J'ai publié beaucoup d'ouvrages sur le Japon, mais j'ai aussi écrit des romans qui se déroulent dans Charlevoix, dont La Pomme de Justine et la série Idole, dont le premier tome s'intitule justement Anna de Charlevoix. Cette série de romans raconte l'histoire d'amour entre une vedette d'Hollywood et une Charlevoisienne qui se rencontre au Manoir Richelieu. Et c'est en fait les premiers romans que j'ai écrits, même avant mon premier ouvrage, Passion Japon. Je poursuis la publication, en vente uniquement dans Charlevoix.
Le lancement aura lieu le 6 décembre, à la Librairie Baie-Saint-Paul. Pour ceux et celles qui voudraient le lire en format papier, mais qui ne peuvent pas se rendre dans Charlevoix, vous pouvez m'écrire un petit mot, j'en ai aussi à la maison! :) Au plaisir de vous rencontrer!
27 novembre 2019
19 novembre 2019
La télé est-elle mon amie?
Je n’ai pas écrit sur mon blogue depuis mon retour du Japon. Le décalage horaire bien sûr a frappé. Le début de mon enseignement de japonais m’a pris du temps aussi. Mais étonnamment, ce sont les médias qui ont occupé la majeure partie de mes heures de travail. Et c’est bienvenu.
Car je dois avouer qu’après dix ans aux études supérieures (maîtrise et doctorat cumulés), je n’étais pas prête à m’embarquer dans un postdoctorat. J’espère pouvoir le faire plus tard, mais après avoir fait autre chose. Seulement… quoi?
Au moment où je me posais la question, j’ai reçu une invitation pour venir parler du changement d’heure à On va se le dire, à la télé de Radio-Canada. J’ai dit oui, car c’est un sujet qui me « gosse » deux fois par année. Puis ils m’ont demandé de revenir, et de revenir encore. J’ai fais donc plusieurs allers-retours à Montréal depuis quelques temps.
On m’a aussi contactée pour être recherchiste pour deux émissions spéciales de Ça prend un village qui seront diffusées pendant le temps des Fêtes à la radio. J’ai donc une carte d’employée de Radio-Canada pour quelques temps, c’est le fun. Je n’ai jamais été recherchiste pour une émission, mais j’ai déjà fait beaucoup de recherches et quelques centaines d’entrevues, alors c’est un bel assemblage des deux.
J’ai refait de la radio aussi, je suis allée discuter de la semaine de quatre jours à Du côté de chez Catherine un dimanche. Léo est venu avec moi à Montréal, on a fait la route ensemble, on est allés manger chinois.
La télé c’est un média qui dévoile tout. D’habitude, on ne voit pas mes gestes derrière le micro. À la télé, oui! Je parle toujours en faisant des faces... À la télé, c’est visible. Ton apparence, ton attitude, tout est là. Et n’étant pas comédienne, je n’ai rien d’autre à offrir que mon habituelle expressivité. Au début, je me questionnais beaucoup sur cela. Avant de comprendre que je n’avais qu’à simplement m’amuser, écouter, réagir avec les autres, des invités tous plus fascinants à découvrir les uns que les autres.
L’année 2020 approche, je me laisse encore un peu de temps pour pouvoir dire oui à des contrats momentanés, à des participations ponctuelles qui me motivent. En attendant de décanter le long processus universitaire et de (peut-être) mieux savoir où je m’en vais par la suite.
De toute façon, ma liste des choses à faire est déjà longue. Je viens d’y ajouter: corrections finales de L’Héritage du Kami, mon troisième roman dans le monde d’inspiration japonaise qui sortira chez Québec Amérique (en mars)! Finalement, j’ai très hâte à 2020!
Si vous venez au Salon, n’hésitez pas!
Car je dois avouer qu’après dix ans aux études supérieures (maîtrise et doctorat cumulés), je n’étais pas prête à m’embarquer dans un postdoctorat. J’espère pouvoir le faire plus tard, mais après avoir fait autre chose. Seulement… quoi?
Au moment où je me posais la question, j’ai reçu une invitation pour venir parler du changement d’heure à On va se le dire, à la télé de Radio-Canada. J’ai dit oui, car c’est un sujet qui me « gosse » deux fois par année. Puis ils m’ont demandé de revenir, et de revenir encore. J’ai fais donc plusieurs allers-retours à Montréal depuis quelques temps.
On m’a aussi contactée pour être recherchiste pour deux émissions spéciales de Ça prend un village qui seront diffusées pendant le temps des Fêtes à la radio. J’ai donc une carte d’employée de Radio-Canada pour quelques temps, c’est le fun. Je n’ai jamais été recherchiste pour une émission, mais j’ai déjà fait beaucoup de recherches et quelques centaines d’entrevues, alors c’est un bel assemblage des deux.
J’ai refait de la radio aussi, je suis allée discuter de la semaine de quatre jours à Du côté de chez Catherine un dimanche. Léo est venu avec moi à Montréal, on a fait la route ensemble, on est allés manger chinois.
La télé c’est un média qui dévoile tout. D’habitude, on ne voit pas mes gestes derrière le micro. À la télé, oui! Je parle toujours en faisant des faces... À la télé, c’est visible. Ton apparence, ton attitude, tout est là. Et n’étant pas comédienne, je n’ai rien d’autre à offrir que mon habituelle expressivité. Au début, je me questionnais beaucoup sur cela. Avant de comprendre que je n’avais qu’à simplement m’amuser, écouter, réagir avec les autres, des invités tous plus fascinants à découvrir les uns que les autres.
L’année 2020 approche, je me laisse encore un peu de temps pour pouvoir dire oui à des contrats momentanés, à des participations ponctuelles qui me motivent. En attendant de décanter le long processus universitaire et de (peut-être) mieux savoir où je m’en vais par la suite.
De toute façon, ma liste des choses à faire est déjà longue. Je viens d’y ajouter: corrections finales de L’Héritage du Kami, mon troisième roman dans le monde d’inspiration japonaise qui sortira chez Québec Amérique (en mars)! Finalement, j’ai très hâte à 2020!
Si vous venez au Salon, n’hésitez pas!
12 octobre 2019
Le sens du voyage
J’écris de Kyoto. C’est normalement la journée où j’aurais dû prendre le train vers Tokyo, puis l’avion vers chez moi, mais le typhon Hagibis a changé les plans. J’ai retardé mon retour pour être sûre de pouvoir circuler. Les trains sont toujours au ralenti ce matin et l’aéroport rouvrira cet après-midi, alors c’était la bonne chose à faire. À Kyoto, la situation est restée calme, du vent et de la pluie en grande partie, mais la région centrale et le nord du Japon ont subi plusieurs inondations. Il y a quatre morts, 17 personnes disparues et une centaine de blessés jusqu’à maintenant. J’ai pu suivre la situation à la télévision toute la journée hier.
Mes dix jours au Japon se sont bien passés. J’ai rencontré plusieurs personnes en personne pour la première fois, dont David Brulotte, le délégué général du Québec à Tokyo, Maud Archambault, qui a contribué avec moi au Fabuleux Japon publié chez Ulysse et plusieurs professeurs! J’ai aussi visité plusieurs amis de longue date, ce qui est un vrai bonheur.
Lors du colloque de sociologie de Japan Sociological Society, où j’étais invitée, j’ai fait ma communication sur les pères québécois et japonais. C’était en anglais, ce qui est une première pour moi! Cet événement fut intéressant, mais il y avait huit intervenants qui se succédaient pendant trois heures sans pause, ce qui est difficile pour la concentration. De plus, les sujets des panels étaient très disparates, ce qui ne favorisaient pas la réunion des gens en fonction de leur intérêt. Le dimanche, je suis allée à un panel (de huit intervenants) sur le seul sujet des minorités sexuelles au Japon, et c’était plein, ce qui démontre que c’est préférable de mettre ensemble les chercheurs ayant des thèmes communs.
J’ai ensuite visité brièvement Matsumoto et Nagano. Il y a longtemps que je voulais découvrir la région montagneuse, au centre de l’île principale. J’étais dans un ryokan, c’était fort agréable. Le moment que j’ai préféré fut au Zenkô-ji de Nagano, où l’un des moines a remarqué que je visitais seule et que je parlais japonais. Il est venu me voir, m’a demandé si je lui accordais quelques minutes et m’a fait visiter. C’était infiniment sympathique et cela a rendu mon expérience mémorable. Merci!
À Kyoto, j’ai visité une classe de littérature francophone à l’université Kyoto Gaikoku-go. J’ai parlé devant une classe en japonais pendant près d’une heure! Ça aussi, c’était une première! On pourra dire que j’ai repoussé mes frontières pendant ce court séjour au Japon! Je remercie les deux professeurs qui m’ont accueillie dans leurs classes, car c’est l’un de mes moments favoris du voyage. Les étudiants étaient super sympathiques, ils ont ri et étaient intéressés. Un grand bonheur!
Finalement, ce sont les moments où je rencontre d’autres personnes, où j’ai le temps d’avoir une longue conversation avec une amie autour d’un thé, ou en marchant lentement dans un vieux temple, que je ressens le plus que le voyage a un sens. Sans aucun doute parce qu’à travers ces discussions, ces rencontres, je change un peu à chaque fois. Et c’est le souvenir le plus précieux que je ramène de chacun de mes séjours.
Mes dix jours au Japon se sont bien passés. J’ai rencontré plusieurs personnes en personne pour la première fois, dont David Brulotte, le délégué général du Québec à Tokyo, Maud Archambault, qui a contribué avec moi au Fabuleux Japon publié chez Ulysse et plusieurs professeurs! J’ai aussi visité plusieurs amis de longue date, ce qui est un vrai bonheur.
Lors du colloque de sociologie de Japan Sociological Society, où j’étais invitée, j’ai fait ma communication sur les pères québécois et japonais. C’était en anglais, ce qui est une première pour moi! Cet événement fut intéressant, mais il y avait huit intervenants qui se succédaient pendant trois heures sans pause, ce qui est difficile pour la concentration. De plus, les sujets des panels étaient très disparates, ce qui ne favorisaient pas la réunion des gens en fonction de leur intérêt. Le dimanche, je suis allée à un panel (de huit intervenants) sur le seul sujet des minorités sexuelles au Japon, et c’était plein, ce qui démontre que c’est préférable de mettre ensemble les chercheurs ayant des thèmes communs.
J’ai ensuite visité brièvement Matsumoto et Nagano. Il y a longtemps que je voulais découvrir la région montagneuse, au centre de l’île principale. J’étais dans un ryokan, c’était fort agréable. Le moment que j’ai préféré fut au Zenkô-ji de Nagano, où l’un des moines a remarqué que je visitais seule et que je parlais japonais. Il est venu me voir, m’a demandé si je lui accordais quelques minutes et m’a fait visiter. C’était infiniment sympathique et cela a rendu mon expérience mémorable. Merci!
À Kyoto, j’ai visité une classe de littérature francophone à l’université Kyoto Gaikoku-go. J’ai parlé devant une classe en japonais pendant près d’une heure! Ça aussi, c’était une première! On pourra dire que j’ai repoussé mes frontières pendant ce court séjour au Japon! Je remercie les deux professeurs qui m’ont accueillie dans leurs classes, car c’est l’un de mes moments favoris du voyage. Les étudiants étaient super sympathiques, ils ont ri et étaient intéressés. Un grand bonheur!
Finalement, ce sont les moments où je rencontre d’autres personnes, où j’ai le temps d’avoir une longue conversation avec une amie autour d’un thé, ou en marchant lentement dans un vieux temple, que je ressens le plus que le voyage a un sens. Sans aucun doute parce qu’à travers ces discussions, ces rencontres, je change un peu à chaque fois. Et c’est le souvenir le plus précieux que je ramène de chacun de mes séjours.
