oui, la quatrième. Si on résume les étapes du doctorat de sociologie, ça ressemblerait à peu près à cela :
1- Scolarité
2- Examen de synthèse (ce que je fais cette session : c’est-à-dire deux questions auxquelles on doit répondre en 50-60 pages, et ensuite justifier avec une consultation orale)
3- Projet de thèse (où l’on développe notre thème et notre projet)
4- Voyage en Islande!!!
D'autres étapes suivront...
Après plusieurs mois de réflexion, j’ai grandement modifié le sujet de mon doctorat. J’étudierai uniquement les pères québécois. Ce qui veut dire que je n’ai plus besoin d’aller en Islande aussi longtemps que je l’avais prévu (4-6 mois). J’étais très stressé de faire un séjour aussi long avec un enfant : les aspects financiers et organisationnels devenaient une montagne de soucis! J’irai faire un stage en Islande pour consulter les chercheurs et les études sur le sujet. Ce qui exige moins de temps et d’argent.
Je suis très à l’aise avec ce changement. Pour ma maîtrise, je retournais au Japon, un terrain connu. Mais l’Islande est toute nouvelle pour moi. Rien ne dit que je n’y retournerai pas ensuite. Mais je commencerai par un séjour plus court.
Le départ est donc prévu à la fin du mois d’août 2013, avec un retour à la fin septembre. L’appartement est déjà loué : il semble très mignon, à distance de marche du centre-ville et de l’université. De l’océan déchaîné aussi, ce qui me plaît beaucoup.
Évidemment, nous en profiterons pour visiter le pays, mais avec un enfant de deux ans et demi, nous n’irons pas camper au milieu d’un glacier non plus! Mais je ne m’inquiète pas : je verrai sûrement plusieurs beautés naturelles pendant ce voyage. Je vous invite à jeter un coup d’œil à ce blogue, tenu par un journaliste du Soleil, qui propose de magnifiques photos.
Et voici son reportage, tout à fait intéressant.
J’ai déjà commencé à apprendre l’islandais, langue oh combien! dépaysante! Je crois que Léo est meilleur que moi : il arrive à dire « oui » en islandais (yaou) avant de le dire en français… Ah les bébés!
Ce que j’aimerais de ce voyage? De travailler avec des chercheurs inspirants, d’être impressionnée par la grandeur de la nature et aussi de développer des relations amicales avec des Islandais… Je sais, je sais, c’est beaucoup pour un mois. Rien n’empêche de rêver! :)
Quoiqu’il en soit, je prépare déjà la quatrième étape : le voyage en Islande. Oui, oui, la quatrième. Si on résume les étapes du doctorat de sociologie, ça ressemblerait à peu près à cela :
1- Scolarité
2- Examen de synthèse (ce que je fais cette session : c’est-à-dire deux questions auxquelles on doit répondre en 50-60 pages, et ensuite justifier avec une consultation orale)
3- Projet de thèse (où l’on développe notre thème et notre projet)
4- Voyage en Islande!!!
D'autres étapes suivront...
Après plusieurs mois de réflexion, j’ai grandement modifié le sujet de mon doctorat. J’étudierai uniquement les pères québécois. Ce qui veut dire que je n’ai plus besoin d’aller en Islande aussi longtemps que je l’avais prévu (4-6 mois). J’étais très stressé de faire un séjour aussi long avec un enfant : les aspects financiers et organisationnels devenaient une montagne de soucis! J’irai faire un stage en Islande pour consulter les chercheurs et les études sur le sujet. Ce qui exige moins de temps et d’argent.
Je suis très à l’aise avec ce changement. Pour ma maîtrise, je retournais au Japon, un terrain connu. Mais l’Islande est toute nouvelle pour moi. Rien ne dit que je n’y retournerai pas ensuite. Mais je commencerai par un séjour plus court.
Le départ est donc prévu à la fin du mois d’août 2013, avec un retour à la fin septembre. L’appartement est déjà loué : il semble très mignon, à distance de marche du centre-ville et de l’université. De l’océan déchaîné aussi, ce qui me plaît beaucoup.
Évidemment, nous en profiterons pour visiter le pays, mais avec un enfant de deux ans et demi, nous n’irons pas camper au milieu d’un glacier non plus! Mais je ne m’inquiète pas : je verrai sûrement plusieurs beautés naturelles pendant ce voyage. Je vous invite à jeter un coup d’œil à ce blogue, tenu par un journaliste du Soleil, qui propose de magnifiques photos.
Et voici son reportage, tout à fait intéressant.
J’ai déjà commencé à apprendre l’islandais, langue oh combien! dépaysante! Je crois que Léo est meilleur que moi : il arrive à dire « oui » en islandais (yaou) avant de le dire en français… Ah les bébés!
Ce que j’aimerais de ce voyage? De travailler avec des chercheurs inspirants, d’être impressionnée par la grandeur de la nature et aussi de développer des relations amicales avec des Islandais… Je sais, je sais, c’est beaucoup pour un mois. Rien n’empêche de rêver! :)
11 septembre 2012
Couverture et notes
J’adore mon éditeur parce qu’il est très ouvert à mes demandes. Comme la couverture de mon dernier livre ou les notes de bas de page…
Couverture
C’est une de mes amies de Kyoto qui a généreusement accepté de me laisser utiliser sa photo pour illustrer Le pari impossible des Japonaises. Il me semblait important que la Japonaise représentant un sujet si difficile ait un visage souriant. Parce que lorsqu’on lit mon livre, on peut en arriver à se dire que la situation est terrible et que la vie doit être infiniment triste au Japon. Or la réalité n’est pas uniquement constituée du désir d’enfant. La vie est complexe et l’être humain infiniment adaptable. Évidemment, la situation de la femme japonaise n’est pas facile. Les Japonaises ont leurs joies et leurs peines. Leurs regrets aussi sans doute. Mais elles apprennent à vivre avec leur réalité.
Akiko, la dame sur la photo, me disait qu’elle trouvait cela très drôle de figurer sur un livre qu’elle ne peut pas lire, étant donné la barrière de la langue. Et que c’était très émouvant de penser que son visage souriant allait se promener entre les rayons des bibliothèques, les coins des pianos ou les passagers d’un autobus. C’est en effet toute une histoire qui l’aura menée jusqu’au bout du monde!
Notes de bas de page
Même si je savais que ça prendrait beaucoup plus de place, j’avais fait la demande que toutes les citations originales soient disponibles en notes de bas de page. Que les extraits des entrevues soient imprimés en japonais pour ceux qui peuvent le lire, que les citations anglaises des chercheurs soient intégralement transcrites. Je l’ai fait pour deux raisons.
D’abord parce que j’ai un respect infini pour la langue originale. Je crois que, si les mots sont traduisibles, il peut arriver que les concepts le soient moins. Lire le texte original permet parfois de comprendre un deuxième sens impossible à transmettre en traduction. Ceux qui lisent le japonais pourront donc lire les vrais mots des Japonaises rencontrées. Ceux qui lisent l’anglais pourront aussi constater qu’il arrive que les chercheurs japonais qui écrivent en anglais fassent des erreurs…que je n’ai pas reproduites lorsque j’ai traduit le tout en français! ;)
Ensuite, j’ai aussi un énorme respect pour les unilingues français. Alors que dans ma maîtrise les citations anglaises étaient laissées telles quelles, pour un livre, je tenais à ce que la lecture en français soit possible d’un bout à l’autre. Parce que j’ai longtemps été unilingue moi-même et j’ai longtemps regretté de manquer des morceaux d’information en anglais, ce qui me semblait injuste puisque je lisais justement un livre en français pour éviter de vivre cette gêne.
Alors, chers lecteurs, sachez que ni l’anglais ni le japonais ne sont nécessaires pour lire mon livre. Mais si vous les connaissez, vous pourrez lire les notes de bas de page où les citations figurent en langue originale. Un grand merci à mon éditeur pour cette ouverture!
