Je n’avais rien contre le fait que Guy Laliberté consacre 35 millions de ses propres dollars pour faire un voyage à la Station spatiale internationale. Et j’avais bien hâte de voir ce qu’il ferait de sa fameuse mission poétique et sociale.
Ce soir, j’étais enthousiaste à l’idée d’ouvrir ma télévision et de regarder ce spectacle. Même si j’ai cherché le canal où il était diffusé. Peut-on m’expliquer pourquoi on a diffusé en direct le show du changement de millénaire de Céline Dion à Montréal sur les chaînes américaines et canadiennes, mais qu’on n’est pas capable de faire la même chose pour l'événement de Guy Laliberté dans l'espace? Sommes-nous si blasés?
J’adore le Cirque du Soleil, je m’attendais donc à quelque chose de surprenant. Nous n’avons pas été déçus.
Vous savez, lorsque l’on voyage, la chose la plus remarquable que l’on doit faire, c’est s’adapter très rapidement. Tout est semblable et pourtant, c’est si différent. Pas un aéroport n’a vraiment les mêmes façons de faire. Pas un magasin (même les McDonald’s) ne ressemble tout à fait aux nôtres. Les attitudes des gens sont différentes. La façon de se croiser sur le trottoir, de se dévisager, de remercier, de sourire. Partout, nous exprimons nos émotions, mais on a tous des particularités pour le faire. Un voyage, c’est donc une adaptation constante, un apprentissage et un émerveillement de ce qui est « pareil » ou pas.
Pourquoi je vous dis cela? Parce que le spectacle de ce soir était un vrai voyage. Nous sommes partis vers l’Afrique du Sud, le Maroc, les États-Unis, le Japon, la Russie, l’Australie, le Royaume-Uni, l’Inde… Partout, nous avons entendu de la musique, nous avons vu de l’art, mais aucun n’était semblable. La diversité était là, l’adaptation devait se faire pour pouvoir l’apprécier. Et cela jusque dans la musique : opéra, rap, ballet, cinéma, rock, Jpop…
Le seul fil conducteur : la merveilleuse histoire de Yann Martel racontée en plusieurs langues. Le conte du Soleil, de la Lune et de la goutte d’eau si précieuse. J’avais été un peu choquée de la mise de côté de Claude Péloquin qui avait déjà travaillé sur Nipi. Mais cela n’enlève rien à l’excellent travail de M. Martel, qui a su adapter son histoire aux pays de notre monde et la rendre si pertinente dans la bouche de gens si variés.
Incroyable. Extraordinaire. Ce soir, nous faisions partie d’un voyage autour de la planète, et même au peu au-dessus.
Nous en sommes ressortis émus de la beauté de la Terre et de l’eau. Et bien sûr, avec le désir de la protéger.
Merci. C’était un beau travail d’artistes et de cœur.
P.-S. Pour ceux qui auraient manqué le spectacle, il sera disponible pendant trois mois sur le site de la Fondation One Drop.