30 septembre 2019
Décrochage des garçons: des activités selon le sexe? Si c’était si facile…
La semaine dernière, une école de Gatineau a dévoilé que les garçons et les filles de 5e année avaient été mis dans des classes séparées. Ce n’est pas un phénomène nouveau de séparer les genres et ce n’est pas ce qui a soulevé le plus de critiques.
Ce qui a mis le feu aux poudres du net, c’est plutôt le fait que les garçons et les filles n’avaient pas les mêmes activités. Aux gars, on parlait de robotique et de techno; aux filles de littérature et de jardinage. Des idées qui semblent venir tout droit d’une autre époque.
Par hasard, la semaine dernière, c’était aussi la sortie du livre très émouvant de François Cardinal qui dévoile avoir eu bien du mal à l’école parce que celle-ci était mal adaptée à ses intérêts, à sa façon d’apprendre. Ne suffisait qu’un petit pas de plus pour qu’on comprenne que l’école québécoise est adaptée aux filles et à leur tempérament calme et réfléchi, ce qu’a fait M. Cardinal à Pénélope et le chroniqueur Patrick Lagacé. Ce dernier reproche à tous les « hyper-progressistes » de porter peu d’attention au décrochage des garçons.
Quand je me suis indignée de cette nouvelle, je ne me suis jamais considérée comme « hyper-progressiste ». Je me suis juste dit que je n’aurais jamais eu le choix que j’ai eu.
En 5e année, je gagnais des concours de maths, j’aurais probablement été fan de robotique si ça avait existé (j’ai après tout fait un peu de programmation plus tard). Mais j’étais aussi typiquement attirée par la lecture. J’étais donc une fille qui a suivi un parcours science jusqu’à la fin du secondaire, hésitant entre les possibilités: des intérêts plus « garçon » et d’autres plus « fille ». On aurait fait quoi avec moi?
Je n’étais pas un cancre, alors on me répliquera que l’école était faite pour moi, jeune fille en plein épanouissement. À Gatineau, j’aurais juste appris plus tôt que mon étiquette « fille » me prédisposait à la littérature.
Mais des gars qui détestent l’éducation physique, j’en ai connu. Des gars qui aiment lire, mais qui ne veulent pas se faire traiter de moumounes parce que c’est l’étiquette qu’on leur donne. Des gars qui aiment le jardinage, tiens. On fait quoi avec eux?
Et des filles qui capotent sur les jeux vidéo, mais qui ont bien du mal à le dire parce que ça a une étiquette « garçon », j’en ai rencontré plusieurs dans le cadre d’une étude sur les femmes en TI que je suis en train de terminer. On fait quoi avec elles?
Des filles qui ont du mal à rester tranquillement assises sur leur chaise, ça existe aussi, j’en ai fréquenté de près. Elles auraient eu besoin de la même chose que ces gars qui bougent plus. On fait quoi avec elles?
Ça commence à faire plusieurs personnes « atypiques ». Savez-vous à quel point c’est difficile de dire qu’on aime un domaine pour lequel une étiquette genrée est apposée? Est-ce qu’on croit vraiment qu’en associant des intérêts à un genre, on aura réglé la question et que les garçons réussiront mieux à l’école, tout à coup? C’est ça, la solution gagnante dans le reste du Canada (où il y a moins de décrochage), vraiment?
Ce sont les étiquettes pré-apposées qui nuisent. Je comprends que ça rassure, que c’est plus facile quand nos intérêts correspondent à ce que l’on attend de nous. Mais c’est justement ce qui crée le déséquilibre: la catégorie « fille » se fait dire qu’être calme et rester tranquille, c’est un must pour elle. La catégorie « garçon » est encouragée à être active, à se salir. Rendu à l’école, la première est déjà « éduquée » à rester sage. Les filles qui ont d’autres intérêts que la « norme » peuvent être étiquetées comme « tomboy » ou encore paraître « fortes ». Mais les gars qui ont des intérêts vers des activités de filles, quels mots utilisent-on? Et on se surprend après que chacun des genres « favorisent » en masse des activités typiques de leur genre, sans explorer « l’autre bord » par peur d’avoir l’étiquette?
Je pensais que « les filles au jardinage » « les gars en techno », on se doutait déjà que ce n’était pas une solution potable, surtout quand on sait que c’est le milieu socioéconomique qui détermine vraiment le décrochage, pas le sexe.
Ce serait la base du succès de ne pas limiter les intérêts des enfants, de leur ouvrir toutes les portes et de les encourager à persévérer dans une passion qui les accroche à l’école. Impro, techno, art, photo, musique, jardinage, soccer, peu importe. Sans que l’étiquette « fille » ou « gars » vienne les empêcher de s’y lancer avec enthousiasme.
François Cardinal a raison sur un point essentiel: l’école est rigide, elle suit un parcours préétabli à lequel il faudrait tous correspondre. Ça fait un moment qu’on le sait, que les chercheurs le dénoncent. Il faut faire varier les méthodes pour que les enfants s’y retrouvent, développent le plaisir de l’apprentissage. Ça se peut, on le fait dans plusieurs écoles où il y a des programmes spéciaux qui motivent les jeunes: l’école secondaire d’Arvida a même ouvert un spécial E-Sport, wow! À ce que je sache, les filles aussi peuvent s’inscrire, mais si on leur a déjà confirmé au primaire que c’était étiqueté « gars », elles hésiteront en masse.
Si ma fille a envie de science, vas-y. Si t’as envie de littérature, lance-toi.
Mon fils, tu as envie de jardinage? Pas de trouble. Les maths et Minecraft? Super!
Si les gars ont envie de cultiver des plantes, il faut qu’ils se sentent à l’aise de le dire. Si elles trippent sur les jeux vidéo, il faut qu'elles puissent s’y inscrire sans un instant d’hésitation.
Mais bon, des études de chercheurs qui s’entendent et pointent dans la même direction, quand ça ne rejoint pas notre propos, on n’en a pas tellement besoin.
Je vais arrêter d’écrire maintenant parce que j’ai du mal à rester tranquillement assise sur ma chaise. De toute façon, la réussite des garçons à l’école, on s’en occupe à Gatineau.
Ce qui a mis le feu aux poudres du net, c’est plutôt le fait que les garçons et les filles n’avaient pas les mêmes activités. Aux gars, on parlait de robotique et de techno; aux filles de littérature et de jardinage. Des idées qui semblent venir tout droit d’une autre époque.
Par hasard, la semaine dernière, c’était aussi la sortie du livre très émouvant de François Cardinal qui dévoile avoir eu bien du mal à l’école parce que celle-ci était mal adaptée à ses intérêts, à sa façon d’apprendre. Ne suffisait qu’un petit pas de plus pour qu’on comprenne que l’école québécoise est adaptée aux filles et à leur tempérament calme et réfléchi, ce qu’a fait M. Cardinal à Pénélope et le chroniqueur Patrick Lagacé. Ce dernier reproche à tous les « hyper-progressistes » de porter peu d’attention au décrochage des garçons.
Quand je me suis indignée de cette nouvelle, je ne me suis jamais considérée comme « hyper-progressiste ». Je me suis juste dit que je n’aurais jamais eu le choix que j’ai eu.
En 5e année, je gagnais des concours de maths, j’aurais probablement été fan de robotique si ça avait existé (j’ai après tout fait un peu de programmation plus tard). Mais j’étais aussi typiquement attirée par la lecture. J’étais donc une fille qui a suivi un parcours science jusqu’à la fin du secondaire, hésitant entre les possibilités: des intérêts plus « garçon » et d’autres plus « fille ». On aurait fait quoi avec moi?
Je n’étais pas un cancre, alors on me répliquera que l’école était faite pour moi, jeune fille en plein épanouissement. À Gatineau, j’aurais juste appris plus tôt que mon étiquette « fille » me prédisposait à la littérature.
Mais des gars qui détestent l’éducation physique, j’en ai connu. Des gars qui aiment lire, mais qui ne veulent pas se faire traiter de moumounes parce que c’est l’étiquette qu’on leur donne. Des gars qui aiment le jardinage, tiens. On fait quoi avec eux?
Et des filles qui capotent sur les jeux vidéo, mais qui ont bien du mal à le dire parce que ça a une étiquette « garçon », j’en ai rencontré plusieurs dans le cadre d’une étude sur les femmes en TI que je suis en train de terminer. On fait quoi avec elles?
Des filles qui ont du mal à rester tranquillement assises sur leur chaise, ça existe aussi, j’en ai fréquenté de près. Elles auraient eu besoin de la même chose que ces gars qui bougent plus. On fait quoi avec elles?
Ça commence à faire plusieurs personnes « atypiques ». Savez-vous à quel point c’est difficile de dire qu’on aime un domaine pour lequel une étiquette genrée est apposée? Est-ce qu’on croit vraiment qu’en associant des intérêts à un genre, on aura réglé la question et que les garçons réussiront mieux à l’école, tout à coup? C’est ça, la solution gagnante dans le reste du Canada (où il y a moins de décrochage), vraiment?
Ce sont les étiquettes pré-apposées qui nuisent. Je comprends que ça rassure, que c’est plus facile quand nos intérêts correspondent à ce que l’on attend de nous. Mais c’est justement ce qui crée le déséquilibre: la catégorie « fille » se fait dire qu’être calme et rester tranquille, c’est un must pour elle. La catégorie « garçon » est encouragée à être active, à se salir. Rendu à l’école, la première est déjà « éduquée » à rester sage. Les filles qui ont d’autres intérêts que la « norme » peuvent être étiquetées comme « tomboy » ou encore paraître « fortes ». Mais les gars qui ont des intérêts vers des activités de filles, quels mots utilisent-on? Et on se surprend après que chacun des genres « favorisent » en masse des activités typiques de leur genre, sans explorer « l’autre bord » par peur d’avoir l’étiquette?
Je pensais que « les filles au jardinage » « les gars en techno », on se doutait déjà que ce n’était pas une solution potable, surtout quand on sait que c’est le milieu socioéconomique qui détermine vraiment le décrochage, pas le sexe.
Ce serait la base du succès de ne pas limiter les intérêts des enfants, de leur ouvrir toutes les portes et de les encourager à persévérer dans une passion qui les accroche à l’école. Impro, techno, art, photo, musique, jardinage, soccer, peu importe. Sans que l’étiquette « fille » ou « gars » vienne les empêcher de s’y lancer avec enthousiasme.
François Cardinal a raison sur un point essentiel: l’école est rigide, elle suit un parcours préétabli à lequel il faudrait tous correspondre. Ça fait un moment qu’on le sait, que les chercheurs le dénoncent. Il faut faire varier les méthodes pour que les enfants s’y retrouvent, développent le plaisir de l’apprentissage. Ça se peut, on le fait dans plusieurs écoles où il y a des programmes spéciaux qui motivent les jeunes: l’école secondaire d’Arvida a même ouvert un spécial E-Sport, wow! À ce que je sache, les filles aussi peuvent s’inscrire, mais si on leur a déjà confirmé au primaire que c’était étiqueté « gars », elles hésiteront en masse.
Si ma fille a envie de science, vas-y. Si t’as envie de littérature, lance-toi.
Mon fils, tu as envie de jardinage? Pas de trouble. Les maths et Minecraft? Super!
Si les gars ont envie de cultiver des plantes, il faut qu’ils se sentent à l’aise de le dire. Si elles trippent sur les jeux vidéo, il faut qu'elles puissent s’y inscrire sans un instant d’hésitation.
Mais bon, des études de chercheurs qui s’entendent et pointent dans la même direction, quand ça ne rejoint pas notre propos, on n’en a pas tellement besoin.
Je vais arrêter d’écrire maintenant parce que j’ai du mal à rester tranquillement assise sur ma chaise. De toute façon, la réussite des garçons à l’école, on s’en occupe à Gatineau.
19 septembre 2019
40 ans et son image
Comme l’an dernier, je décollerai vers le Japon le jour de mon anniversaire. La fête durera donc très peu de temps, car je passerai la ligne de changement de date au milieu du Pacifique et le 2 octobre deviendra brusquement le 3. En 2018, j’ai « vécu » 8 heures du jour de mon anniversaire; cette année, ce sera un peu plus. Si je les mets ensemble, ça fera moins de 24 heures! C’est très drôle.