Couverture
C’est une de mes amies de Kyoto qui a généreusement accepté de me laisser utiliser sa photo pour illustrer Le pari impossible des Japonaises. Il me semblait important que la Japonaise représentant un sujet si difficile ait un visage souriant. Parce que lorsqu’on lit mon livre, on peut en arriver à se dire que la situation est terrible et que la vie doit être infiniment triste au Japon. Or la réalité n’est pas uniquement constituée du désir d’enfant. La vie est complexe et l’être humain infiniment adaptable. Évidemment, la situation de la femme japonaise n’est pas facile. Les Japonaises ont leurs joies et leurs peines. Leurs regrets aussi sans doute. Mais elles apprennent à vivre avec leur réalité.
Akiko, la dame sur la photo, me disait qu’elle trouvait cela très drôle de figurer sur un livre qu’elle ne peut pas lire, étant donné la barrière de la langue. Et que c’était très émouvant de penser que son visage souriant allait se promener entre les rayons des bibliothèques, les coins des pianos ou les passagers d’un autobus. C’est en effet toute une histoire qui l’aura menée jusqu’au bout du monde!
Notes de bas de page
Même si je savais que ça prendrait beaucoup plus de place, j’avais fait la demande que toutes les citations originales soient disponibles en notes de bas de page. Que les extraits des entrevues soient imprimés en japonais pour ceux qui peuvent le lire, que les citations anglaises des chercheurs soient intégralement transcrites. Je l’ai fait pour deux raisons.
D’abord parce que j’ai un respect infini pour la langue originale. Je crois que, si les mots sont traduisibles, il peut arriver que les concepts le soient moins. Lire le texte original permet parfois de comprendre un deuxième sens impossible à transmettre en traduction. Ceux qui lisent le japonais pourront donc lire les vrais mots des Japonaises rencontrées. Ceux qui lisent l’anglais pourront aussi constater qu’il arrive que les chercheurs japonais qui écrivent en anglais fassent des erreurs…que je n’ai pas reproduites lorsque j’ai traduit le tout en français! ;)
Ensuite, j’ai aussi un énorme respect pour les unilingues français. Alors que dans ma maîtrise les citations anglaises étaient laissées telles quelles, pour un livre, je tenais à ce que la lecture en français soit possible d’un bout à l’autre. Parce que j’ai longtemps été unilingue moi-même et j’ai longtemps regretté de manquer des morceaux d’information en anglais, ce qui me semblait injuste puisque je lisais justement un livre en français pour éviter de vivre cette gêne.
Alors, chers lecteurs, sachez que ni l’anglais ni le japonais ne sont nécessaires pour lire mon livre. Mais si vous les connaissez, vous pourrez lire les notes de bas de page où les citations figurent en langue originale. Un grand merci à mon éditeur pour cette ouverture!
28 août 2012
Invitation à mon lancement
Dans une semaine aura lieu le lancement de mon prochain livre Le pari impossible des Japonaises, publié aux éditions du Septentrion. Il me fait plaisir de vous inviter à cette soirée toute spéciale où je ferai une conférence et nous pourrons nous régaler de thés et de mochis, une gracieuseté de Sebz thé et lounge.
L'événement aura lieu au Musée de la Civilisation de Québec, le mercredi 5 septembre, de 17h à 19h. Vous êtes tous les bienvenus! Vous pouvez arriver un peu avant et en profiter pour visiter la superbe exposition Samouraï, si ça vous dit de faire une soirée "full Japon".
Finalement, je vous mets également en lien une entrevue que j'ai faite à la radio avec Serge Bouchard, et qui fut vraiment agréable. Si vous ne pouvez être présent au lancement, ça vous donnera un aperçu de mes livres!
L'événement aura lieu au Musée de la Civilisation de Québec, le mercredi 5 septembre, de 17h à 19h. Vous êtes tous les bienvenus! Vous pouvez arriver un peu avant et en profiter pour visiter la superbe exposition Samouraï, si ça vous dit de faire une soirée "full Japon".
Finalement, je vous mets également en lien une entrevue que j'ai faite à la radio avec Serge Bouchard, et qui fut vraiment agréable. Si vous ne pouvez être présent au lancement, ça vous donnera un aperçu de mes livres!
15 août 2012
L'éducation des Asiatiques
La campagne électorale au Québec est pleine de rebondissements et de déclarations "chaudes". On parle de poids sans en parler, du salaire des femmes qui se contentent de peu, de crucifix et de vrai-faux Québécois et même, à ma grande surprise, des Asiatiques où le taux de décrochage est absent et où les enfants travaillent fort à l'école!
Étonnante déclaration. Qui passe par-dessus des réalités "asiatiques" moins enviables.
Le Japon par exemple, un pays qui me tient à cœur, possède le malheureux record mondial des taux de suicide. La pression commence jeune et elle se poursuit jusqu'à l'entrée à l'université, comme on peut le lire dans cet article de mon entrevue avec un journaliste du Soleil:
Le système d'éducation japonais a des effets pervers
Il existe au Japon des termes qui ne sont pas traduisibles parce qu'ils parlent d'une réalité quasi-inexistante ici. Ces phénomènes sont reliés, du moins partiellement, à la pression qu'on met sur l'enfant pour qu'il réussisse à l'école.
La kyoiku-mama: c'est une mère qui attache tellement d'importance à la réussite de son enfant que s'il ne réussit pas comme elle l'espérait, le pauvre s'imagine qu'elle ne l'aime plus. Avec des conséquences malheureuses, évidemment.
Le hikikomori: au Japon, on parle de 230 000 enfants qui s'enferment dans leur chambre pour ne plus en sortir. Ils refusent d'aller à l'école, de discuter avec leurs parents, ils s'isolent complètement dans un monde de jeux vidéos/mangas/animés...pendant quelques années. S'il y a peu de décrochage scolaire au Japon, le hikikomori en est une forme très triste qui désarme les parents.
Le freeter: un jeune qui n'a pas réussi ses examens d'entrée à l'université, ou qui sort d'une université peu reconnue et n'arrivent pas à se trouver un poste. Il accepte alors des petits contrats, qui se succèdent. Il arrivera difficilement à se sortir de ce cercle vicieux puisque les entreprises engagent principalement des jeunes finissants.
L'herbivore: un jeune homme qui vit chez ses parents et qui a un emploi. Il est particulièrement attaché à sa mère (une ex-kyoiku-maman?) et ne manifeste aucune intention de se chercher une copine (bref d'être "carnivore") et de fonder une famille.
Finalement, je rappellerai deux choses en rapport avec l'éducation japonaise.
1. Jusqu'à son entrée à l'université, la plupart des écoles interdisent à leurs élèves de travailler, même à temps partiel. Les jeunes Japonais ne travaillent donc pas, même l'été. Ils étudient, ce qui veut dire qu'ils se consacrent uniquement à cela. Ce modèle-là, j'ai l'impression qu'il va à l'envers de ce que nos politiciens souhaitent...
2. Dans mon livre Le pari impossible des Japonaises, j'identifie les coûts de l'éducation comme un des trois obstacles au désir d'avoir un enfant. Ça coûte tellement cher d'éduquer un enfant qu'on ne peut plus en avoir... Ce n'est pas une situation qu'on veut importer ici.
Alors, importer le modèle asiatique au Québec? C'est un pensez-y-bien.
Étonnante déclaration. Qui passe par-dessus des réalités "asiatiques" moins enviables.
Le Japon par exemple, un pays qui me tient à cœur, possède le malheureux record mondial des taux de suicide. La pression commence jeune et elle se poursuit jusqu'à l'entrée à l'université, comme on peut le lire dans cet article de mon entrevue avec un journaliste du Soleil:
Le système d'éducation japonais a des effets pervers
Il existe au Japon des termes qui ne sont pas traduisibles parce qu'ils parlent d'une réalité quasi-inexistante ici. Ces phénomènes sont reliés, du moins partiellement, à la pression qu'on met sur l'enfant pour qu'il réussisse à l'école.
La kyoiku-mama: c'est une mère qui attache tellement d'importance à la réussite de son enfant que s'il ne réussit pas comme elle l'espérait, le pauvre s'imagine qu'elle ne l'aime plus. Avec des conséquences malheureuses, évidemment.
