Pour les artistes (entre autres), l’arrivée de cette pandémie, et la suspension de toutes les activités culturelles, ça crève le cœur. La superbe pièce Ceux qui se sont évaporés au Théâtre d’Aujourd’hui qui raconte un cas de disparition volontaire, inspirée par les évaporés du Japon (j’en ai parlé ici à Pénélope) est suspendue, comme c’est le cas de tous les événements qui nous rassemblent.
Et c’est normal. Je suis rassurée que le gouvernement québécois prenne au sérieux l’arrivée de la vague à venir. Car le tsunami nous atteindra aussi. Aussi bien se réfugier dans nos terres, dans nos foyers chaleureux. C’est que je ferai avec mes petits. Et on dessine sur le thème de Ça fait rire les oiseaux.
Mais je ne serai pas au Nadeshicon (convention cosplay) pour faire des conférences, je n’irai probablement pas au Salon du livre de Québec, je ne ferai pas de lancements pour parler de mon nouveau roman, mon extraordinaire roman, mon tout nouveau chéri, L’Héritage du Kami.
Inari, le kami dont je parle dans ce récit, un dieu japonais bien connu, est particulièrement tortueux et imprévu. Si j’étais superstitieuse, je pourrais partir une folle théorie: et si ce kami avait voulu que ce soit si compliqué de parler de lui? Mais ne démarrons pas de nouvelles rumeurs, il y en a déjà trop!
C’est le temps de faire tout ce qu’on n’a jamais le temps de faire. Je n’ai jamais le temps d’écrire souvent sur mon blogue, je soupire devant ma pile de livres à lire, j’ai envie d’écouter des séries, je veux jouer à des jeux de société avec mes enfants.
C’est le temps de se parler. On a besoin des autres. Les réseaux sociaux peuvent remplir leur fonction sociale: parlons de nos douces nouvelles, intervenons quand un de nos amis poste une fausse nouvelle, rassurons avec des faits quand s’expriment les inquiétudes, rappelons pourquoi nous prenons des mesures, la solidarité dont il faut faire preuve.
C’est le temps de se réunir autrement. Pour ma part, je vous invite à un projet numérique: la lecture publique de trois de mes romans. À partir du 17 mars, je commence le projet L’heure du conte sur Facebook. Les vendredis, je mettrai ensuite ces vidéos sur ma chaine YouTube.
Le 17, 18 et 19 mars, à 20h, je lirai des scènes du roman Les Fleurs du Nord en live.
Puis le 24, 25 et 26 mars, ce sera des extraits de L’Ombre du Shinobi.
Finalement, le 31 mars, 1er et 2 avril, je lirai des parties de mon prochain roman L’Héritage du Kami, dont le lancement a été retardé.
Mon éditeur, Québec Amérique, est solidaire avec ses auteurs. Depuis vendredi, il est possible de commander leurs livres en ligne et ils seront livrés chez vous, sans frais de livraison.
C’est un printemps stressant, car on ne contrôle pas ce qui nous entoure. Il faut parfois penser à autre chose, sortir de notre environnement. Et il y a l’imagination. Pour moi, ce sera une saison de lecture. Et je vous souhaite la santé!