Le problème avec le changement de décennie est que chaque âge porte des « attentes ». Et en entrant dans le 40, je corresponds de moins en moins à ces dernières.
Personnellement, vieillir ne me fait pas grand-chose. Dans ma tête, j’étais déjà « vieille » quand j’avais 5 ans. Je me sentais décalée, encore plus en arrivant à l’adolescence. La « beauté » et la fraicheur de la jeunesse ne m’ont jamais vraiment servie. Je restais concentrée sur mes livres, je chantais dans ma chambre en cachette et j’avais la tête dans mes projets et mes rêves, avec mille et une envies.
Alors vieillir pour moi, ça a longtemps voulu dire qu’on me reprochait de moins en moins d’être comme je suis. J’avais l’air plus « normale » de partir à l’étranger en sac à dos, de changer d’emplois, de revenir aux études au lieu d’être sérieuse. C’était « de mon âge ».
Mais 40 ans, c’est un tournant où ma façon de vivre recommence à être taxée de « bizarre ». Je n’ai pas de job stable, pas de maison, pas de définition précise de qui je suis. Quand je sors une carte d’affaires, je dois me demander laquelle convient à la personne devant moi: celle plus sérieuse, avec mon titre de sociologue ou celle en japonais qui précise mon pays? Celle où il y a l’énumération de mes réseaux sociaux? Celle avec mes livres? Celle consacrée au Japon ou à l’Islande? Ou la « retraitée » carte d’affaire musicale?
Ce qui est normal pour moi, c’est d’être multi, alors je suis à l’aise avec mes différentes cartes. Mais ça provoque deux types d’effets: « Wow! Je t’envie! Comment tu fais? » ou « Vas-tu te brancher un moment donné? » Étrangement, ma réponse est la même: « Je ne sais pas ». Ça dépend de tant de choses hors de ma volonté: l’inspiration, la passion, la chance, les idées, la santé, le chum, la famille.
On remarquera que l’âge n’entre pas dans mes critères. Bien sûr, l’âge vient jouer dans l’aspect « santé », mais la réplique « Ce n’est plus de ton âge » n’a pas plus d’impact que « Tu es trop jeune pour ça » en avait quand j’avais 12 ans. Désolée. La vie est trop courte pour que j’ajoute ce critère à mes limites.
L’apparence de jeunesse, c’est un avantage quand on veut cruiser. Mais pas quand on doit être crédible en contexte académique. Alors, pour mon prochain voyage, je ne conviens pas.
J’assume. Je serai la seule femme sur mon panel au congrès de sociologie, à Tokyo. Une des rares étrangères aussi. J’amène mon complet vert printemps. Tant qu’à sortir du lot, aussi bien le faire franchement.
Tout ça pour dire que je suis bien stressée de prendre cet avion. Et mes 40 ans.
Heureusement, l’envie ne s’est pas tarie. J’ai bien l’intention de le faire durer jusqu’à mes 100 ans. On s’en reparlera à ce moment-là, ça arrivera bien assez vite.
Le problème avec le changement de décennie est que chaque âge porte des « attentes ». Et en entrant dans le 40, je corresponds de moins en moins à ces dernières.
Personnellement, vieillir ne me fait pas grand-chose. Dans ma tête, j’étais déjà « vieille » quand j’avais 5 ans. Je me sentais décalée, encore plus en arrivant à l’adolescence. La « beauté » et la fraicheur de la jeunesse ne m’ont jamais vraiment servie. Je restais concentrée sur mes livres, je chantais dans ma chambre en cachette et j’avais la tête dans mes projets et mes rêves, avec mille et une envies.
Alors vieillir pour moi, ça a longtemps voulu dire qu’on me reprochait de moins en moins d’être comme je suis. J’avais l’air plus « normale » de partir à l’étranger en sac à dos, de changer d’emplois, de revenir aux études au lieu d’être sérieuse. C’était « de mon âge ».
Mais 40 ans, c’est un tournant où ma façon de vivre recommence à être taxée de « bizarre ». Je n’ai pas de job stable, pas de maison, pas de définition précise de qui je suis. Quand je sors une carte d’affaires, je dois me demander laquelle convient à la personne devant moi: celle plus sérieuse, avec mon titre de sociologue ou celle en japonais qui précise mon pays? Celle où il y a l’énumération de mes réseaux sociaux? Celle avec mes livres? Celle consacrée au Japon ou à l’Islande? Ou la « retraitée » carte d’affaire musicale?
Ce qui est normal pour moi, c’est d’être multi, alors je suis à l’aise avec mes différentes cartes. Mais ça provoque deux types d’effets: « Wow! Je t’envie! Comment tu fais? » ou « Vas-tu te brancher un moment donné? » Étrangement, ma réponse est la même: « Je ne sais pas ». Ça dépend de tant de choses hors de ma volonté: l’inspiration, la passion, la chance, les idées, la santé, le chum, la famille.
On remarquera que l’âge n’entre pas dans mes critères. Bien sûr, l’âge vient jouer dans l’aspect « santé », mais la réplique « Ce n’est plus de ton âge » n’a pas plus d’impact que « Tu es trop jeune pour ça » en avait quand j’avais 12 ans. Désolée. La vie est trop courte pour que j’ajoute ce critère à mes limites.
L’apparence de jeunesse, c’est un avantage quand on veut cruiser. Mais pas quand on doit être crédible en contexte académique. Alors, pour mon prochain voyage, je ne conviens pas.
J’assume. Je serai la seule femme sur mon panel au congrès de sociologie, à Tokyo. Une des rares étrangères aussi. J’amène mon complet vert printemps. Tant qu’à sortir du lot, aussi bien le faire franchement.
Tout ça pour dire que je suis bien stressée de prendre cet avion. Et mes 40 ans.
Heureusement, l’envie ne s’est pas tarie. J’ai bien l’intention de le faire durer jusqu’à mes 100 ans. On s’en reparlera à ce moment-là, ça arrivera bien assez vite.
20 août 2019
Otakuthon 2019
J'ai participé la première fois à l'Otakuthon l'année dernière. Tant qu'à y être, j'avais aussi décidé de faire du cosplay en 2018, incarnant la mère de Naruto, Uzumaki Kushina. J'avais tellement aimé que j'ai eu le goût d'y retourner. Mais cette année, c’est en tant qu’invitée que j'y suis allée. J’étais donc dans le programme et je présentais des panels pendant ces trois jours: deux sur le Japon (Passion Japon, Quand le Japon devient un travail) en plus d’un autre sur Naruto (Ce que cache le manga Naruto). J’avais aussi une table marchande où je pouvais proposer mes différents livres sur le Japon et j'avais trois séances d’autographes. J'en ai profité pour amener toute la famille avec moi. Léo était tout excité d'avoir une carte d'accès spéciale, jaune comme Pikachu, identifiée à son nom en plus.
Faire l'Otakuthon en famille, c'est aussi préparer quatre cosplays, heureusement que certains étaient plus simples que d'autres! Nous avions choisi d'incarner toute la famille de Naruto, l'une des seules qui existent dans les animés japonais, les héros ayant tendance à ne pas vieillir, bien souvent... Je voulais que les enfants puissent s’amuser et pas seulement tenir la table marchande des livres de maman! Ah ah! :) Ce fut un grand bonheur, les enfants ont le bon âge, et mon chum s’est fait teindre les cheveux en blond pour incarner Naruto, ça lui allait comme un gant! Je l’ai trouvé pas mal hot et les enfants vraiment cutes… :)
J’étais dans les invités officiels, oui, mais personne ne venait aux conférences parce qu’ils me connaissaient avant. Ils venaient parce que le thème les intéressait et aussi, pour plusieurs, parce que la conférence était en français. Une grande salle m’avait été allouée, alors j’ai été très surprise quand je suis entrée et qu’elle était bien remplie! Je débutais avec Passion Japon, une conférence que j’ai donnée très souvent, alors ça réduisait le stress. Et je me suis bien amusée encore une fois.
Si certaines personnes s’étaient arrêtées à ma table pour acheter des livres parce que le thème les intéressait (les couvertures des Fleurs du Nord et de L’Ombre du Shinobi sont si belles…), j’ai commencé à voir davantage de gens venir à la table après la conférence. Ils venaient me jaser du Japon, de leurs projets, c’était vraiment le fun!
Je dois avouer que le vendredi, je me suis ennuyée lors de la première séance d’autographes. J’étais remisée dans la rangée E (celle des « oubliées » comme je l’ai appelée), à regarder les A, B, C, D rencontrer des fans. Alors j’ai invité les gens venus à la deuxième conférence, le samedi, à me sauver de la solitude et à venir jaser avec moi. Et j’ai eu du monde qui ont eu pitié de moi (un grand merci!) Sans blague, ce fut un beau samedi!
Le dimanche, c’était ma conférence sur Naruto. J’ai donc pris soin de revêtir tout mon costume de Hinata (l’amoureuse de Naruto), perruque comprise, avant de m’installer. La salle était complètement pleine! Et comme c’était la première fois que je présentais cette conférence-là, un peu plus sérieuse à propos de mon analyse de ce manga en lien avec le Japon d’aujourd’hui, c’était plus stressant. Mais les gens ont été vraiment attentifs. Plusieurs, sont venus jaser avec moi de leur propre théorie sur Naruto à la table marchande ou pendant la séance d’autographes. J’ai ADORÉ ces moments. Ça m’a donné le goût de continuer à analyser des mangas.
On a eu aussi plusieurs photoshoots: un avec un photographe officiel, un autre avec tous les autres personnages de Naruto et un dernier à thématique Boruto. J’ai pu rencontrer des cosplayeurs professionnels magnifiques, faire une entrevue vidéo avec l’Antre du Geek et surtout jaser avec quelques invités japonais, ce qui m’a permis de pratiquer mon japonais (ce qui ne fait pas de tort car mon prochain voyage approche!)
Bref, un bilan complètement positif de l’événement. On revient avec des courbatures partout, une énorme pile de vêtements et de costumes à laver, des enfants et des parents très fatigués, mais très heureux de l’expérience. Et plein d’achats (affiches, toutous, figurines) bien sûr! Les artistes sont tellement impressionnants!
J’espère que les participants aux conférences ont eu autant de plaisir à y assister que moi à les faire. Et que ceux et celles qui ont acheté mes livres prolongeront leur plaisir en découvrant mon Japon imaginaire!
Faire l'Otakuthon en famille, c'est aussi préparer quatre cosplays, heureusement que certains étaient plus simples que d'autres! Nous avions choisi d'incarner toute la famille de Naruto, l'une des seules qui existent dans les animés japonais, les héros ayant tendance à ne pas vieillir, bien souvent... Je voulais que les enfants puissent s’amuser et pas seulement tenir la table marchande des livres de maman! Ah ah! :) Ce fut un grand bonheur, les enfants ont le bon âge, et mon chum s’est fait teindre les cheveux en blond pour incarner Naruto, ça lui allait comme un gant! Je l’ai trouvé pas mal hot et les enfants vraiment cutes… :)
J’étais dans les invités officiels, oui, mais personne ne venait aux conférences parce qu’ils me connaissaient avant. Ils venaient parce que le thème les intéressait et aussi, pour plusieurs, parce que la conférence était en français. Une grande salle m’avait été allouée, alors j’ai été très surprise quand je suis entrée et qu’elle était bien remplie! Je débutais avec Passion Japon, une conférence que j’ai donnée très souvent, alors ça réduisait le stress. Et je me suis bien amusée encore une fois.
Si certaines personnes s’étaient arrêtées à ma table pour acheter des livres parce que le thème les intéressait (les couvertures des Fleurs du Nord et de L’Ombre du Shinobi sont si belles…), j’ai commencé à voir davantage de gens venir à la table après la conférence. Ils venaient me jaser du Japon, de leurs projets, c’était vraiment le fun!