Le hikikomori: au Japon, on parle de 230 000 enfants qui s'enferment dans leur chambre pour ne plus en sortir. Ils refusent d'aller à l'école, de discuter avec leurs parents, ils s'isolent complètement dans un monde de jeux vidéos/mangas/animés...pendant quelques années. S'il y a peu de décrochage scolaire au Japon, le hikikomori en est une forme très triste qui désarme les parents.
Le freeter: un jeune qui n'a pas réussi ses examens d'entrée à l'université, ou qui sort d'une université peu reconnue et n'arrivent pas à se trouver un poste. Il accepte alors des petits contrats, qui se succèdent. Il arrivera difficilement à se sortir de ce cercle vicieux puisque les entreprises engagent principalement des jeunes finissants.
L'herbivore: un jeune homme qui vit chez ses parents et qui a un emploi. Il est particulièrement attaché à sa mère (une ex-kyoiku-maman?) et ne manifeste aucune intention de se chercher une copine (bref d'être "carnivore") et de fonder une famille.
Finalement, je rappellerai deux choses en rapport avec l'éducation japonaise.
1. Jusqu'à son entrée à l'université, la plupart des écoles interdisent à leurs élèves de travailler, même à temps partiel. Les jeunes Japonais ne travaillent donc pas, même l'été. Ils étudient, ce qui veut dire qu'ils se consacrent uniquement à cela. Ce modèle-là, j'ai l'impression qu'il va à l'envers de ce que nos politiciens souhaitent...
2. Dans mon livre Le pari impossible des Japonaises, j'identifie les coûts de l'éducation comme un des trois obstacles au désir d'avoir un enfant. Ça coûte tellement cher d'éduquer un enfant qu'on ne peut plus en avoir... Ce n'est pas une situation qu'on veut importer ici.
Alors, importer le modèle asiatique au Québec? C'est un pensez-y-bien.
16 juillet 2012
Projet Islande
Le problème avec un blogue de voyage, c’est quand on ne voyage pas. Le blogue semble mort et rien ne s’y passe. Et pourtant, pendant ce grand silence, on prépare le voyage, une activité qui exige beaucoup de temps, d’économies et d’énergie. Surtout quand c’est un voyage d’envergure… Cette fois, je vise l’Islande!
Où?> L’Islande est mon terrain de recherche. J’y vais donc pour les études… Mais tant qu’à y être, pourquoi ne pas allonger le voyage pour en faire une expérience de vie? Pour l’instant, il est donc prévu que j’aille en Islande, accompagnée de Mari-gentil et de Bébé-aventurier. Bien sûr, rien n’est coulé dans le béton. Les choses pourront changer, selon différents facteurs (santé, budget, calendrier, cheminement des études, etc.)
Quand?> Ce n’est pas encore clair. Soit en automne 2013, soit au printemps 2014. Ça dépendra un peu d’où j’en suis dans mes études et des disponibilités de Philippe.
Pourquoi?> AH! Après une maîtrise sur le Japon, je me fais souvent demander pourquoi l’Islande? Quel est le rapport entre ces deux pays? Parce qu’il y en a un, évidemment! En faisant ma recherche sur les mères japonaises, j’ai réalisé que le peu d’implication des pères avait un impact sur la motivation à avoir plusieurs enfants. On parle de plus en plus de conciliation travail-famille pour encourager les couples qui jugent le travail incompatible avec la venue d’un enfant. Or, au Japon, le partage inégal des tâches rend cette conciliation extrêmement difficile et fort peu de femmes peuvent ou veulent reprendre un travail régulier après l’arrivée d’un enfant.
Dans une étude où l’on comparait plusieurs pays, l’Islande était citée en exemple comme LE pays où le congé paternel était le plus long (3 mois) et le mieux rémunéré (75 % du salaire), depuis 2001. Ça a attiré mon attention. Est-ce que ce congé a fonctionné? Avant ce programme, le nombre total de journées de congé parental utilisé par les pères islandais n’était que de 3,3 %. L’année suivante, les statistiques ont fait des bonds énormes: 90 % des pères ont pris tous les jours auxquels ils avaient droit. Dans ce pays, on a donc réussi à inverser la tendance et à impliquer les pères de façon beaucoup plus intensive.
Quant au Québec, nous avons un fort beau programme paternel : cinq semaines à 75 % du salaire. Et il marche bien: en 2010, 73 % des pères l’avaient utilisé.
Pis?> Qu’est-ce que ça donne des pères plus impliqués dans leur famille? Il semblerait qu’un père présent au début de la vie de son nourrisson aura tendance à l’être également plus tard, à diminuer ses heures supplémentaires au boulot par exemple. En plus, d’après l’OCDE, l’implication des pères est non seulement essentielle au bien-être de la famille, mais elle a un impact sur la perception des entreprises quant aux employées féminines et à l’inégalité des salaires: « Tant que ce sont les mères, plutôt que les pères, qui réduiront leur temps de travail pour s’occuper des enfants et qui utiliseront les droits aux congés parentaux, il y aura forcément des employeurs qui considéreront que les femmes s’impliquent moins dans leur travail que les hommes […] » (Bébés et employeurs, OCDE, 2007).
C’est donc absolument important pour la famille, mais aussi pour l’égalité entre les sexes, à la maison et au travail. Si l’égalité se fait vraiment dans nos sociétés et qu’on parcourt le bout de chemin qu’il reste pour y parvenir, je crois que cela viendra probablement grâce aux hommes.
Et puis, après avoir étudié les mamans, j’ai appliqué ce principe d’égalité : je ne pouvais m’abstenir d’étudier les papas! ;)
Où?> L’Islande est mon terrain de recherche. J’y vais donc pour les études… Mais tant qu’à y être, pourquoi ne pas allonger le voyage pour en faire une expérience de vie? Pour l’instant, il est donc prévu que j’aille en Islande, accompagnée de Mari-gentil et de Bébé-aventurier. Bien sûr, rien n’est coulé dans le béton. Les choses pourront changer, selon différents facteurs (santé, budget, calendrier, cheminement des études, etc.)
Quand?> Ce n’est pas encore clair. Soit en automne 2013, soit au printemps 2014. Ça dépendra un peu d’où j’en suis dans mes études et des disponibilités de Philippe.
Pourquoi?> AH! Après une maîtrise sur le Japon, je me fais souvent demander pourquoi l’Islande? Quel est le rapport entre ces deux pays? Parce qu’il y en a un, évidemment! En faisant ma recherche sur les mères japonaises, j’ai réalisé que le peu d’implication des pères avait un impact sur la motivation à avoir plusieurs enfants. On parle de plus en plus de conciliation travail-famille pour encourager les couples qui jugent le travail incompatible avec la venue d’un enfant. Or, au Japon, le partage inégal des tâches rend cette conciliation extrêmement difficile et fort peu de femmes peuvent ou veulent reprendre un travail régulier après l’arrivée d’un enfant.
Dans une étude où l’on comparait plusieurs pays, l’Islande était citée en exemple comme LE pays où le congé paternel était le plus long (3 mois) et le mieux rémunéré (75 % du salaire), depuis 2001. Ça a attiré mon attention. Est-ce que ce congé a fonctionné? Avant ce programme, le nombre total de journées de congé parental utilisé par les pères islandais n’était que de 3,3 %. L’année suivante, les statistiques ont fait des bonds énormes: 90 % des pères ont pris tous les jours auxquels ils avaient droit. Dans ce pays, on a donc réussi à inverser la tendance et à impliquer les pères de façon beaucoup plus intensive.
Quant au Québec, nous avons un fort beau programme paternel : cinq semaines à 75 % du salaire. Et il marche bien: en 2010, 73 % des pères l’avaient utilisé.
Pis?> Qu’est-ce que ça donne des pères plus impliqués dans leur famille? Il semblerait qu’un père présent au début de la vie de son nourrisson aura tendance à l’être également plus tard, à diminuer ses heures supplémentaires au boulot par exemple. En plus, d’après l’OCDE, l’implication des pères est non seulement essentielle au bien-être de la famille, mais elle a un impact sur la perception des entreprises quant aux employées féminines et à l’inégalité des salaires: « Tant que ce sont les mères, plutôt que les pères, qui réduiront leur temps de travail pour s’occuper des enfants et qui utiliseront les droits aux congés parentaux, il y aura forcément des employeurs qui considéreront que les femmes s’impliquent moins dans leur travail que les hommes […] » (Bébés et employeurs, OCDE, 2007).
