Les nuits sont chaudes à Kyoto. Très chaudes! Il n’y a plus de fraîcheur qui entre par la fenêtre. Il n’y a que l’humidité. En fin d’après-midi, il y a des dizaines de libellules qui volent derrière la maison. C’est presque effrayant.
Dans cette chronique, je voulais vous parler un peu de la présence d’autres langues au Japon. Probablement que je pourrais faire un très long texte sur le sujet (une maîtrise peut-être!), mais je vais me contenter de vous en tracer le portrait.
D’abord et avant toute chose: l’anglais. Évidemment, on trouve des traces d’anglais partout. C’est une mode très populaire. Sur la photo, le restaurant «Vent du sud» a été traduit en anglais par «Sauthen Wind». Autre exemple: vous voulez acheter un papier d’emballage pour un cadeau, vous aurez de la difficulté à en trouver un sans texte anglais de souhait d’anniversaire.
Vous cherchez un sac pour porter vos effets, eh bien, il y sera probablement écrit: «Today is sunny day full in happiness and joy».
Remarquez que j’ai inséré quelques erreurs d’anglais dans le texte, car cela est également une malheureuse caractéristique de cette mode: les petites notes anglaises sont plus ou moins correctes. T-shirt, aliments, restaurants, coiffeurs, cadeaux, albums-photos, on vous offre gracieusement un texte anglais truffé d’erreurs. Ne cherchez même pas à avoir un sac cadeau avec un petit texte écrit en japonais pour montrer à vos amis au retour. C’est un objet rare. Sur la photo, on voit le nom d’un kiosque très populaire: la «Second Poche». Pour les Québécois, c’est très amusant. :)
Ensuite, l’anglais s’insère allégrement dans le langage. Par exemple, même si le mot «fraise» a une traduction japonaise (ichigo), j’ai vu des yogourt offrir la plus intéressante saveur «soutouraabérii» écrit en katakana (alphabet phonétique). Avez-vous compris quelle saveur est offerte ici?
Pas toujours facile! Je peux lire les katakana, mais lire «soutouraabérii» ne garantit pas nécessairement la compréhension du mot «strawberry».Ah ah! Par chance, la plupart du temps, le mot est également écrit en anglais. Les katakana sont donc écrit pour permettre aux Japonais de savoir comment prononcer «strawberry».
Dernièrement, j’ai vu la bande-annonce d’un film tiré d’un manga très populaire: Death Note (excellent manga par ailleurs). Comme plusieurs mangas, le titre est en anglais. Et la «traduction» katakana est: «Désu nooto». Alors quand j’ai entendu l’annonceur dire le nom anglais de cette façon à la télé (avec voix dramatique et profonde), j’avoue que j’ai trouvé ça un peu drôle. :)
Maintenant... Le français! Oui, oui, le français est bien présent au Japon. On l’utilise de la même façon qu’aux États-Unis: une affiche avec quelques mots de français permettent tout de suite de créer une ambiance plus chic et distinguée. :) Alors, boulangeries, cahiers de notes ou marques de vêtements, le français se lit un peu partout.
En fin de semaine par exemple, nous avons mangé une crème glacée à Kutsuki, dans un endroit appelé «Petit lait glacé». Mon parrain fromager sera sûrement heureux d’apprendre que le «petit lait» (c’est-à-dire ce qu’on retire du fromage lors de sa production) peut devenir de la crème glacée! :) Sur la photo, on peut manger à la boulangerie «Clos des mouches» (ça promet!)
Exemple de textes assez énigmatiques sur des sacs:
«Les vacances à respecter. Un jour de repos familial. On peur rencontrer une vie en forme cette année aussi.»
«Jours de repos qui ont leur régularité. Corps et esprit tout à fait libérés. Et aux hommes.»
Tout de même, je tiens à préciser que ce qui est vraiment distingué (et qui n’a pas seulement «l’air distingué») affiche un français parfait. La boulangerie «Shinshindoo» par exemple a pour slogan: «Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien».
Bien sûr, je comprends qu’il n’est pas évident d’écrire parfaitement le français. Mais avant une impression en plusieurs exemplaires, il est préférable de faire vérifier par quelqu’un qui parle bien cette langue. Enfin! :) Ça donne quelque chose à raconter aux touristes anglophones ou francophones. :)