Je dois avouer que le vendredi, je me suis ennuyée lors de la première séance d’autographes. J’étais remisée dans la rangée E (celle des « oubliées » comme je l’ai appelée), à regarder les A, B, C, D rencontrer des fans. Alors j’ai invité les gens venus à la deuxième conférence, le samedi, à me sauver de la solitude et à venir jaser avec moi. Et j’ai eu du monde qui ont eu pitié de moi (un grand merci!) Sans blague, ce fut un beau samedi!
Le dimanche, c’était ma conférence sur Naruto. J’ai donc pris soin de revêtir tout mon costume de Hinata (l’amoureuse de Naruto), perruque comprise, avant de m’installer. La salle était complètement pleine! Et comme c’était la première fois que je présentais cette conférence-là, un peu plus sérieuse à propos de mon analyse de ce manga en lien avec le Japon d’aujourd’hui, c’était plus stressant. Mais les gens ont été vraiment attentifs. Plusieurs, sont venus jaser avec moi de leur propre théorie sur Naruto à la table marchande ou pendant la séance d’autographes. J’ai ADORÉ ces moments. Ça m’a donné le goût de continuer à analyser des mangas.
On a eu aussi plusieurs photoshoots: un avec un photographe officiel, un autre avec tous les autres personnages de Naruto et un dernier à thématique Boruto. J’ai pu rencontrer des cosplayeurs professionnels magnifiques, faire une entrevue vidéo avec l’Antre du Geek et surtout jaser avec quelques invités japonais, ce qui m’a permis de pratiquer mon japonais (ce qui ne fait pas de tort car mon prochain voyage approche!)
Bref, un bilan complètement positif de l’événement. On revient avec des courbatures partout, une énorme pile de vêtements et de costumes à laver, des enfants et des parents très fatigués, mais très heureux de l’expérience. Et plein d’achats (affiches, toutous, figurines) bien sûr! Les artistes sont tellement impressionnants!
J’espère que les participants aux conférences ont eu autant de plaisir à y assister que moi à les faire. Et que ceux et celles qui ont acheté mes livres prolongeront leur plaisir en découvrant mon Japon imaginaire!
05 juillet 2019
Du japonais au français : réflexions sur la traduction
Je suis autrice et lectrice. Mais je ne me suis jamais considérée traductrice. Pour plusieurs raisons: d’abord je trouve insuffisante ma maîtrise de mes langues secondes. Ensuite, les quelques notions j’ai eu sur le sujet lorsque j’étudiais en rédaction, m’ont appris à quel point traduire, bien traduire, est un métier difficile.
Pourtant, je m’y suis commise avec Nous sommes tous différents et nous sommes tous beaux. En lisant l’article scientifique d’Isabelle Bilodeau, professeure à l’Aichi Shukutoku University, qui analyse les commentaires des traducteurs dans les livres (beaucoup plus fréquents dans les ouvrages en japonais qu’en anglais ou en français), j’ai réalisé que je faisais de tels commentaires, mais dans les salons du livre ou en discussion avec une personne intéressée par l'ouvrage. J’ai eu envie de partager mes réflexions autrement, d’où ce billet!
Les fleurs de feu
Commençons par les mots intraduisibles. En japonais, le feu d’artifice s’appelle « la fleur de feu ». C’est joli, n’est-ce pas? Misuzu aussi semblait trouver le terme très poétique car elle en a fait un poème où elle joue sur le fait que la « fleur de feu » sont « des fleurs venant de pays invisibles pour les yeux ».
Comment l’enfant francophone pourra-t-il comprendre le lien entre ce pays invisible et les « feux d’artifice » qui ne sont pas des « fleurs de feu » en français? J’ai donc fait un compromis, profitant des répétitions du poème en japonais. Si dans la première ligne, j’ai choisi « feu d’artifice », dans la deuxième (où le mot revenait), j’ai plutôt opté pour « fleurs de feu » pour qu’on puisse les « voir » dessinées dans le ciel.
Le bruit d’un flocon qui se pose
Dans Le chant de grand-maman, on croise une onomatopée japonaise, c’est-à-dire la répétition d’un son pour transmettre un état. Par exemple, le très populaire Pikachu tire son nom de l’onomatopée pika-pika qui indique les étincelles du feu. Le japonais est rempli de tels usages, c’est très commun.
Misuzu parle donc de la neige à la toute fin du poème et elle utilise deux fois sara-sara. Cette onomatopée désigne le bruit que font les feuilles de bambous (comme dans la chanson traditionnelle de Tanabata pour ceux qui la connaissent!), mais aussi le son que font les flocons en se posant.
Ok… Nous n’avons pas de mots pour parler du bruit des flocons. Je comprends pourtant fort bien ce qu’elle veut dire. J’ai toujours adoré me coucher dans la neige et regarder le ciel déverser le blanc sur moi. Alors, moi aussi, j’ai déjà entendu ce son léger et étouffé d’un flocon qui se dépose sur une accumulation de neige. Mais en français, il n’y a pas de mot.
Il a donc fallu que je décrive ce son: « Pareil au son d’un flocon qui se pose », c’est le mieux que j’ai trouvé pour ne pas passer outre le sara-sara japonais.
Les poèmes en japonais
Une chose m’a rassurée quand j’ai débuté ce projet: mon éditrice a proposé d’inclure la version japonaise des poèmes (en caractères japonais ET romanisés) juste à côté de la traduction française. Ça m’a apaisée car je sais que ceux et celles qui maîtrisent cette langue pourront observer/refaire/critiquer les choix de ma traduction.
Car traduire, c’est nécessairement faire des choix. On ne peut arriver au même résultat que l’original, peu importe les efforts. C’est crève-cœur quand on aime les versions originales. Mais, à moins que le génie d’Aladdin m’accorde le vœu de parler la totalité des langues de la terre, je ne pourrai jamais apprécier les créations littéraires originales de toute l’humanité. Alors la traduction est le palliatif.
J’avais choisi 13 poèmes, en collaboration avec l’illustratrice, Rieko Koresawa. Un équilibre entre les poèmes les plus connus de Misuzu Kaneko (L’oisillon, la clochette et moi; Es-tu seulement l’écho?; Tout aimer), ceux qui évoquent une réalité partagée avec le Québec (La neige qui s’accumule; Les étoiles et les pissenlits) et les autres qui inspiraient des images fortes à Rieko (L’enterrement de la baleine; Les abeilles et les dieux).
Le public-cible
Pour guider mes choix de traduction (registre de langue, répétitions), j’ai gardé en tête que Misuzu Kaneko est reconnue au Japon comme une poétesse pour enfants. De la même manière, ce sont aux enfants que je voulais que ces poèmes s’adressent. Je voulais qu’ils voient les images que Misuzu fait naître dans l’imagination, aussi clairement que les enfants japonais.
Ça a bien sûr teinté le texte. Dans le poème La grue, on utilise le terme tanchô no tsuru pour désigner l’oiseau, un terme qui se traduit d’au moins cinq façons en français, à cause des différentes régions d’Asie où on croise cette grue. Je n’allais certainement pas choisir le terme scientifique (grus japonensis), alors j’ai opté pour « grue à couronne rouge » que j’ai modifié un peu pour « grue couronnée de rouge ».
Le plus difficile des poèmes fut Le chant de grand-maman. Dans une seule ligne, Misuzu utilise Otsuru, Senmatsu, Chûjô-hime. Ce sont trois titres d’histoires chantées traditionnelles… que les enfants francophones ne connaissent pas. Que faire? Comment transmettre la peine dans la voix de la grand-mère qui chante ces histoires tristes? Choisir des contes bien connus en français pour que les enfants comprennent les images: La petite fille aux allumettes, Tom Pouce, Cendrillon? Mais les équivalents sont nécessairement très loin des trois histoires choisis par Misuzu.
Alors j’ai plutôt choisi de faire de chacun des titres une ligne de quelques mots qui « résume » l’histoire. Otsuru est devenu « Celui de la fillette qui cherche sa mère en vain », Senmatsu « Du serviteur du petit samouraï qui meurt » et Chôjô-hime « De la princesse fidèle et mal aimée ».
Voilà. Je n’ai pas parlé des répétitions; du haori que j’ai laissé tel quel en japonais parce que, dans le contexte, on comprend assez bien que c’est un vêtement; du mot kami que j’ai traduit par « dieux » au pluriel, bien heureuse que les kamis soient si nombreux au Japon et me permette d’inclure tous les dieux des lecteurs.
Mais je dirai une dernière chose: j’espère que la traduction de ces poèmes transmet l’émerveillement et la richesse des émotions que sait si bien faire vivre Misuzu Kaneko. Et je pense que les commentaires des traducteurs à propos de leur travail est certainement lié en partie à leur désir d'expliquer leurs choix. C'est très intéressant finalement!
Pourtant, je m’y suis commise avec Nous sommes tous différents et nous sommes tous beaux. En lisant l’article scientifique d’Isabelle Bilodeau, professeure à l’Aichi Shukutoku University, qui analyse les commentaires des traducteurs dans les livres (beaucoup plus fréquents dans les ouvrages en japonais qu’en anglais ou en français), j’ai réalisé que je faisais de tels commentaires, mais dans les salons du livre ou en discussion avec une personne intéressée par l'ouvrage. J’ai eu envie de partager mes réflexions autrement, d’où ce billet!
Les fleurs de feu
Commençons par les mots intraduisibles. En japonais, le feu d’artifice s’appelle « la fleur de feu ». C’est joli, n’est-ce pas? Misuzu aussi semblait trouver le terme très poétique car elle en a fait un poème où elle joue sur le fait que la « fleur de feu » sont « des fleurs venant de pays invisibles pour les yeux ».
Comment l’enfant francophone pourra-t-il comprendre le lien entre ce pays invisible et les « feux d’artifice » qui ne sont pas des « fleurs de feu » en français? J’ai donc fait un compromis, profitant des répétitions du poème en japonais. Si dans la première ligne, j’ai choisi « feu d’artifice », dans la deuxième (où le mot revenait), j’ai plutôt opté pour « fleurs de feu » pour qu’on puisse les « voir » dessinées dans le ciel.
Le bruit d’un flocon qui se pose
Dans Le chant de grand-maman, on croise une onomatopée japonaise, c’est-à-dire la répétition d’un son pour transmettre un état. Par exemple, le très populaire Pikachu tire son nom de l’onomatopée pika-pika qui indique les étincelles du feu. Le japonais est rempli de tels usages, c’est très commun.
Misuzu parle donc de la neige à la toute fin du poème et elle utilise deux fois sara-sara. Cette onomatopée désigne le bruit que font les feuilles de bambous (comme dans la chanson traditionnelle de Tanabata pour ceux qui la connaissent!), mais aussi le son que font les flocons en se posant.
Ok… Nous n’avons pas de mots pour parler du bruit des flocons. Je comprends pourtant fort bien ce qu’elle veut dire. J’ai toujours adoré me coucher dans la neige et regarder le ciel déverser le blanc sur moi. Alors, moi aussi, j’ai déjà entendu ce son léger et étouffé d’un flocon qui se dépose sur une accumulation de neige. Mais en français, il n’y a pas de mot.
Il a donc fallu que je décrive ce son: « Pareil au son d’un flocon qui se pose », c’est le mieux que j’ai trouvé pour ne pas passer outre le sara-sara japonais.
Les poèmes en japonais
Une chose m’a rassurée quand j’ai débuté ce projet: mon éditrice a proposé d’inclure la version japonaise des poèmes (en caractères japonais ET romanisés) juste à côté de la traduction française. Ça m’a apaisée car je sais que ceux et celles qui maîtrisent cette langue pourront observer/refaire/critiquer les choix de ma traduction.