C’est donc absolument important pour la famille, mais aussi pour l’égalité entre les sexes, à la maison et au travail. Si l’égalité se fait vraiment dans nos sociétés et qu’on parcourt le bout de chemin qu’il reste pour y parvenir, je crois que cela viendra probablement grâce aux hommes.
Et puis, après avoir étudié les mamans, j’ai appliqué ce principe d’égalité : je ne pouvais m’abstenir d’étudier les papas! ;)
29 juin 2012
Le pari impossible des Japonaises
Le 4 septembre prochain, ma nouvelle publication Le pari impossible des Japonaises sera disponible. J'ai la chance d'avoir un éditeur, Septentrion, qui publiera cette étude que j'ai réalisée en 2010, pendant trois mois, à Kyoto. J'ai interrogé 17 femmes, avec et sans enfant, à propos de leur désir de devenir mère et les raisons qui les en empêchent. Ce fut une expérience fort émouvante qui m'a beaucoup appris.
La couverture du livre met en valeur une de mes meilleures amies de Kyoto. C'est donc encore plus significatif. J'aime son visage souriant. Car malgré les conclusions un peu sombres de ce livre, il reste que les Japonaises trouvent de multiples moyens pour avoir une vie qui leur ressemble. C'est un peu ce que je vois sur cette couverture: un regard souriant et positif vers l'avenir.
La couverture du livre met en valeur une de mes meilleures amies de Kyoto. C'est donc encore plus significatif. J'aime son visage souriant. Car malgré les conclusions un peu sombres de ce livre, il reste que les Japonaises trouvent de multiples moyens pour avoir une vie qui leur ressemble. C'est un peu ce que je vois sur cette couverture: un regard souriant et positif vers l'avenir.
14 juin 2012
La génération qui questionne
Ils sont nés entre 1980 et 1995. Et ils font partie de ce qu’on appelle la « génération Y », parce que « Y » se prononce « Why » en anglais: c’est la génération du « pourquoi ». Depuis quelques années, ce sont ces jeunes qui font peur aux employeurs et, depuis quelques mois, ce sont les mêmes qui bouleversent l’actualité, dérangent les habitudes et questionnent, justement, le gouvernement et le système en place.
Ce conflit a rejoint tous ceux qui souhaitaient « questionner » les décisions prises dans le passé et prendre part aux choix à venir. Mais ce mouvement reste porté par les étudiants. Et il est caractéristique de leur génération.
Le titre ne fait pas le moine
Ça m’a marquée tout au long de ce conflit: plusieurs chroniqueurs et ministres n’ont pas compris. Certains n’ont pas cherché à le faire non plus : se contentant de traiter les jeunes d’enfants-rois et de bébés gâtés. D’autres semblaient surpris par l’ampleur de la crise. Pierre Reid, ancien recteur de l’Université de Sherbrooke et ministre, a même dit: « La base étudiante est à mon avis noyautée par des gens qui ne prennent pas leurs études très au sérieux », alors que les deux porte-paroles de la CLASSE ont obtenu des distinctions scolaires importantes. C’est dire à quel point l’incompréhension est grande.
Le même problème se pose sur le marché du travail. Pour le jeune de la génération Y, ce n’est pas parce que le patron a un titre ronflant qu’il est compétent. Avant de lui accorder sa confiance, le boss devra faire ses preuves: mettre les cartes sur table, faire preuve de transparence, discuter et consulter ses subalternes. Recevoir un ordre sans en comprendre le sens met tout de suite le Y sur la défensive: il doutera des conséquences positives de cette obligation et hésitera à obéir.
Le clivage est important. D’un côté, on a cette génération qui veut faire partie du processus de décision, de l’autre des générations qui respectent les compétences des supérieurs et leur font relativement confiance quant aux choix qu’ils font.
L’importance de prouver sa compétence
Pour qu’un jeune adulte de la génération Y reconnaisse l’autorité, il faut d’abord lui prouver sa compétence. Et pour ce faire, eh bien, il faut se parler...
Ce conflit a démarré exactement sur ce malentendu: jamais le gouvernement n’a rencontré les étudiants pour discuter de ses positions. Il a eu l’attitude contraire: imposer sa décision et rester ferme sur la question, sans prendre le temps (avant la 11e semaine de grève) de s’asseoir avec les étudiants. Encore plus étonnant, pendant la conférence de presse annonçant la mise en place d’une loi spéciale, jamais le Premier ministre ne s’est adressé aux étudiants, se contentant de faire appel à la « population »!
Il est fascinant de lire cette phrase de Martine Desjardins, présidente de la FEUQ, qui commentait la courte présence du Premier ministre à table de négociation, le 29 mai: « Il n'avait pas beaucoup de réponses pour les questions qu'on avait à lui poser. » Ah! Voilà le cœur du problème: il a beau être Premier ministre, ça ne le rend pas « compétent » pour autant. Il doit le prouver en expliquant le pourquoi de ses positions. Ce qui permettra aux étudiants de faire la même chose et de débuter une véritable négociation. Les Y sont des négociateurs, c’est ce que leurs parents et l'école leur a montré: pour réaliser des projets, il faut travailler avec les autres..
Le prince estimé verra ses lois respectées
On était donc fort mal parti. Si on comprend cette logique des Y, est-ce si imprévisible de les voir déclarer qu’ils défieront la loi 78? (parenthèse protège-loi: je spécifie que je n'invite pas à la désobéissance, je tente seulement de comprendre) Pour avoir un minimum de légitimité, le patron du Y doit non seulement prouver sa compétence, mais il doit le consulter à l’occasion.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est dans la société japonaise, un modèle de respect de la hiérarchie, que je vois un lien avec cette façon de travailler présente dans leurs grandes entreprises. Un document détaillant le projet circule de mains en mains, de la direction à la base. Tous ont le temps de le consulter et doivent apposer leur « sceau » pour signifier qu’ils l’ont lu: si le sceau est légèrement de travers, on comprendra un désaccord. Et on pourra revenir sur le projet. On cherche d’abord à créer le consensus dans l’entreprise avant de démarrer un projet. Conséquences? C’est très long avant de prendre une décision, mais quand on y est, tout le monde travaille très vite à sa réalisation!
La faculté d’identifier ses limites
Alors, puisqu’ils demandent à ce qu’on les consulte, c’est donc dire qu’ils ont une opinion sur tout? Qu’ils sauraient, au même titre qu’un ministre expérimenté, régler les affaires de l’État? Ils se croient vraiment supérieurs à tout le monde!
Ces propos teintent plusieurs critiques du mouvement étudiant. Sur le site du Rassemblement des cols rouges, une phrase fait directement appel à cette conception: « Quelqu'un qui pense que jouer de la guitare ne transforme pas un individu en expert dans tous les domaines. »
Or ce n’est pas le cas. L’exemple le plus évident fut le rejet massif de l’entente du 5 mai
(342 000 étudiants contre 5000 qui acceptaient). L’idée maîtresse du document, soit de créer un comité qui réviserait les finances des universités et tenteraient de trouver de l’argent, était inapplicable. Les étudiants ne sont pas des gestionnaires et des vérificateurs financiers. Et ils connaissent les limites de leur savoir.
Et donc...
Évidemment, réduire les différences à un conflit de générations est une vaste généralisation. Mais on doit tout de même reconnaître que ces jeunes, dans la rue depuis février, ont quelque chose de particulier.
Certains employeurs n’ont aucun mal avec cette « nouvelle façon » de voir la vie. Ça donne de beaux textes, comme celui de Pierre Marc Tremblay, propriétaire de Pacini et du Commensal.
Le Y veut faire partie du processus de décision, il se renseigne sur les projets, il partage ses idées. Mais avec un leader respecté et compétent (selon son sens à lui), le Y accepte de ne pas gagner sur tous les points.
