Jean-Marie Tjibaou était kanak et il tentait d’obtenir la création d’un état kanak en Nouvelle-Calédonie dans les années 60 (les kanaks ont obtenu la citoyenneté française en 1949 seulement). Il a été assassiné en 1986. Le centre culturel porte son nom et raconte brièvement son histoire.
Nous avons commencé notre promenade par le chemin kanak, car il était déjà 10 heures et nous préférions visiter l’intérieur aux heures les plus chaudes de la journée. C’est un chemin très intéressant, très beau, avec plusieurs espèces d’arbres, qui sont bien identifiées et expliquées selon la mythologie et les connaissances canaques. Il faisait tout de même très chaud, car aujourd’hui (et c’est très rare), le vent était presque absent.
Bientôt, nous sommes arrivés aux cases traditionnelles. Nous pouvions entrer à l’intérieur, mais nous y avons découvert des jeunes, car ce sont les vacances d’été ici et il y a des camps de jour à cet endroit. Ça doit être très amusant dans ce superbe lieu.
Le plus beau point de vue est près de la statue de Jean-Marie Tjibaou. C’est magnifique. Le centre culturel est renommé à travers le monde pour son architecture inspirée de l’art kanak : de grandes structures de bois s’élèvent vers le ciel et s’intègrent superbement au paysage calédonien. Renzo Piano, l’architecte de cet ensemble, a également réalisé l’aéroport Kansai que nous allons bientôt voir. ;)
J’avais déjà vu l’œuvre architecturale sur photo, mais je vous avoue que c’est encore plus impressionnant lorsqu’on le voit s’intégrer si bien aux arbres, au lagon tout près, aux cases... Franchement, c’est majestueux.
L’intérieur de chaque structure est aménagé et il y a des expositions que nous avons ensuite visitées. C’était très intéressant. On peut y voir des sculptures et des peintures réalisées par des artistes kanaks d’aujourd’hui. C’est à mon avis l’exposition la plus intéressante et la plus inspirante que j’aie vue ici. Ce centre culturel est réussi.
L’exposition temporaire traitait du bagne. De 1871 à 1879, on a emmené des condamnés (surtout à cause de leur opinion lors de la révolution française de 1871) en exil en Nouvelle-Calédonie. On les faisait travailler comme des chiens sous les injures et la chaleur. Rochefort, un évadé de ces bagnes, a raconté les mauvais traitements subis dans les journaux américains. Ç’avait été une claque dans la face (bien méritée) pour le gouvernement français de l’époque.
Il y avait une section spéciale à propos de Louise Michel, une écrivaine qui avait beaucoup apprécié ce pays, malgré le bagne. Elle est la seule à s’être intéressée aux kanaks et à ne pas les avoir considérés comme des sauvages violents et idiots. Ça m’étonne. Car la majorité des exilés étaient des écrivains, des journalistes, des artisans, qui s’étaient battus pour la liberté dans leur pays. Je croyais donc que c’était des gens un peu plus « ouverts d’esprit » pour réussir à imaginer une société meilleure. Mais non. Sur les quelques milliers, une seule personne semble avoir respectée les autochtones.
Voilà, c’était une belle visite. C’est un lieu à voir absolument.
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