Car traduire, c’est nécessairement faire des choix. On ne peut arriver au même résultat que l’original, peu importe les efforts. C’est crève-cœur quand on aime les versions originales. Mais, à moins que le génie d’Aladdin m’accorde le vœu de parler la totalité des langues de la terre, je ne pourrai jamais apprécier les créations littéraires originales de toute l’humanité. Alors la traduction est le palliatif.
J’avais choisi 13 poèmes, en collaboration avec l’illustratrice, Rieko Koresawa. Un équilibre entre les poèmes les plus connus de Misuzu Kaneko (L’oisillon, la clochette et moi; Es-tu seulement l’écho?; Tout aimer), ceux qui évoquent une réalité partagée avec le Québec (La neige qui s’accumule; Les étoiles et les pissenlits) et les autres qui inspiraient des images fortes à Rieko (L’enterrement de la baleine; Les abeilles et les dieux).
Le public-cible
Pour guider mes choix de traduction (registre de langue, répétitions), j’ai gardé en tête que Misuzu Kaneko est reconnue au Japon comme une poétesse pour enfants. De la même manière, ce sont aux enfants que je voulais que ces poèmes s’adressent. Je voulais qu’ils voient les images que Misuzu fait naître dans l’imagination, aussi clairement que les enfants japonais.
Ça a bien sûr teinté le texte. Dans le poème La grue, on utilise le terme tanchô no tsuru pour désigner l’oiseau, un terme qui se traduit d’au moins cinq façons en français, à cause des différentes régions d’Asie où on croise cette grue. Je n’allais certainement pas choisir le terme scientifique (grus japonensis), alors j’ai opté pour « grue à couronne rouge » que j’ai modifié un peu pour « grue couronnée de rouge ».
Le plus difficile des poèmes fut Le chant de grand-maman. Dans une seule ligne, Misuzu utilise Otsuru, Senmatsu, Chûjô-hime. Ce sont trois titres d’histoires chantées traditionnelles… que les enfants francophones ne connaissent pas. Que faire? Comment transmettre la peine dans la voix de la grand-mère qui chante ces histoires tristes? Choisir des contes bien connus en français pour que les enfants comprennent les images: La petite fille aux allumettes, Tom Pouce, Cendrillon? Mais les équivalents sont nécessairement très loin des trois histoires choisis par Misuzu.
Alors j’ai plutôt choisi de faire de chacun des titres une ligne de quelques mots qui « résume » l’histoire. Otsuru est devenu « Celui de la fillette qui cherche sa mère en vain », Senmatsu « Du serviteur du petit samouraï qui meurt » et Chôjô-hime « De la princesse fidèle et mal aimée ».
Voilà. Je n’ai pas parlé des répétitions; du haori que j’ai laissé tel quel en japonais parce que, dans le contexte, on comprend assez bien que c’est un vêtement; du mot kami que j’ai traduit par « dieux » au pluriel, bien heureuse que les kamis soient si nombreux au Japon et me permette d’inclure tous les dieux des lecteurs.
Mais je dirai une dernière chose: j’espère que la traduction de ces poèmes transmet l’émerveillement et la richesse des émotions que sait si bien faire vivre Misuzu Kaneko. Et je pense que les commentaires des traducteurs à propos de leur travail est certainement lié en partie à leur désir d'expliquer leurs choix. C'est très intéressant finalement!
03 juin 2019
Colloque au Japon en octobre
Bonne nouvelle: j’irai présenter ma thèse sur les pères québécois dans un congrès de sociologie au Japon! J’ai obtenu une bourse de voyage de la Japan Sociological Society pour me rendre à Tokyo en octobre. Je serai donc dans l’avion le jour de mon anniversaire pour un court séjour de 10 jours dans la capitale, mais aussi une visite plus touristique à Matsumoto (dans les montagnes) ainsi qu’un passage à Nagoya et trois jours à Kyoto pour revoir les amis. Je suis contente car c’est une belle reconnaissance de l’intérêt pour mon sujet de thèse. Avec tout ce qui est arrivé à la fin de ce doctorat, on peut dire que ma confiance avait été diminuée! Et je suis heureuse de pouvoir parler des papas québécois au Japon!
Je suis également allée faire un aller-retour à Gatineau pour le congrès de l’ACFAS. Je présentais ma thèse sur les pères lors du colloque organisé par le Régime québécois d’assurance parentale. Ce fut une belle occasion de discuter avec les autres chercheurs qui travaillent sur le même sujet: toutes les présentations étaient très intéressantes!
Professionnellement, j’ai l’impression d’avoir plusieurs vies.
Les gens qui me connaissent pour mes recherches sur la famille ignorent que j’écris des romans.
Ceux qui connaissent l’autrice et consultent la liste de mes ouvrages ne trouveront pas les publications scientifiques.
Et il y a la radio avec les chroniques sur la sociologie ou le Japon qui mélangent un peu tout ça…
C’est un peu compliqué de donner une réponse courte à la question: « Qu’est-ce que tu fais dans la vie? » Pourtant, ces différents champs ne sont pas exclusifs, ils s’influencent. Quand on lit mes romans, c’est assez évident que je m’intéresse beaucoup à la façon dont on vit, aux injustices qui sont toujours présentes dans les sociétés, aux lignes grises. Mes recherches me permettent de réfléchir à cette organisation de la société, mes chroniques à Radio-Canada aussi car elles me font souvent explorer des sujets que je connaissais moins.
J’ai passé le mois de mai à écrire mon prochain roman, dans le même monde que Les Fleurs du Nord et L’Ombre du Shinobi. C’est difficile à écrire, car il y a plusieurs scènes chargées en émotions. Quand je les écris, je les « vis » aussi, alors que je n’en ai pas toujours envie (tout dépend des émotions à vivre!) En plus, quand j’écris, je dors mal. Dès que je suis étendue, je me ressasse les scènes écrites et celles qui me restent. Alors les nuits sont courtes comme si j’avais le moteur « imagination » fixé sur « maximum » depuis un mois… Je vous jure qu'il y en a des rebondissements, des émotions, des combats et des images, oh! des images!, magnifiques! J'essaie de les dessiner avec des mots...
Je suis également allée faire un aller-retour à Gatineau pour le congrès de l’ACFAS. Je présentais ma thèse sur les pères lors du colloque organisé par le Régime québécois d’assurance parentale. Ce fut une belle occasion de discuter avec les autres chercheurs qui travaillent sur le même sujet: toutes les présentations étaient très intéressantes!
Professionnellement, j’ai l’impression d’avoir plusieurs vies.
Les gens qui me connaissent pour mes recherches sur la famille ignorent que j’écris des romans.
Ceux qui connaissent l’autrice et consultent la liste de mes ouvrages ne trouveront pas les publications scientifiques.
Et il y a la radio avec les chroniques sur la sociologie ou le Japon qui mélangent un peu tout ça…
C’est un peu compliqué de donner une réponse courte à la question: « Qu’est-ce que tu fais dans la vie? » Pourtant, ces différents champs ne sont pas exclusifs, ils s’influencent. Quand on lit mes romans, c’est assez évident que je m’intéresse beaucoup à la façon dont on vit, aux injustices qui sont toujours présentes dans les sociétés, aux lignes grises. Mes recherches me permettent de réfléchir à cette organisation de la société, mes chroniques à Radio-Canada aussi car elles me font souvent explorer des sujets que je connaissais moins.
J’ai passé le mois de mai à écrire mon prochain roman, dans le même monde que Les Fleurs du Nord et L’Ombre du Shinobi. C’est difficile à écrire, car il y a plusieurs scènes chargées en émotions. Quand je les écris, je les « vis » aussi, alors que je n’en ai pas toujours envie (tout dépend des émotions à vivre!) En plus, quand j’écris, je dors mal. Dès que je suis étendue, je me ressasse les scènes écrites et celles qui me restent. Alors les nuits sont courtes comme si j’avais le moteur « imagination » fixé sur « maximum » depuis un mois… Je vous jure qu'il y en a des rebondissements, des émotions, des combats et des images, oh! des images!, magnifiques! J'essaie de les dessiner avec des mots...
30 avril 2019
Konnichiwa こんにちは
L'ère impériale Heisei 平成 (accomplissement de la paix) se termine aujourd'hui et, dès demain, le Japon débutera une nouvelle ère impériale, Reiwa 令和 (belle harmonie) avec l'empereur Naruhito. Les mots de l'empereur Akihito lors de son abdication ce matin furent très touchants. Je comprends l'attachement des Japonais pour cet empereur sortant. Il gardait toujours sa réserve, mais sans paraître froid et sans émotion. C'est un équilibre difficile à atteindre.
À partir de demain, sur tous les documents officiels (factures, permis, visas, etc.), on notera donc le premier mai ainsi:
令和元年5月1日
Ce qui signifie "Reiwa année d'origine, 5e mois, 1er jour". L'année 2 de Reiwa débutera le 1er janvier 2020, ce qui veut dire que cette première année sera un peu plus courte que les autres. C'est que le Japon combine le système des ères impériales avec les années plus courantes pour nous...
J'ai parlé de la famille impériale et du changement d'ère à Médium large hier.
J'ai aussi présenté ma série de courts documentaires intitulée Konnichiwa こんにちは soit "bonjour" en japonais. J'explore en cinq minutes (sauf neuf minutes pour la capsule sur le vin!) les sujets suivants: le mariage, la calligraphie, les saisons de Kyoto, la gestion des déchets, les trains, les vins japonais et l'identité okinawaïenne. J'y ai travaillé à peu près un an pour la recherche, la musique avec Philippe, le tournage, les entrevues, traductions, compositions, enregistrements, montage, etc. Je suis heureuse que ce travail soit enfin disponible!
Je vous souhaite une prochaine ère impériale digne de son nom, soit de belle harmonie!
À partir de demain, sur tous les documents officiels (factures, permis, visas, etc.), on notera donc le premier mai ainsi:
令和元年5月1日
Ce qui signifie "Reiwa année d'origine, 5e mois, 1er jour". L'année 2 de Reiwa débutera le 1er janvier 2020, ce qui veut dire que cette première année sera un peu plus courte que les autres. C'est que le Japon combine le système des ères impériales avec les années plus courantes pour nous...
J'ai parlé de la famille impériale et du changement d'ère à Médium large hier.
J'ai aussi présenté ma série de courts documentaires intitulée Konnichiwa こんにちは soit "bonjour" en japonais. J'explore en cinq minutes (sauf neuf minutes pour la capsule sur le vin!) les sujets suivants: le mariage, la calligraphie, les saisons de Kyoto, la gestion des déchets, les trains, les vins japonais et l'identité okinawaïenne. J'y ai travaillé à peu près un an pour la recherche, la musique avec Philippe, le tournage, les entrevues, traductions, compositions, enregistrements, montage, etc. Je suis heureuse que ce travail soit enfin disponible!
Je vous souhaite une prochaine ère impériale digne de son nom, soit de belle harmonie!
24 mars 2019
L’histoire cachée sous la couverture de L’Ombre du Shinobi
Il y a quelques années, j’ai lu un article sur un artiste japonais qui avait fait les personnages de Star Wars à l’encre de Chine. J’ai aimé le mouvement que les traces et les points laissés par le pinceau donnaient aux personnages, renouvelant tout à coup leurs portraits. Il a récemment dessiné les personnages de Marvel aussi.
L’artiste se nomme Kôjô Masayuki et il est originaire de Uji, la ville juste au sud de Kyoto, où j’ai enseigné le français pendant un an en 2006. La spécialité de cet artiste est le bujinga, soit les dessins de guerriers. Habituellement, il fait donc des dessins de ce style-là.
Une grande part de son art se fait en spectacle, ce qu’il nomme le live art. C’est-à-dire qu’il invite les gens à venir le voir créer sa toile devant eux. Sur un fond de musique à la fois traditionnelle et moderne, il fait de la grande toile blanche devant lui un guerrier à cheval, un samouraï en attaque ou un guerrier tenant sa lance. C’est fort impressionnant.