Les étudiants ne semblent pas avoir eu ce genre de leader devant eux. Avec les conséquences que l’on connaît.
Ce conflit a rejoint tous ceux qui souhaitaient « questionner » les décisions prises dans le passé et prendre part aux choix à venir. Mais ce mouvement reste porté par les étudiants. Et il est caractéristique de leur génération.
Le titre ne fait pas le moine
Ça m’a marquée tout au long de ce conflit: plusieurs chroniqueurs et ministres n’ont pas compris. Certains n’ont pas cherché à le faire non plus : se contentant de traiter les jeunes d’enfants-rois et de bébés gâtés. D’autres semblaient surpris par l’ampleur de la crise. Pierre Reid, ancien recteur de l’Université de Sherbrooke et ministre, a même dit: « La base étudiante est à mon avis noyautée par des gens qui ne prennent pas leurs études très au sérieux », alors que les deux porte-paroles de la CLASSE ont obtenu des distinctions scolaires importantes. C’est dire à quel point l’incompréhension est grande.
Le même problème se pose sur le marché du travail. Pour le jeune de la génération Y, ce n’est pas parce que le patron a un titre ronflant qu’il est compétent. Avant de lui accorder sa confiance, le boss devra faire ses preuves: mettre les cartes sur table, faire preuve de transparence, discuter et consulter ses subalternes. Recevoir un ordre sans en comprendre le sens met tout de suite le Y sur la défensive: il doutera des conséquences positives de cette obligation et hésitera à obéir.
Le clivage est important. D’un côté, on a cette génération qui veut faire partie du processus de décision, de l’autre des générations qui respectent les compétences des supérieurs et leur font relativement confiance quant aux choix qu’ils font.
L’importance de prouver sa compétence
Pour qu’un jeune adulte de la génération Y reconnaisse l’autorité, il faut d’abord lui prouver sa compétence. Et pour ce faire, eh bien, il faut se parler...
Ce conflit a démarré exactement sur ce malentendu: jamais le gouvernement n’a rencontré les étudiants pour discuter de ses positions. Il a eu l’attitude contraire: imposer sa décision et rester ferme sur la question, sans prendre le temps (avant la 11e semaine de grève) de s’asseoir avec les étudiants. Encore plus étonnant, pendant la conférence de presse annonçant la mise en place d’une loi spéciale, jamais le Premier ministre ne s’est adressé aux étudiants, se contentant de faire appel à la « population »!
Il est fascinant de lire cette phrase de Martine Desjardins, présidente de la FEUQ, qui commentait la courte présence du Premier ministre à table de négociation, le 29 mai: « Il n'avait pas beaucoup de réponses pour les questions qu'on avait à lui poser. » Ah! Voilà le cœur du problème: il a beau être Premier ministre, ça ne le rend pas « compétent » pour autant. Il doit le prouver en expliquant le pourquoi de ses positions. Ce qui permettra aux étudiants de faire la même chose et de débuter une véritable négociation. Les Y sont des négociateurs, c’est ce que leurs parents et l'école leur a montré: pour réaliser des projets, il faut travailler avec les autres..
Le prince estimé verra ses lois respectées
On était donc fort mal parti. Si on comprend cette logique des Y, est-ce si imprévisible de les voir déclarer qu’ils défieront la loi 78? (parenthèse protège-loi: je spécifie que je n'invite pas à la désobéissance, je tente seulement de comprendre) Pour avoir un minimum de légitimité, le patron du Y doit non seulement prouver sa compétence, mais il doit le consulter à l’occasion.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est dans la société japonaise, un modèle de respect de la hiérarchie, que je vois un lien avec cette façon de travailler présente dans leurs grandes entreprises. Un document détaillant le projet circule de mains en mains, de la direction à la base. Tous ont le temps de le consulter et doivent apposer leur « sceau » pour signifier qu’ils l’ont lu: si le sceau est légèrement de travers, on comprendra un désaccord. Et on pourra revenir sur le projet. On cherche d’abord à créer le consensus dans l’entreprise avant de démarrer un projet. Conséquences? C’est très long avant de prendre une décision, mais quand on y est, tout le monde travaille très vite à sa réalisation!
La faculté d’identifier ses limites
Alors, puisqu’ils demandent à ce qu’on les consulte, c’est donc dire qu’ils ont une opinion sur tout? Qu’ils sauraient, au même titre qu’un ministre expérimenté, régler les affaires de l’État? Ils se croient vraiment supérieurs à tout le monde!
Ces propos teintent plusieurs critiques du mouvement étudiant. Sur le site du Rassemblement des cols rouges, une phrase fait directement appel à cette conception: « Quelqu'un qui pense que jouer de la guitare ne transforme pas un individu en expert dans tous les domaines. »
Or ce n’est pas le cas. L’exemple le plus évident fut le rejet massif de l’entente du 5 mai
(342 000 étudiants contre 5000 qui acceptaient). L’idée maîtresse du document, soit de créer un comité qui réviserait les finances des universités et tenteraient de trouver de l’argent, était inapplicable. Les étudiants ne sont pas des gestionnaires et des vérificateurs financiers. Et ils connaissent les limites de leur savoir.
Et donc...
Évidemment, réduire les différences à un conflit de générations est une vaste généralisation. Mais on doit tout de même reconnaître que ces jeunes, dans la rue depuis février, ont quelque chose de particulier.
Certains employeurs n’ont aucun mal avec cette « nouvelle façon » de voir la vie. Ça donne de beaux textes, comme celui de Pierre Marc Tremblay, propriétaire de Pacini et du Commensal.
Le Y veut faire partie du processus de décision, il se renseigne sur les projets, il partage ses idées. Mais avec un leader respecté et compétent (selon son sens à lui), le Y accepte de ne pas gagner sur tous les points.
Les étudiants ne semblent pas avoir eu ce genre de leader devant eux. Avec les conséquences que l’on connaît.
30 avril 2012
Le conflit en visages humains
Dans les médias, c'est un débat de masse, qui se résume à trois personnes et deux politiciens. Dans la vraie vie, c'est un conflit qui touche tout le monde. Voici quelques visages. Ma petite part au débat. La création calme ma frustration.
Michèle, 67 ans.
Michèle, c’est le sourire incarné. Elle fait beaucoup de bénévolats, tout le monde l’adore. Depuis quelques semaines, Michèle s’inquiète. Des jeunes manifestent. Les politiciens les condamnent et refusent de leur parler. Autour d’elle, ça s’enflamme sur le sujet. Elle écoute de loin, elle prend le temps d’y penser.
Hier, ce qu’elle a vu à la télé lui a fait peur. Des images de violence, du sang, du verre cassé. Des policiers qui matraquaient des étudiants, des étudiants qui criaient et crachaient sur les policiers. Ça ressemblait à une guerre civile, ça n’était pas le Québec qu’elle connaît. Elle a vu Octobre 70. Elle avait 25 ans quand la Loi sur les mesures de guerre est entrée en vigueur. Le couvre-feu. Des gens de sa famille arrêtés chez eux. Pour rien. La peur partout dans les regards. Des bombes. Des morts. Elle ne veut plus jamais revivre ça.
Michèle est pour la hausse. Mais elle pense aussi qu’il faut se parler et faire des compromis quand ça va mal. C’est tellement le gros bon sens! Ce bras de fer l’inquiète. Les conséquences pourraient être désastreuses.
Robert, 50 ans.
On vient de lui annoncer qu’il devra attendre 67 ans avant de prendre sa retraite. Robert travaille dans le monde des affaires, il ne l’a jamais eu facile. Quand il avait 20 ans, le taux de chômage était élevé. Les taux hypothécaires frôlaient les 12 %. Il a fait beaucoup de sacrifices pour avoir un salaire décent. La grève étudiante? Ça ne l’intéresse pas.
Le Québec a une dette grosse comme le bras, on se fait fourrer de tous les côtés par les partis politiques et la mafia, on n’a même plus les moyens de prendre sa retraite avant de crever, mais des pelleteux de nuages en veulent plus? Fermez votre gueule et travaillez si vous voulez de l’argent. Arrêtez de voler le mien! On ne changera pas le monde en manifestant, voyons donc, c’est des pourris qui nous mènent!
