Je m’y suis préparé attentivement, relisant ma thèse écrite l’été dernier, révisant la théorie, préparant le diaporama Powerpoint, consultant ma codirectrice, discutant avec la psychologue pour gérer le stress, triant les critiques et réfléchissant aux contre-arguments. J’ai multiplié les rencontres et les lectures. J’ai fait mon exposé à un public invisible dans mon salon plusieurs fois cette semaine. J’ai eu l’impression d’affuter des lames invisibles, comme le gladiateur partant à son dernier combat, qui sait fort bien que l’adversaire est plus grand et plus fort.
Jeudi dernier, j’ai réalisé que ce doctorat, que j’ai globalement aimé faire, était devenu, avec sa finale interminable, un frein. Alors peu importe le résultat, j’allais faire de mon mieux, mais mettre ces sept années derrière allaient sûrement me faire un grand bien.
La soutenance fut intéressante. Je dirais même qu’après le premier tour de questions (les plus difficiles dans mon cas), le deuxième tour ressembla davantage à une discussion élargissant ma recherche dans des domaines connexes: paternité, masculinité, regard sociologique. C’est clairement un moment que j’ai apprécié, même si je n’avais pas pu me préparer pour faire face à ces questions. Mais comme ce sont des sujets qui m’intéressent beaucoup, je continue à lire et à réfléchir autour de ces thèmes. J’avais donc des pistes de réponses.
Toutefois, quand j’ai reçu le verdict de la remise du doctorat à l’unanimité des jurés, j’étais non seulement heureuse, mais très surprise. Cela signifie que j’ai réussi à convaincre les deux jurés qui avaient coché que cette thèse n’était pas suffisante pour être soutenue! Le vin dégusté par la suite, Vendange Tardive du Vignoble du Marathonien, était donc sucré et doux, comme le résultat! :) Ah ah ah!
Merci, merci, à tous ceux et celles qui m’ont supporté dans cette finale. J’ai eu beaucoup d’hésitations avant d’exposer publiquement ces difficultés, y voyant des failles et des faiblesses qui tranchaient avec la joie et l’exubérance de mes récits de voyage, mais je ne regrette pas de l’avoir fait, car j’ai reçu beaucoup de messages qui m’ont portés par la suite.
Si vous êtes intéressés à lire un article scientifique relié à ma thèse, il y en a un disponible en libre accès. Il est en anglais, désolée. J’en ai un autre en français, mais il n’est accessible qu’aux universitaires ou sur demande pour l’instant (accès restreint). Je vous mets le lien, écrivez-moi un message si vous voulez le recevoir.
Paternity leave in Québec: between social objectives and workplace challenges
(lecture disponible)
Papa 2.0 au Québec. La légitimité du père dans l’utilisation des semaines parentales (sur demande seulement)
Et maintenant? Que ferai-je? Eh bien, j’attendais que cette soutenance soit passée pour vous annoncer plein de bonnes nouvelles, alors les prochaines semaines seront remplies de positif!
Comme je suis insatiable quant aux études, je pense même faire une demande de bourse postdoctorale pour me pencher sur les mangas japonais cette fois. De la même manière que je me suis amusée à le faire dans cet autre article scientifique qui vient de paraître:
La représentation des valeurs japonaises dans le manga Naruto (lecture disponible)
Une chose est sûre, je n’aurai jamais fini d’apprendre, que ce soit par les études, les chroniques à la radio, les rencontres, les livres. Youppi!
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