Je rêvais que mon prochain roman puisse avoir une couverture avec une toile de cet artiste. En 2018, j’ai donc préparé un courriel en japonais que j’ai fait corriger et que j’ai envoyé. Mais je n’ai reçu aucune réponse. Qu’à cela ne tienne! Je partais trois mois à Kyoto en automne, sait-on jamais!
Comme de fait, je constate dès mon arrivée au Japon que le 18 octobre, l’artiste viendra faire un live art à la mairie d’Uji! C’est fantastique! Mais ça commence à midi et mes cours se terminent à midi trente à Kyoto! NON!!! Je ne pourrai pas y être! Alors j’envoie toute la famille en mission: filmer le live art pour moi et, si possible, rencontrer l’artiste et lui expliquer mon projet. De mon côté, je tenterai de me rendre à Uji le plus vite possible.
Je finis mes cours, je cours à la gare de Kyoto pour prendre le train vers Uji (j’arrive à avoir l’express), puis je cours vers la mairie (il faisait chaud ce jour-là!). Quand je suis arrivée, la toile était rangée, mais Masayuki-san était toujours là, avec ma famille qui le gardait sur place… :) Je lui offre la bière de la microbrasserie de Charlevoix que j’avais apportée et mon exemplaire des Fleurs du Nord. Il me dit qu’il est intéressé et de contacter son agent, dont il me donne le courriel. Il est super sympathique, j’étais vraiment contente d’avoir couru mon marathon pour arriver à temps!
N’osant trop espérer, j’envoie un courriel à son agent dès mon retour à la maison. Je reçois une confirmation que Masayuki-san est intéressé, mais qu’il se demande quel type de dessin je souhaite, étant donné que je lui ai montré une toile représentant un musicien alors que mon livre traitera des ninjas (le mot shinobi étant un synonyme). J’explique donc l’histoire de mon roman: le shinobi est présent, oui, mais il est « caché » en musicien au début, puis après, on le cherche… Je préfère donc un musicien.
J’explique aussi que ma maison d’édition paie pour avoir le droit d’utiliser une toile déjà faite, alors pas besoin d’en faire une originale pour moi… Mais son agent me dit que Masayuki-san veut en faire une spécialement pour le roman. Je comprends, mais je me dis que j’ai sûrement mal compris. Alors j’envoie le courriel à une amie japonaise qui me confirme que j’ai bien compris et me félicite.
Et je recevrai effectivement le fichier de la toile, encore plus extraordinaire que tout ce que j’ai pu espérer! Je vous épargne les détails pour pouvoir avoir le fichier en haute qualité, les soucis pour la facture et le paiement… Mais tout a fini par se régler et voilà que j’ai la chance d’avoir cette extraordinaire couverture!!! Ceux et celles qui viendront au lancement pourront voir l’œuvre imprimée en grand format. Je n’ai pas l’originale (qui vaut plusieurs milliers de dollars), mais j’ai une magnifique reproduction. :)
L’artiste se nomme Kôjô Masayuki et il est originaire de Uji, la ville juste au sud de Kyoto, où j’ai enseigné le français pendant un an en 2006. La spécialité de cet artiste est le bujinga, soit les dessins de guerriers. Habituellement, il fait donc des dessins de ce style-là.
Une grande part de son art se fait en spectacle, ce qu’il nomme le live art. C’est-à-dire qu’il invite les gens à venir le voir créer sa toile devant eux. Sur un fond de musique à la fois traditionnelle et moderne, il fait de la grande toile blanche devant lui un guerrier à cheval, un samouraï en attaque ou un guerrier tenant sa lance. C’est fort impressionnant.
Je rêvais que mon prochain roman puisse avoir une couverture avec une toile de cet artiste. En 2018, j’ai donc préparé un courriel en japonais que j’ai fait corriger et que j’ai envoyé. Mais je n’ai reçu aucune réponse. Qu’à cela ne tienne! Je partais trois mois à Kyoto en automne, sait-on jamais!
Comme de fait, je constate dès mon arrivée au Japon que le 18 octobre, l’artiste viendra faire un live art à la mairie d’Uji! C’est fantastique! Mais ça commence à midi et mes cours se terminent à midi trente à Kyoto! NON!!! Je ne pourrai pas y être! Alors j’envoie toute la famille en mission: filmer le live art pour moi et, si possible, rencontrer l’artiste et lui expliquer mon projet. De mon côté, je tenterai de me rendre à Uji le plus vite possible.
Je finis mes cours, je cours à la gare de Kyoto pour prendre le train vers Uji (j’arrive à avoir l’express), puis je cours vers la mairie (il faisait chaud ce jour-là!). Quand je suis arrivée, la toile était rangée, mais Masayuki-san était toujours là, avec ma famille qui le gardait sur place… :) Je lui offre la bière de la microbrasserie de Charlevoix que j’avais apportée et mon exemplaire des Fleurs du Nord. Il me dit qu’il est intéressé et de contacter son agent, dont il me donne le courriel. Il est super sympathique, j’étais vraiment contente d’avoir couru mon marathon pour arriver à temps!
N’osant trop espérer, j’envoie un courriel à son agent dès mon retour à la maison. Je reçois une confirmation que Masayuki-san est intéressé, mais qu’il se demande quel type de dessin je souhaite, étant donné que je lui ai montré une toile représentant un musicien alors que mon livre traitera des ninjas (le mot shinobi étant un synonyme). J’explique donc l’histoire de mon roman: le shinobi est présent, oui, mais il est « caché » en musicien au début, puis après, on le cherche… Je préfère donc un musicien.
J’explique aussi que ma maison d’édition paie pour avoir le droit d’utiliser une toile déjà faite, alors pas besoin d’en faire une originale pour moi… Mais son agent me dit que Masayuki-san veut en faire une spécialement pour le roman. Je comprends, mais je me dis que j’ai sûrement mal compris. Alors j’envoie le courriel à une amie japonaise qui me confirme que j’ai bien compris et me félicite.
Et je recevrai effectivement le fichier de la toile, encore plus extraordinaire que tout ce que j’ai pu espérer! Je vous épargne les détails pour pouvoir avoir le fichier en haute qualité, les soucis pour la facture et le paiement… Mais tout a fini par se régler et voilà que j’ai la chance d’avoir cette extraordinaire couverture!!! Ceux et celles qui viendront au lancement pourront voir l’œuvre imprimée en grand format. Je n’ai pas l’originale (qui vaut plusieurs milliers de dollars), mais j’ai une magnifique reproduction. :)
14 février 2019
L’amour, c’est l’amour: LGBT au Japon
J'ai vu tous les jolis messages de vœux de Saint-Valentin circuler sur les fils des réseaux sociaux, j'ai donné des becs à mes enfants et mon chum, j'ai téléphoné à mes parents, la fête de l’amour bat son plein avec ses cœurs et ses chocolats. La Saint-Valentin est sans doute la fête la plus privée de l’année, celle des mots susurrés et des sourires.
Au Japon, cette fête prend un tout autre sens cette année avec le dépôt d’une poursuite contre le gouvernement japonais par 13 couples homosexuels qui en ont assez de se faire dire qu’ils n’existent pas. Cela s’ajoute à Gemma Hickey, Canadien au passeport non genré X, qui est venu visiter le Japon, ce pays où son statut est impossible.
L’homosexualité est légale au Japon depuis 1880, mais le pays ne reconnait pas que ces couples puissent former une famille, encore vue comme une unité où il y aura des enfants. C’est ce qu’exprimait publiquement la députée Mio Sugita lorsqu’elle a affirmé que les gens LGBT sont « improductifs » parce qu’ils n’ont pas de descendants. Le reste de son propos donne une bonne image de l’étiquette qu’a l’homosexualité au Japon: davantage perçue comme une « phase » qu’expérimentent certains adolescents avant de devenir « matures » et d’avoir des vies « normales » avec une personne du sexe opposé.
Les choses bougent toutefois, doucement. Il y aurait 1 Japonais sur 11 s’identifiant comme LGBT, selon un sondage Dentsu. Ensuite, les propos de la députée Sugita ont été fortement dénoncés. De plus, des municipalités ont mis en place une forme d’union qui se rapproche des droits des couples mariés. Et finalement, la décision en janvier dernier de la Cour suprême est perçue comme un pas vers l'avant par Usui, celui qui l’a déposée, même si cette décision confirmait que pour tout changement de sexe, la personne devait avoir été opérée et stérilisée, en plus de ne pas être marié et de ne pas avoir d’enfants mineurs. Le dernier point me semble intéressant car il sous-entend que la vie avec un parent vivant une dysphorie de genre est préférable que de le voir prendre les moyens pour aller mieux… Cette confirmation de la Cour suprême (car les juges n’ont fait que confirmer ce qui existait déjà) peut être interprétée comme un léger progrès car les juges ont, pour la première fois, fait part de « doutes » sur ces restrictions, arguant que la société change, ce qui pourrait amener les lois à le faire aussi dans le futur. La porte reste fermée, mais la fenêtre vient de s’entrouvrir.
Les couples LGBT font les choses à leur manière pour sensibiliser les gens comme ce superbe projet d’amoureuses: Les 26 mariages à travers le monde. Vous pouvez les suivre sur Instagram 26回結婚式💐26TimesWedding. À travers une campagne de sociofinancement, les étudiantes Misato Kawasaki et Mayu Otaki expliquent en détails ce que signifie LGBT, les pays où on permet le mariage, pourquoi cela est important de reconnaître les couples de même sexe… Leur projet est de visiter les 25 pays où il est possible de se marier, de prendre des photos (et non pas de se marier 25 fois, imaginez les procédures!) et de terminer avec Taïwan où le débat est vif sur ce sujet. Je les suis sur Instagram, j’ai aussi contribué à leur campagne de sociofinancement (ce qui n’est pas facile si on ne parle pas japonais, malheureusement). Je trouve leur idée mignonne et très efficace pour attirer l’attention. De cette manière douce, je crois qu’elles réussiront à faire avancer cette cause. Car, comme le dit leur slogan, love is love. Et c’est la bonne journée pour s’en souvenir. Bonne Saint-Valentin à tous et à toutes!
Mise à jour (18 février 2019): Après un an de recherche de fonds, le projet 26回結婚式💐26TimesWedding a été annulé par les organisatrices. Il n'est pas facile de rendre réel une telle idée, mais je crois tout de même que d'y avoir investi temps et énergie aura permis de faire discuter les gens, de faire quelques pas.
Au Japon, cette fête prend un tout autre sens cette année avec le dépôt d’une poursuite contre le gouvernement japonais par 13 couples homosexuels qui en ont assez de se faire dire qu’ils n’existent pas. Cela s’ajoute à Gemma Hickey, Canadien au passeport non genré X, qui est venu visiter le Japon, ce pays où son statut est impossible.
L’homosexualité est légale au Japon depuis 1880, mais le pays ne reconnait pas que ces couples puissent former une famille, encore vue comme une unité où il y aura des enfants. C’est ce qu’exprimait publiquement la députée Mio Sugita lorsqu’elle a affirmé que les gens LGBT sont « improductifs » parce qu’ils n’ont pas de descendants. Le reste de son propos donne une bonne image de l’étiquette qu’a l’homosexualité au Japon: davantage perçue comme une « phase » qu’expérimentent certains adolescents avant de devenir « matures » et d’avoir des vies « normales » avec une personne du sexe opposé.