« Un bon coup de pied au cul, c’est ce que ça leur prendrait, à ces terroristes. »
Jacinthe, 32 ans.
Elle est en congé de maternité. Avec son salaire de pigiste, les prestations d’assurance-parentale sont minimales. Mais c’est sans importance quand elle voit la petite boule de bonheur entre ses bras. Elle a 25 000 dollars de dettes étudiantes. Depuis la fin de son bac en communication, elle n’a pas remboursé grand chose, elle n’avait pas assez de contrats. Son chum Martin, 35 ans, chargé de cours à l’université, corrige des examens dans la salle à manger. Depuis sept ans, il rembourse 30 000 dollars en prêts étudiants. Il ne sait pas trop quand il pourra terminer à payer, il a mis ça sur vingt-cinq ans.
Pas de stress pour les dettes, c’est normal, tout le monde fait ça. Le condo est petit, mais la famille est heureuse. Ils en veulent un deuxième. Mais il faudra alors penser à déménager.
Louise, 28 ans.
Elle étudie en service social. Un retour aux études. Mère monoparentale, elle a le goût d’aider les enfants battus. Elle travaille à temps plein en même temps que ses études à temps partiel.
Son département est en grève depuis 12 semaines. Elle ne s’est pas vraiment impliquée. Mais là, ça dure trop longtemps. Louise accompagne ses amis à une manifestation de soirée. Tout se passe bien. Ils sont environ 5000 avec des chandelles. Elle est surprise de l’ambiance qui règne, du sourire des étudiants.
Tout à coup, des gens vêtus de noir, cagoulés et masqués, sortent d’une rue. Tout de suite, son ami Marc se dirige vers les casseurs et elle le suit : « Eh! Arrêtez! Ne foutez pas le trouble vous autres! » Pendant que Marc les interpelle, Louise essaie de retenir un des hommes qui veut lancer une grosse pierre dans une vitrine. Il la prend par le poignet et, d’un geste habile, lui tord la main. Louise crie et tombe au sol. Marc tente toujours d’arrêter les hommes, en compagnie d’autres manifestants. Mais les casseurs brisent des vitrines, font tomber les cellulaires des gens qui filment, brassent le monde. Des gaz lacrymogènes se mettent à pleuvoir. La foule panique et tente de se disperser. Les casseurs s’éloignent à toute vitesse. Des manifestants les poursuivent, mais se retrouvent devant un barrage de policiers anti-émeute…
Louise finit sa nuit à l’hôpital. Elle a trois doigts cassés. Et un constat d’infraction à payer.
Elle a peur. De la police. Des casseurs. Du gouvernement. D’avoir une opinion.
Elle en pleure de rage, d’injustice, de tristesse.
Mylène, 15 ans.
Mylène se fout de la grève. D’après ce qu’elle entend à la télé, les étudiants font du grabuge, brisent des vitres et ils chialent contre le gouvernement. Son père, concierge à la ville de Gaspé, et sa mère, secrétaire dans une firme de comptabilité, disent que ce sont des bébés gâtés.
Mylène pense devenir docteur. Avec le conseiller d’orientation de l’école, elle a regardé ça. C’est long. Ça prend de bonnes notes. Et ça va coûter cher. Le conseiller a beau lui dire qu’avec son salaire de médecin, elle va pouvoir rembourser ses prêts, Mylène n’est plus sûre. Avec ces 100 000 dollars, elle pourrait faire bien autre chose. Et puis, on peut aider le monde autrement.
Mylène décide plutôt de devenir infirmière.
Théo, 1 an.
Théo babille joyeusement sur ses thèmes préférés : « maman », « papa », « chat » et « chien ». Ah! Et « concombre » aussi!
Il ne le sait pas encore, mais ses parents pensent déjà à son avenir. Ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais ils ont pu étudier comme ils ont voulu. Et ils voudraient que Théo ait la même chance. Dans le contexte actuel, ils ne sont pas sûrs que Théo ait les mêmes possibilités qu’eux. Heureusement, ils ont appris à placer des sous pour obtenir le maximum de retour d’impôts. Ils font des placements pour obtenir des subventions, accumuler un capital et des intérêts. Si Théo veut étudier, le talent ne suffit plus. La motivation non plus.
La clé maintenant, c’est l’argent.
Daphnée, 19 ans
Normalement, Daphnée devait terminer ses sciences pures ce printemps. Cet automne, elle emménage dans les résidences et commence son bac en génie électrique à l’Université de Sherbrooke. Normalement.
Mais Daphnée a voté pour la grève. Elle a marché. Le 21 février, le 29, le 5 mars, le 8, le 13, le 22 mars, le 23, le 29 mars, le 5 avril, le 10, le 11, le 16 avril. Le 20 avril, elle pleurait devant sa télévision en voyant des gens se faire matraquer pendant que son Premier ministre lançait une blague. Le 22 avril, son espoir remontait grâce au Jour de la Terre. Le 23 et le 24 avril, Daphnée attendait, pendant que des négociations se déroulaient, enfin! Puis la déception. Une excuse bidon pour arrêter la discussion.
Daphnée sait que sa session est compromise. Qu’elle ne commencera pas l’université cet automne.
Elle pourrait rentrer chez elle. Après tout, elle est fatiguée. Elle pourrait demander une injonction pour forcer les cours. Son père est avocat. Et la hausse ne la touchera pas vraiment : ses parents ont les moyens de payer et elle terminera son bac avant le maximum. Elle y a pensé.
Mais elle rêve que tous aient le droit d’étudier, sans s’endetter jusqu’à leur retraite.
Alors, Daphnée espère encore. Elle vote encore. Elle marche encore.
Michèle, 67 ans.
Michèle, c’est le sourire incarné. Elle fait beaucoup de bénévolats, tout le monde l’adore. Depuis quelques semaines, Michèle s’inquiète. Des jeunes manifestent. Les politiciens les condamnent et refusent de leur parler. Autour d’elle, ça s’enflamme sur le sujet. Elle écoute de loin, elle prend le temps d’y penser.
Hier, ce qu’elle a vu à la télé lui a fait peur. Des images de violence, du sang, du verre cassé. Des policiers qui matraquaient des étudiants, des étudiants qui criaient et crachaient sur les policiers. Ça ressemblait à une guerre civile, ça n’était pas le Québec qu’elle connaît. Elle a vu Octobre 70. Elle avait 25 ans quand la Loi sur les mesures de guerre est entrée en vigueur. Le couvre-feu. Des gens de sa famille arrêtés chez eux. Pour rien. La peur partout dans les regards. Des bombes. Des morts. Elle ne veut plus jamais revivre ça.
Michèle est pour la hausse. Mais elle pense aussi qu’il faut se parler et faire des compromis quand ça va mal. C’est tellement le gros bon sens! Ce bras de fer l’inquiète. Les conséquences pourraient être désastreuses.
Robert, 50 ans.
On vient de lui annoncer qu’il devra attendre 67 ans avant de prendre sa retraite. Robert travaille dans le monde des affaires, il ne l’a jamais eu facile. Quand il avait 20 ans, le taux de chômage était élevé. Les taux hypothécaires frôlaient les 12 %. Il a fait beaucoup de sacrifices pour avoir un salaire décent. La grève étudiante? Ça ne l’intéresse pas.
Le Québec a une dette grosse comme le bras, on se fait fourrer de tous les côtés par les partis politiques et la mafia, on n’a même plus les moyens de prendre sa retraite avant de crever, mais des pelleteux de nuages en veulent plus? Fermez votre gueule et travaillez si vous voulez de l’argent. Arrêtez de voler le mien! On ne changera pas le monde en manifestant, voyons donc, c’est des pourris qui nous mènent!
« Un bon coup de pied au cul, c’est ce que ça leur prendrait, à ces terroristes. »
Jacinthe, 32 ans.
