Le problème avec un blogue de voyage, c’est quand on ne voyage pas. Le blogue semble mort et rien ne s’y passe. Et pourtant, pendant ce grand silence, on prépare le voyage, une activité qui exige beaucoup de temps, d’économies et d’énergie. Surtout quand c’est un voyage d’envergure… Cette fois, je vise l’Islande!
Où?> L’Islande est mon terrain de recherche. J’y vais donc pour les études… Mais tant qu’à y être, pourquoi ne pas allonger le voyage pour en faire une expérience de vie? Pour l’instant, il est donc prévu que j’aille en Islande, accompagnée de Mari-gentil et de Bébé-aventurier. Bien sûr, rien n’est coulé dans le béton. Les choses pourront changer, selon différents facteurs (santé, budget, calendrier, cheminement des études, etc.)
Quand?> Ce n’est pas encore clair. Soit en automne 2013, soit au printemps 2014. Ça dépendra un peu d’où j’en suis dans mes études et des disponibilités de Philippe.
Pourquoi?> AH! Après une maîtrise sur le Japon, je me fais souvent demander pourquoi l’Islande? Quel est le rapport entre ces deux pays? Parce qu’il y en a un, évidemment! En faisant ma recherche sur les mères japonaises, j’ai réalisé que le peu d’implication des pères avait un impact sur la motivation à avoir plusieurs enfants. On parle de plus en plus de conciliation travail-famille pour encourager les couples qui jugent le travail incompatible avec la venue d’un enfant. Or, au Japon, le partage inégal des tâches rend cette conciliation extrêmement difficile et fort peu de femmes peuvent ou veulent reprendre un travail régulier après l’arrivée d’un enfant.
Dans une étude où l’on comparait plusieurs pays, l’Islande était citée en exemple comme LE pays où le congé paternel était le plus long (3 mois) et le mieux rémunéré (75 % du salaire), depuis 2001. Ça a attiré mon attention. Est-ce que ce congé a fonctionné? Avant ce programme, le nombre total de journées de congé parental utilisé par les pères islandais n’était que de 3,3 %. L’année suivante, les statistiques ont fait des bonds énormes: 90 % des pères ont pris tous les jours auxquels ils avaient droit. Dans ce pays, on a donc réussi à inverser la tendance et à impliquer les pères de façon beaucoup plus intensive.
Quant au Québec, nous avons un fort beau programme paternel : cinq semaines à 75 % du salaire. Et il marche bien: en 2010, 73 % des pères l’avaient utilisé.
Pis?> Qu’est-ce que ça donne des pères plus impliqués dans leur famille? Il semblerait qu’un père présent au début de la vie de son nourrisson aura tendance à l’être également plus tard, à diminuer ses heures supplémentaires au boulot par exemple. En plus, d’après l’OCDE, l’implication des pères est non seulement essentielle au bien-être de la famille, mais elle a un impact sur la perception des entreprises quant aux employées féminines et à l’inégalité des salaires: « Tant que ce sont les mères, plutôt que les pères, qui réduiront leur temps de travail pour s’occuper des enfants et qui utiliseront les droits aux congés parentaux, il y aura forcément des employeurs qui considéreront que les femmes s’impliquent moins dans leur travail que les hommes […] » (Bébés et employeurs, OCDE, 2007).
C’est donc absolument important pour la famille, mais aussi pour l’égalité entre les sexes, à la maison et au travail. Si l’égalité se fait vraiment dans nos sociétés et qu’on parcourt le bout de chemin qu’il reste pour y parvenir, je crois que cela viendra probablement grâce aux hommes.
Et puis, après avoir étudié les mamans, j’ai appliqué ce principe d’égalité : je ne pouvais m’abstenir d’étudier les papas! ;)
1 commentaire:
Très beau projet! Je te souhaite qu'il se réalise.
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