Les choses bougent toutefois, doucement. Il y aurait 1 Japonais sur 11 s’identifiant comme LGBT, selon un sondage Dentsu. Ensuite, les propos de la députée Sugita ont été fortement dénoncés. De plus, des municipalités ont mis en place une forme d’union qui se rapproche des droits des couples mariés. Et finalement, la décision en janvier dernier de la Cour suprême est perçue comme un pas vers l'avant par Usui, celui qui l’a déposée, même si cette décision confirmait que pour tout changement de sexe, la personne devait avoir été opérée et stérilisée, en plus de ne pas être marié et de ne pas avoir d’enfants mineurs. Le dernier point me semble intéressant car il sous-entend que la vie avec un parent vivant une dysphorie de genre est préférable que de le voir prendre les moyens pour aller mieux… Cette confirmation de la Cour suprême (car les juges n’ont fait que confirmer ce qui existait déjà) peut être interprétée comme un léger progrès car les juges ont, pour la première fois, fait part de « doutes » sur ces restrictions, arguant que la société change, ce qui pourrait amener les lois à le faire aussi dans le futur. La porte reste fermée, mais la fenêtre vient de s’entrouvrir.
Les couples LGBT font les choses à leur manière pour sensibiliser les gens comme ce superbe projet d’amoureuses: Les 26 mariages à travers le monde. Vous pouvez les suivre sur Instagram 26回結婚式💐26TimesWedding. À travers une campagne de sociofinancement, les étudiantes Misato Kawasaki et Mayu Otaki expliquent en détails ce que signifie LGBT, les pays où on permet le mariage, pourquoi cela est important de reconnaître les couples de même sexe… Leur projet est de visiter les 25 pays où il est possible de se marier, de prendre des photos (et non pas de se marier 25 fois, imaginez les procédures!) et de terminer avec Taïwan où le débat est vif sur ce sujet. Je les suis sur Instagram, j’ai aussi contribué à leur campagne de sociofinancement (ce qui n’est pas facile si on ne parle pas japonais, malheureusement). Je trouve leur idée mignonne et très efficace pour attirer l’attention. De cette manière douce, je crois qu’elles réussiront à faire avancer cette cause. Car, comme le dit leur slogan, love is love. Et c’est la bonne journée pour s’en souvenir. Bonne Saint-Valentin à tous et à toutes!
Mise à jour (18 février 2019): Après un an de recherche de fonds, le projet 26回結婚式💐26TimesWedding a été annulé par les organisatrices. Il n'est pas facile de rendre réel une telle idée, mais je crois tout de même que d'y avoir investi temps et énergie aura permis de faire discuter les gens, de faire quelques pas.
12 février 2019
La poétesse Misuzu Kanéko
C’était un vieux rêve, datant de mon premier retour du Japon, à la fin de 2006: faire connaître Misuzu Kanéko. Je venais de découvrir cette poétesse par un livre que ma professeure de Kyoto m’avait offert. Les images qui accompagnaient les poèmes étaient pleines d’innocence, me rappelant les couvertures surannées de la Bibliothèque rose.
Mais les poèmes, oh les poèmes!, allaient beaucoup plus loin que la naïveté de l’enfance. Ils étaient à la fois simples, courts, avec de jolis jeux de langue, donc accessibles aux enfants; mais abordaient les sentiments avec toutes les nuances des couleurs de la vie d’adulte.
- L’impossibilité d’être autre chose que soi-même qui permet de s’émerveiller de soi et des autres (L’oisillon, la clochette et moi)
- La difficulté de vivre ensemble et… l’importance d’être bien entouré (Es-tu seulement l’écho?)
- Le jeu qui nous libère un instant de la réalité (Le cerisier de la montagne)
- Qu’il y a plus que ce que les yeux perçoivent (Les étoiles et les pissenlits)
- La nostalgie heureuse de la voix de sa grand-mère (Le chant de grand-maman)
- L’éternité des événements (Le feu d’artifice)
- L’importance du rite pour laisser place à la tristesse du deuil (L’enterrement de la baleine)
- L’insatisfaction humaine à travers la place d’un flocon de neige (La neige qui s’accumule)
- Le « toutte est dans toutte » de Raoul Duguay (Les abeilles et les dieux)
- La beauté émouvante de la liberté perdue (La grue)
- La transformation et ses nécessaires gains et pertes (L’âme de la fleur)
- Le support des souvenirs (Le rire)
- L’irrépressible envie d’aimer (Tout aimer)
Ce sont les treize poèmes que l’illustratrice Rieko Koresawa et moi avons choisi de traduire pour cet album. Nous en avons préféré certains car ils étaient très connus au Japon, mais d’autres parce qu’ils étaient inspirants pour nous, pour notre époque. En traduisant, j’ai voulu rester le plus proche possible du jeu des mots, cherchant à les renouveler en français, ou encore en gardant les répétitions. Ce fut très difficile de trancher quand venait un mot typiquement japonais, qui rappelait un vêtement ou un conte traditionnel, par exemple. Le public étant les enfants, j’ai priorisé leur compréhension, parfois au détriment d’une traduction plus littérale. Je voulais qu’ils puissent apprécier la poésie de Misuzu Kanéko autant qu’un enfant japonais le pourrait. L’éditeur a accepté de mettre les versions japonaises des poèmes, ce qui permettra aux enfants francophones de s’amuser à prononcer le japonais, mais aussi à tous les étudiants de cette langue de critiquer mes choix de traduction!
C’est une poésie lumineuse, qui regarde la nature avec des émotions parfois éclatantes, parfois déchirantes. Les illustrations magnifiques de Rieko transmettent parfaitement ce regard que nous partageons sur la poésie de Misuzu. La vie de cette poétesse ne fut pas un long parcours tranquille et heureux, mais la charge dramatique de son quotidien n’est pas si évidente dans ses poèmes. Peut-être parce que Misuzu Kanéko trouvait dans son écriture un réconfort lui permettant de reconnecter avec les petites joies parsemées dans son univers et ses désirs d’une vie plus belle.
J’espère que vous vous serez aussi émerveillés que moi par les mots de Misuzu Kanéko! Et par les somptueux dessins qui les accompagnent! Le livre est disponible depuis peu, mais il est déjà coup de cœur chez Renaud-Bray! Wow!
J’en profite pour vous inviter à deux événements qui auront lieu à Lévis: une conférence pour les enfants le 7 mars, et un lancement/conférence avec l’illustratrice le 20 mars. Au plaisir de vous rencontrer!
Mais les poèmes, oh les poèmes!, allaient beaucoup plus loin que la naïveté de l’enfance. Ils étaient à la fois simples, courts, avec de jolis jeux de langue, donc accessibles aux enfants; mais abordaient les sentiments avec toutes les nuances des couleurs de la vie d’adulte.
- L’impossibilité d’être autre chose que soi-même qui permet de s’émerveiller de soi et des autres (L’oisillon, la clochette et moi)
- La difficulté de vivre ensemble et… l’importance d’être bien entouré (Es-tu seulement l’écho?)
- Le jeu qui nous libère un instant de la réalité (Le cerisier de la montagne)
- Qu’il y a plus que ce que les yeux perçoivent (Les étoiles et les pissenlits)
- La nostalgie heureuse de la voix de sa grand-mère (Le chant de grand-maman)
- L’éternité des événements (Le feu d’artifice)
- L’importance du rite pour laisser place à la tristesse du deuil (L’enterrement de la baleine)
- L’insatisfaction humaine à travers la place d’un flocon de neige (La neige qui s’accumule)
- Le « toutte est dans toutte » de Raoul Duguay (Les abeilles et les dieux)
- La beauté émouvante de la liberté perdue (La grue)
- La transformation et ses nécessaires gains et pertes (L’âme de la fleur)
- Le support des souvenirs (Le rire)
- L’irrépressible envie d’aimer (Tout aimer)
Ce sont les treize poèmes que l’illustratrice Rieko Koresawa et moi avons choisi de traduire pour cet album. Nous en avons préféré certains car ils étaient très connus au Japon, mais d’autres parce qu’ils étaient inspirants pour nous, pour notre époque. En traduisant, j’ai voulu rester le plus proche possible du jeu des mots, cherchant à les renouveler en français, ou encore en gardant les répétitions. Ce fut très difficile de trancher quand venait un mot typiquement japonais, qui rappelait un vêtement ou un conte traditionnel, par exemple. Le public étant les enfants, j’ai priorisé leur compréhension, parfois au détriment d’une traduction plus littérale. Je voulais qu’ils puissent apprécier la poésie de Misuzu Kanéko autant qu’un enfant japonais le pourrait. L’éditeur a accepté de mettre les versions japonaises des poèmes, ce qui permettra aux enfants francophones de s’amuser à prononcer le japonais, mais aussi à tous les étudiants de cette langue de critiquer mes choix de traduction!
C’est une poésie lumineuse, qui regarde la nature avec des émotions parfois éclatantes, parfois déchirantes. Les illustrations magnifiques de Rieko transmettent parfaitement ce regard que nous partageons sur la poésie de Misuzu. La vie de cette poétesse ne fut pas un long parcours tranquille et heureux, mais la charge dramatique de son quotidien n’est pas si évidente dans ses poèmes. Peut-être parce que Misuzu Kanéko trouvait dans son écriture un réconfort lui permettant de reconnecter avec les petites joies parsemées dans son univers et ses désirs d’une vie plus belle.
J’espère que vous vous serez aussi émerveillés que moi par les mots de Misuzu Kanéko! Et par les somptueux dessins qui les accompagnent! Le livre est disponible depuis peu, mais il est déjà coup de cœur chez Renaud-Bray! Wow!
J’en profite pour vous inviter à deux événements qui auront lieu à Lévis: une conférence pour les enfants le 7 mars, et un lancement/conférence avec l’illustratrice le 20 mars. Au plaisir de vous rencontrer!
10 février 2019
Doctorat à l'unanimité
Je m’y suis préparé attentivement, relisant ma thèse écrite l’été dernier, révisant la théorie, préparant le diaporama Powerpoint, consultant ma codirectrice, discutant avec la psychologue pour gérer le stress, triant les critiques et réfléchissant aux contre-arguments. J’ai multiplié les rencontres et les lectures. J’ai fait mon exposé à un public invisible dans mon salon plusieurs fois cette semaine. J’ai eu l’impression d’affuter des lames invisibles, comme le gladiateur partant à son dernier combat, qui sait fort bien que l’adversaire est plus grand et plus fort.
Jeudi dernier, j’ai réalisé que ce doctorat, que j’ai globalement aimé faire, était devenu, avec sa finale interminable, un frein. Alors peu importe le résultat, j’allais faire de mon mieux, mais mettre ces sept années derrière allaient sûrement me faire un grand bien.
La soutenance fut intéressante. Je dirais même qu’après le premier tour de questions (les plus difficiles dans mon cas), le deuxième tour ressembla davantage à une discussion élargissant ma recherche dans des domaines connexes: paternité, masculinité, regard sociologique. C’est clairement un moment que j’ai apprécié, même si je n’avais pas pu me préparer pour faire face à ces questions. Mais comme ce sont des sujets qui m’intéressent beaucoup, je continue à lire et à réfléchir autour de ces thèmes. J’avais donc des pistes de réponses.
Toutefois, quand j’ai reçu le verdict de la remise du doctorat à l’unanimité des jurés, j’étais non seulement heureuse, mais très surprise. Cela signifie que j’ai réussi à convaincre les deux jurés qui avaient coché que cette thèse n’était pas suffisante pour être soutenue! Le vin dégusté par la suite, Vendange Tardive du Vignoble du Marathonien, était donc sucré et doux, comme le résultat! :) Ah ah ah!
Merci, merci, à tous ceux et celles qui m’ont supporté dans cette finale. J’ai eu beaucoup d’hésitations avant d’exposer publiquement ces difficultés, y voyant des failles et des faiblesses qui tranchaient avec la joie et l’exubérance de mes récits de voyage, mais je ne regrette pas de l’avoir fait, car j’ai reçu beaucoup de messages qui m’ont portés par la suite.
Si vous êtes intéressés à lire un article scientifique relié à ma thèse, il y en a un disponible en libre accès. Il est en anglais, désolée. J’en ai un autre en français, mais il n’est accessible qu’aux universitaires ou sur demande pour l’instant (accès restreint). Je vous mets le lien, écrivez-moi un message si vous voulez le recevoir.