Elle est en congé de maternité. Avec son salaire de pigiste, les prestations d’assurance-parentale sont minimales. Mais c’est sans importance quand elle voit la petite boule de bonheur entre ses bras. Elle a 25 000 dollars de dettes étudiantes. Depuis la fin de son bac en communication, elle n’a pas remboursé grand chose, elle n’avait pas assez de contrats. Son chum Martin, 35 ans, chargé de cours à l’université, corrige des examens dans la salle à manger. Depuis sept ans, il rembourse 30 000 dollars en prêts étudiants. Il ne sait pas trop quand il pourra terminer à payer, il a mis ça sur vingt-cinq ans.
Pas de stress pour les dettes, c’est normal, tout le monde fait ça. Le condo est petit, mais la famille est heureuse. Ils en veulent un deuxième. Mais il faudra alors penser à déménager.
Louise, 28 ans.
Elle étudie en service social. Un retour aux études. Mère monoparentale, elle a le goût d’aider les enfants battus. Elle travaille à temps plein en même temps que ses études à temps partiel.
Son département est en grève depuis 12 semaines. Elle ne s’est pas vraiment impliquée. Mais là, ça dure trop longtemps. Louise accompagne ses amis à une manifestation de soirée. Tout se passe bien. Ils sont environ 5000 avec des chandelles. Elle est surprise de l’ambiance qui règne, du sourire des étudiants.
Tout à coup, des gens vêtus de noir, cagoulés et masqués, sortent d’une rue. Tout de suite, son ami Marc se dirige vers les casseurs et elle le suit : « Eh! Arrêtez! Ne foutez pas le trouble vous autres! » Pendant que Marc les interpelle, Louise essaie de retenir un des hommes qui veut lancer une grosse pierre dans une vitrine. Il la prend par le poignet et, d’un geste habile, lui tord la main. Louise crie et tombe au sol. Marc tente toujours d’arrêter les hommes, en compagnie d’autres manifestants. Mais les casseurs brisent des vitrines, font tomber les cellulaires des gens qui filment, brassent le monde. Des gaz lacrymogènes se mettent à pleuvoir. La foule panique et tente de se disperser. Les casseurs s’éloignent à toute vitesse. Des manifestants les poursuivent, mais se retrouvent devant un barrage de policiers anti-émeute…
Louise finit sa nuit à l’hôpital. Elle a trois doigts cassés. Et un constat d’infraction à payer.
Elle a peur. De la police. Des casseurs. Du gouvernement. D’avoir une opinion.
Elle en pleure de rage, d’injustice, de tristesse.
Mylène, 15 ans.
Mylène se fout de la grève. D’après ce qu’elle entend à la télé, les étudiants font du grabuge, brisent des vitres et ils chialent contre le gouvernement. Son père, concierge à la ville de Gaspé, et sa mère, secrétaire dans une firme de comptabilité, disent que ce sont des bébés gâtés.
Mylène pense devenir docteur. Avec le conseiller d’orientation de l’école, elle a regardé ça. C’est long. Ça prend de bonnes notes. Et ça va coûter cher. Le conseiller a beau lui dire qu’avec son salaire de médecin, elle va pouvoir rembourser ses prêts, Mylène n’est plus sûre. Avec ces 100 000 dollars, elle pourrait faire bien autre chose. Et puis, on peut aider le monde autrement.
Mylène décide plutôt de devenir infirmière.
Théo, 1 an.
Théo babille joyeusement sur ses thèmes préférés : « maman », « papa », « chat » et « chien ». Ah! Et « concombre » aussi!
Il ne le sait pas encore, mais ses parents pensent déjà à son avenir. Ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais ils ont pu étudier comme ils ont voulu. Et ils voudraient que Théo ait la même chance. Dans le contexte actuel, ils ne sont pas sûrs que Théo ait les mêmes possibilités qu’eux. Heureusement, ils ont appris à placer des sous pour obtenir le maximum de retour d’impôts. Ils font des placements pour obtenir des subventions, accumuler un capital et des intérêts. Si Théo veut étudier, le talent ne suffit plus. La motivation non plus.
La clé maintenant, c’est l’argent.
Daphnée, 19 ans
Normalement, Daphnée devait terminer ses sciences pures ce printemps. Cet automne, elle emménage dans les résidences et commence son bac en génie électrique à l’Université de Sherbrooke. Normalement.
Mais Daphnée a voté pour la grève. Elle a marché. Le 21 février, le 29, le 5 mars, le 8, le 13, le 22 mars, le 23, le 29 mars, le 5 avril, le 10, le 11, le 16 avril. Le 20 avril, elle pleurait devant sa télévision en voyant des gens se faire matraquer pendant que son Premier ministre lançait une blague. Le 22 avril, son espoir remontait grâce au Jour de la Terre. Le 23 et le 24 avril, Daphnée attendait, pendant que des négociations se déroulaient, enfin! Puis la déception. Une excuse bidon pour arrêter la discussion.
Daphnée sait que sa session est compromise. Qu’elle ne commencera pas l’université cet automne.
Elle pourrait rentrer chez elle. Après tout, elle est fatiguée. Elle pourrait demander une injonction pour forcer les cours. Son père est avocat. Et la hausse ne la touchera pas vraiment : ses parents ont les moyens de payer et elle terminera son bac avant le maximum. Elle y a pensé.
Mais elle rêve que tous aient le droit d’étudier, sans s’endetter jusqu’à leur retraite.
Alors, Daphnée espère encore. Elle vote encore. Elle marche encore.
20 mars 2012
Les découvertes de Papille au Japon
C'est avec plaisir que je vous annonce la publication de mon deuxième livre: Les découvertes de Papille au Japon. Cet ouvrage s'adresse aux enfants de 5 à 9 ans, il fait partie de la collection Autour du monde, une série de 15 tomes consacrée à la découverte des pays du monde en compagnie d'un sympathique personnage: le papillon Papille. Vous y trouverez 16 pages de photos tirées de mes deux voyages au Japon, articulées autour de la découverte de ce beau pays par Papille. Ce livre peut être acheté dans toutes les librairies ou en ligne sur le site de l'éditeur.
06 mars 2012
Les frais de scolarité dans le monde
Le gouvernement Charest a décrété une hausse des frais de scolarité de 325$ par année, applicable dès cet automne, qui montera graduellement pour atteindre 1625$ en 2017. C’est presque le double de ce qu’on paye présentement, soit 2168$ par année pour les étudiants qui font deux sessions (automne-hiver). C’est un peu comme si votre facture d’électricité de 2000$ par année passait à 3800$, cinq ans plus tard. Disons que ce n’est pas doux comme augmentation.
Comme je tiens un blogue de voyage, j’ai pensé vous faire voyager pour voir ce qui se fait ailleurs. Commençons par le Japon, un pays que j’adore, mais que je ne citerais pas comme un modèle pour les frais reliés à l’école : ça commence dès le primaire! L’éducation représente 22% du revenu annuel des parents. C’est cher, très cher. Le gouvernement japonais n’investit que 4,8% du PIB dans l’éducation, alors qu’au Québec on y consacre près du double: 7,6%, à peu près le même niveau qu’aux États-Unis! Les parents le disent: envoyer un enfant à l’école est tellement cher que c’est certainement un élément de réflexion important quand on pense à avoir un bébé. Là-bas, les frais reliés aux études ne menacent pas seulement l’accès à l’éducation, mais aussi l’accès… à la création d’un enfant.
En Grande-Bretagne, les frais augmenteront aussi cette année, ce qui fait partie des mesures d’austérité imposées par l’État, comme cet article en discute. À mon avis, même si la journaliste rapporte que les inscriptions ont peu diminuées, il est beaucoup trop tôt pour évaluer cela maintenant. Ce sera à long terme qu’on aura cette information, dans une dizaine d’années. Et ce qui sera « intéressant », c’est surtout QUI étudie. Le fils du chauffeur de taxi ou le fils d’ingénieur? Mais j’adore l’idée de faire crédit aux étudiants. Aucun frais à payer pendant les études, l’État s’en charge, tout comme des intérêts. Le remboursement a lieu seulement quand le diplômé gagne 33 000$ par année. C’est le concept de la carte de crédit: consomme des études, mais paie plus tard! Avec une telle mesure, malgré mes deux baccalauréats, pendant mes six années sur le marché du travail, je n’aurais presque jamais eu à payer ma dette… Encourageant. :P
En France, la situation n’est pas rose à mon avis. Les frais de scolarité sont quasiment inexistants dans les universités, et je suis d’accord avec les conclusions de cette journaliste: les universités ont fait l’erreur d'abaisser leurs critères d’accès (ce qui est un autre débat). Une éducation abordable ne veut pas dire une éducation de faible qualité, je vous prie. Les étudiants plus riches fréquentent donc les « grandes écoles » privées (genre HEC) où les frais sont très élevés. Conclusion: si on veut l’université gratuite, vaut mieux que l’État comble la différence, sinon on est dans le trouble. C’est pourquoi je suis davantage en faveur d’un statu quo (pas d’augmentation) que sur une baisse des frais de scolarité.
