Alors qu’il fait deux dizaines sous zéro dehors, mais qu’à la maison il fait un peu plus de vingt degrés grâce au soleil qui entre à pleines fenêtres, je remarque que janvier est dans ses derniers toussotements. Déjà février se pointe demain et j’ai tourné la page de mon calendrier, parce que je sais que ce mois est plus court que les autres et qu’il passe très vite!
Avec juillet, janvier est sans doute le mois où l’on parle le plus de la météo. Ce blogue n’y fera pas exception, mais avec une petite touche « voyage »: ce que signifie notre température sibérienne aux yeux des étrangers.
Je me rappelle une amie uruguayenne qui utilisait toujours les couloirs souterrains de l’université pour se rendre à ses cours et qui se déclarait systématiquement malade les jours où il faisait trop froid. Elle s’emmitouflait alors sous plusieurs couches de couvertures et ne sortait pas à l’extérieur, ce grand ennemi...
Je dois avouer que j’adore les yeux surpris de mes amis japonais lorsque je dis qu’il peut faire -30 degrés en hiver et plus de 35 degrés l’été. Je dois ensuite expliquer COMMENT il est possible de survivre par une telle température hivernale. Il me semble qu’en parlant de cela, j’explique beaucoup de différences culturelles: pourquoi les maisons sont si bien isolées chez nous, à combien de degrés nous les gardons en hiver, l’habillement nécessaire pour supporter la marche par grand froid, le nécessaire système de chauffage dans nos voitures, alors que le climatiseur est toujours une option...
J’ai cependant un grand doute : je ne crois pas avoir convaincu mes amis japonais. Quand ils viennent me visiter, ils arrivent en automne ou en été. Je n’ai jamais eu l’occasion de leur prêter manteau et bottes car aucun d’entre eux ne s'est risqué à tester notre hiver. Sommes-nous les seuls fous?
Tout de même, il faut avouer que traduire "vague de froid" en japonais devient quelque chose d'infiniment poétique.
Sur mon ordinateur, j’ai installé tout plein de petites fenêtres qui m’indiquent la température un peu partout dans le monde : après le Québec, je surveille Kyoto, mais aussi le nord du Japon, plus précisément Sapporo. La température est toujours légèrement plus chaude que la nôtre, même si la neige y tombe plus souvent. Même l’Islande (qui figure aussi dans mes choix météo) affiche des degrés beaucoup moins extrêmes que ceux du Québec, car l’île nordique est réchauffée par le Gulfstream!
J’imagine les premiers Français qui ont passé l’hiver ici, dans une « abitation » au plancher de terre gelée… Comme le dit Alexandre Poulin dans une de ses nouvelles chansons La misère de Paris : « J’ai découvert la couleur de l’enfer, c’est pas rouge, c’est blanc, pis y’appellent ça l’hiver. »
Mais vous me connaissez, j’ai l’esprit de contradiction et j’aime l’hiver. Que voulez-vous, il y a certainement un peu de folie dans mon esprit… =^.^=