Paternity leave in Québec: between social objectives and workplace challenges (lecture disponible)
Papa 2.0 au Québec. La légitimité du père dans l’utilisation des semaines parentales (sur demande seulement)
Et maintenant? Que ferai-je? Eh bien, j’attendais que cette soutenance soit passée pour vous annoncer plein de bonnes nouvelles, alors les prochaines semaines seront remplies de positif!
Comme je suis insatiable quant aux études, je pense même faire une demande de bourse postdoctorale pour me pencher sur les mangas japonais cette fois. De la même manière que je me suis amusée à le faire dans cet autre article scientifique qui vient de paraître:
La représentation des valeurs japonaises dans le manga Naruto (lecture disponible)
Une chose est sûre, je n’aurai jamais fini d’apprendre, que ce soit par les études, les chroniques à la radio, les rencontres, les livres. Youppi!
Jeudi dernier, j’ai réalisé que ce doctorat, que j’ai globalement aimé faire, était devenu, avec sa finale interminable, un frein. Alors peu importe le résultat, j’allais faire de mon mieux, mais mettre ces sept années derrière allaient sûrement me faire un grand bien.
La soutenance fut intéressante. Je dirais même qu’après le premier tour de questions (les plus difficiles dans mon cas), le deuxième tour ressembla davantage à une discussion élargissant ma recherche dans des domaines connexes: paternité, masculinité, regard sociologique. C’est clairement un moment que j’ai apprécié, même si je n’avais pas pu me préparer pour faire face à ces questions. Mais comme ce sont des sujets qui m’intéressent beaucoup, je continue à lire et à réfléchir autour de ces thèmes. J’avais donc des pistes de réponses.
Toutefois, quand j’ai reçu le verdict de la remise du doctorat à l’unanimité des jurés, j’étais non seulement heureuse, mais très surprise. Cela signifie que j’ai réussi à convaincre les deux jurés qui avaient coché que cette thèse n’était pas suffisante pour être soutenue! Le vin dégusté par la suite, Vendange Tardive du Vignoble du Marathonien, était donc sucré et doux, comme le résultat! :) Ah ah ah!
Merci, merci, à tous ceux et celles qui m’ont supporté dans cette finale. J’ai eu beaucoup d’hésitations avant d’exposer publiquement ces difficultés, y voyant des failles et des faiblesses qui tranchaient avec la joie et l’exubérance de mes récits de voyage, mais je ne regrette pas de l’avoir fait, car j’ai reçu beaucoup de messages qui m’ont portés par la suite.
Si vous êtes intéressés à lire un article scientifique relié à ma thèse, il y en a un disponible en libre accès. Il est en anglais, désolée. J’en ai un autre en français, mais il n’est accessible qu’aux universitaires ou sur demande pour l’instant (accès restreint). Je vous mets le lien, écrivez-moi un message si vous voulez le recevoir.
Paternity leave in Québec: between social objectives and workplace challenges (lecture disponible)
Papa 2.0 au Québec. La légitimité du père dans l’utilisation des semaines parentales (sur demande seulement)
Et maintenant? Que ferai-je? Eh bien, j’attendais que cette soutenance soit passée pour vous annoncer plein de bonnes nouvelles, alors les prochaines semaines seront remplies de positif!
Comme je suis insatiable quant aux études, je pense même faire une demande de bourse postdoctorale pour me pencher sur les mangas japonais cette fois. De la même manière que je me suis amusée à le faire dans cet autre article scientifique qui vient de paraître:
La représentation des valeurs japonaises dans le manga Naruto (lecture disponible)
Une chose est sûre, je n’aurai jamais fini d’apprendre, que ce soit par les études, les chroniques à la radio, les rencontres, les livres. Youppi!
04 janvier 2019
Naha et cuisine okinawaïenne
On poursuit notre découverte d’Okinawa ensemble? On passait deux nuits au resort, alors dès le lendemain matin, c’était le temps de faire les valises et de partir! Notre amie Megumi est venue nous chercher en voiture pour nous amener à Naha, la ville principale. Comme elle habite Okinawa, nous n’avons donc pas eu l’humiliation de louer une voiture avec l’autocollant « Un étranger conduit » apposé dessus (ce n’est pas une blague…) On a fait un détour au musée Sakima, blotti contre la base militaire américaine controversée de Futenma. On a discuté avec le directeur, c’était fort intéressant, Léo avait beaucoup de questionnements sur la situation d’Okinawa.
On est allés manger au restaurant du Château Shuri, c’était absolument délicieux. Je suis fan de la nourriture okinawaïenne, surtout des sobas! Le jus de shiquazar, l’algue mozuku, le concombre amer gôya (margose), le délicieux tofu jimami aux arachides et les multiples desserts à la patate douce violette (béni-imo) sont dans mes coups de cœur aussi!
Le château de Shuri en est à sa 4e reconstruction, la dernière après la Deuxième Guerre mondiale qui a grandement affecté Okinawa. Son architecture et sa couleur rouge le rendent très différent de ce qu’on peut voir ailleurs au Japon. On a visité l’intérieur aussi, les maquettes représentant la visite de l’Empereur chinois au roi des Ryūkyū (l’ancien nom du royaume okinawaïen, avant l’annexion au Japon en 1879). L’histoire de cet archipel d’îles est aussi intéressante que sa culture ou sa gastronomie!
Megumi nous a ensuite amené au marché de poissons où Émi me collait fort en me disant qu’elle avait peur « des bebittes ». En effet, les crabes et homards n’hésitaient à sortir une patte ou deux des bacs, parfois même à marcher par-dessus les autres. C’était fort impressionnant. Megumi nous a quitté par la suite et nous sommes allés à notre nouvel hôtel, qui fut sans doute le plus beau de notre séjour! Tout à côté du monorail, avec une partie sur un sol de tatamis, du verre coloré d’Okinawa pour boire notre eau, du thé: on s’est bien reposés.
Le lendemain matin, on est repartis vers l'aéroport, le chauffeur de taxi nous a fait jouer une radio du Québec avec de la musique traditionnelle! Le vol vers Osaka a duré moins de deux heures, on a pris un taxi jusqu’à notre hôtel près de la gare du shinkansen… Ouf! Quelle chambre minuscule! Deux lits doubles qui ressemblent plus à des lits simples pour quatre personnes… Enfin. Par chance, la professeure des enfants, Mika-sensei, est venu éclairer notre soirée, nous rejoignant après un excellent souper de tempura et soba. Elle a fait le trajet de Kyoto pour venir nous saluer une dernière fois.
À quoi a ressemblé le retour? Eh bien, accrochez votre ceinture… Départ le matin en shinkansen, deux heures trente vers Tokyo à 300 kilomètres heure, avec des paysages enneigés dignes du Québec (une vague de froid a couru sur l’île principale pendant notre séjour au sud); puis transfert dans le train express vers l’aéroport pour une heure; récupération des 7 valises envoyées, enregistrement de toutes ces valises-là (plus une); passage de la sécurité, attente puis embarquement. Le vol de 12 heures vers Montréal a démarré à 17h55! Ça s’est très bien passé, ça a semblé moins long qu'à l'aller. On est arrivés à Montréal à 15h30 (la même journée), retour dans le temps! Récupération des valises, passage des douanes, récupération de la voiture de location et trajet de trois heures vers Lévis… La journée fut longue, très longue, mais heureusement, tout s’est bien passé! Les enfants soulignaient chacune des étapes en tapant dans nos mains et ils étaient très contents d’arriver.
Depuis le décalage horaire frappe fort. Le soir, les enfants pleurent pour aller se coucher, ils ont les yeux dans la graisse de bine. Ils ont pogné de la toux, de la fièvre, du mal de gorge (pharyngite), qui semble aussi transmis aux adultes… Bref, on n’est pas forts côté santé. Pas étonnant que les nouvelles décourageantes sur mon doctorat m’atteignent autant: j’avais comme la porte grande ouverte pour cela!
Merci à vous tous et toutes d’avoir suivi nos aventures! Les nouvelles se feront un peu plus espacées maintenant, mais je continuerai de vous tenir au courant!
C'est la nouvelle année. Je vous la souhaite bonne, très bonne et douce. En pleine santé physique et mentale. Et dans un cocon d'amour.
On est allés manger au restaurant du Château Shuri, c’était absolument délicieux. Je suis fan de la nourriture okinawaïenne, surtout des sobas! Le jus de shiquazar, l’algue mozuku, le concombre amer gôya (margose), le délicieux tofu jimami aux arachides et les multiples desserts à la patate douce violette (béni-imo) sont dans mes coups de cœur aussi!
Le château de Shuri en est à sa 4e reconstruction, la dernière après la Deuxième Guerre mondiale qui a grandement affecté Okinawa. Son architecture et sa couleur rouge le rendent très différent de ce qu’on peut voir ailleurs au Japon. On a visité l’intérieur aussi, les maquettes représentant la visite de l’Empereur chinois au roi des Ryūkyū (l’ancien nom du royaume okinawaïen, avant l’annexion au Japon en 1879). L’histoire de cet archipel d’îles est aussi intéressante que sa culture ou sa gastronomie!
Megumi nous a ensuite amené au marché de poissons où Émi me collait fort en me disant qu’elle avait peur « des bebittes ». En effet, les crabes et homards n’hésitaient à sortir une patte ou deux des bacs, parfois même à marcher par-dessus les autres. C’était fort impressionnant. Megumi nous a quitté par la suite et nous sommes allés à notre nouvel hôtel, qui fut sans doute le plus beau de notre séjour! Tout à côté du monorail, avec une partie sur un sol de tatamis, du verre coloré d’Okinawa pour boire notre eau, du thé: on s’est bien reposés.
Le lendemain matin, on est repartis vers l'aéroport, le chauffeur de taxi nous a fait jouer une radio du Québec avec de la musique traditionnelle! Le vol vers Osaka a duré moins de deux heures, on a pris un taxi jusqu’à notre hôtel près de la gare du shinkansen… Ouf! Quelle chambre minuscule! Deux lits doubles qui ressemblent plus à des lits simples pour quatre personnes… Enfin. Par chance, la professeure des enfants, Mika-sensei, est venu éclairer notre soirée, nous rejoignant après un excellent souper de tempura et soba. Elle a fait le trajet de Kyoto pour venir nous saluer une dernière fois.
À quoi a ressemblé le retour? Eh bien, accrochez votre ceinture… Départ le matin en shinkansen, deux heures trente vers Tokyo à 300 kilomètres heure, avec des paysages enneigés dignes du Québec (une vague de froid a couru sur l’île principale pendant notre séjour au sud); puis transfert dans le train express vers l’aéroport pour une heure; récupération des 7 valises envoyées, enregistrement de toutes ces valises-là (plus une); passage de la sécurité, attente puis embarquement. Le vol de 12 heures vers Montréal a démarré à 17h55! Ça s’est très bien passé, ça a semblé moins long qu'à l'aller. On est arrivés à Montréal à 15h30 (la même journée), retour dans le temps! Récupération des valises, passage des douanes, récupération de la voiture de location et trajet de trois heures vers Lévis… La journée fut longue, très longue, mais heureusement, tout s’est bien passé! Les enfants soulignaient chacune des étapes en tapant dans nos mains et ils étaient très contents d’arriver.
Depuis le décalage horaire frappe fort. Le soir, les enfants pleurent pour aller se coucher, ils ont les yeux dans la graisse de bine. Ils ont pogné de la toux, de la fièvre, du mal de gorge (pharyngite), qui semble aussi transmis aux adultes… Bref, on n’est pas forts côté santé. Pas étonnant que les nouvelles décourageantes sur mon doctorat m’atteignent autant: j’avais comme la porte grande ouverte pour cela!
Merci à vous tous et toutes d’avoir suivi nos aventures! Les nouvelles se feront un peu plus espacées maintenant, mais je continuerai de vous tenir au courant!
C'est la nouvelle année. Je vous la souhaite bonne, très bonne et douce. En pleine santé physique et mentale. Et dans un cocon d'amour.
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