Mais ça marche l’université gratuite. Cette étudiante en médecine au Danemark en parle ici. Ça existe dans les pays scandinaves entre autres qui offrent la gratuité ET la qualité. Mais nous n’avons pas un gouvernement social-démocrate, alors je ne compte pas sur un investissement en éducation aussi massif (et la hausse des impôts que ça oblige).
Finalement, j’aime bien rappeler que se comparer, c’est relatif. Ça dépend à qui on se compare. Quand on choisit les autres provinces canadiennes, on n’est pas cher. Mais l’Ontario a décidé de baisser les frais pour les étudiants dont les parents gagnent moins de 160 000 $ (ça fait du monde!) Pour les États-Unis, ça dépend des États alors ce n'est pas simple. Les bourses accordées aux étudiants peuvent être beaucoup plus généreuses qu’ici, comme nous le rappelle ce journaliste. Mais on peut aussi comparer aux 30 démocraties riches et bien développées de l’OCDE. Alors là… On est dans les plus hauts.
Tout de même, je suis étonnée qu’on songe à implanter une hausse qui rapportera très peu dans les coffres du gouvernement (voir ici) et aura beaucoup d’impacts pour les étudiants. Sincèrement, si j’étais née 10 ans avant, je n’étudierais pas. Déjà, à chaque fin d’année, je remets en cause la poursuite de mes études. Pas parce que je n’aime pas (j’y suis retournée par passion). C'est toujours des questions d’argent…
Alors, des gens comme moi, qui viennent d’une classe moyenne pas riche, qui font partie de la première génération à aller à l’université, y aura-t-il autant?
Quand le gaz augmente, la fréquentation des transports en commun augmente. Quand l’électricité coûte plus cher, on baisse notre chauffage et on consomme moins. Si l’eau devient payable, je vous jure qu’on ne la laissera plus couler… Mais si les frais de scolarité augmente, on ne verra aucun changement?
Comme je tiens un blogue de voyage, j’ai pensé vous faire voyager pour voir ce qui se fait ailleurs. Commençons par le Japon, un pays que j’adore, mais que je ne citerais pas comme un modèle pour les frais reliés à l’école : ça commence dès le primaire! L’éducation représente 22% du revenu annuel des parents. C’est cher, très cher. Le gouvernement japonais n’investit que 4,8% du PIB dans l’éducation, alors qu’au Québec on y consacre près du double: 7,6%, à peu près le même niveau qu’aux États-Unis! Les parents le disent: envoyer un enfant à l’école est tellement cher que c’est certainement un élément de réflexion important quand on pense à avoir un bébé. Là-bas, les frais reliés aux études ne menacent pas seulement l’accès à l’éducation, mais aussi l’accès… à la création d’un enfant.
En Grande-Bretagne, les frais augmenteront aussi cette année, ce qui fait partie des mesures d’austérité imposées par l’État, comme cet article en discute. À mon avis, même si la journaliste rapporte que les inscriptions ont peu diminuées, il est beaucoup trop tôt pour évaluer cela maintenant. Ce sera à long terme qu’on aura cette information, dans une dizaine d’années. Et ce qui sera « intéressant », c’est surtout QUI étudie. Le fils du chauffeur de taxi ou le fils d’ingénieur? Mais j’adore l’idée de faire crédit aux étudiants. Aucun frais à payer pendant les études, l’État s’en charge, tout comme des intérêts. Le remboursement a lieu seulement quand le diplômé gagne 33 000$ par année. C’est le concept de la carte de crédit: consomme des études, mais paie plus tard! Avec une telle mesure, malgré mes deux baccalauréats, pendant mes six années sur le marché du travail, je n’aurais presque jamais eu à payer ma dette… Encourageant. :P
En France, la situation n’est pas rose à mon avis. Les frais de scolarité sont quasiment inexistants dans les universités, et je suis d’accord avec les conclusions de cette journaliste: les universités ont fait l’erreur d'abaisser leurs critères d’accès (ce qui est un autre débat). Une éducation abordable ne veut pas dire une éducation de faible qualité, je vous prie. Les étudiants plus riches fréquentent donc les « grandes écoles » privées (genre HEC) où les frais sont très élevés. Conclusion: si on veut l’université gratuite, vaut mieux que l’État comble la différence, sinon on est dans le trouble. C’est pourquoi je suis davantage en faveur d’un statu quo (pas d’augmentation) que sur une baisse des frais de scolarité.
Mais ça marche l’université gratuite. Cette étudiante en médecine au Danemark en parle ici. Ça existe dans les pays scandinaves entre autres qui offrent la gratuité ET la qualité. Mais nous n’avons pas un gouvernement social-démocrate, alors je ne compte pas sur un investissement en éducation aussi massif (et la hausse des impôts que ça oblige).
Finalement, j’aime bien rappeler que se comparer, c’est relatif. Ça dépend à qui on se compare. Quand on choisit les autres provinces canadiennes, on n’est pas cher. Mais l’Ontario a décidé de baisser les frais pour les étudiants dont les parents gagnent moins de 160 000 $ (ça fait du monde!) Pour les États-Unis, ça dépend des États alors ce n'est pas simple. Les bourses accordées aux étudiants peuvent être beaucoup plus généreuses qu’ici, comme nous le rappelle ce journaliste. Mais on peut aussi comparer aux 30 démocraties riches et bien développées de l’OCDE. Alors là… On est dans les plus hauts.
Tout de même, je suis étonnée qu’on songe à implanter une hausse qui rapportera très peu dans les coffres du gouvernement (voir ici) et aura beaucoup d’impacts pour les étudiants. Sincèrement, si j’étais née 10 ans avant, je n’étudierais pas. Déjà, à chaque fin d’année, je remets en cause la poursuite de mes études. Pas parce que je n’aime pas (j’y suis retournée par passion). C'est toujours des questions d’argent…
Alors, des gens comme moi, qui viennent d’une classe moyenne pas riche, qui font partie de la première génération à aller à l’université, y aura-t-il autant?
Quand le gaz augmente, la fréquentation des transports en commun augmente. Quand l’électricité coûte plus cher, on baisse notre chauffage et on consomme moins. Si l’eau devient payable, je vous jure qu’on ne la laissera plus couler… Mais si les frais de scolarité augmente, on ne verra aucun changement?
23 janvier 2012
Conseils aux voyageurs
Peut-être que dans vos résolutions pour l'année 2012, vous vous êtes dit que l'année du Dragon était le moment idéal pour visiter le Japon... Je vous le souhaite!
Alors pour vous aider dans votre aventure, j'ai mis à jour mon document PDF Conseils aux voyageurs en incluant mon voyage à Hokkaido ainsi mes nouvelles découvertes à Kyoto, Tokyo et Nara. Je suis un peu en retard (mon séjour a été fait en 2010), mais cela reste pertinent pour ceux qui partent cette année. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'écrire un petit mot, il me fera plaisir de vous répondre.
Bon voyage au pays du soleil levant!
Alors pour vous aider dans votre aventure, j'ai mis à jour mon document PDF Conseils aux voyageurs en incluant mon voyage à Hokkaido ainsi mes nouvelles découvertes à Kyoto, Tokyo et Nara. Je suis un peu en retard (mon séjour a été fait en 2010), mais cela reste pertinent pour ceux qui partent cette année. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'écrire un petit mot, il me fera plaisir de vous répondre.
Bon voyage au pays du soleil levant!
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