23 décembre 2011

Noël et le papier japonais

Fushimi-Inari et NoëlVous ai-je déjà dit à quel point les Japonais sont friands de papeterie? Des boutiques entières consacrées à l’art du papier, des thématiques qui changent à chaque saison, une qualité exceptionnelle… Dans mon armoire, j’ai un étage complet consacré aux calepins, cahiers de notes, livres et paquets de feuilles venant du Japon. J’aime également les formats, comme les Européens : du A4, mais surtout le charmant et parfait B5, qui se prend bien en main, se traîne dans tous les sacs, me semble être la taille parfaite pour écrire.

Je me rappelle d’avoir choisi mes cahiers de note en observant la taille de l’espacement des lignes. Par exemple, pour mes cours de japonais, j’aimais avoir un espacement très serré, ce qui me permettait de prolonger la vie de mon cahier, car ça devient très long avant de remplir une page! Au contraire, lorsque j’écris pour moi, je préfère un carnet sans ligne pour avoir une liberté complète!

En conséquence, j’apporte souvent des cadeaux en papier à mes amis japonais que je vais chercher à la Papeterie Saint-Gilles, à Saint-Irénée. Et, lorsque c’est Noël, je reçois des cartes magnifiques, même si cette fête n’est pas vraiment célébrée au Japon! La photo de ce blogue en est un exemple : une femme habillée d’un superbe kimono rouge se déplace sous les arches du sanctuaire Fushimi-Inari et des petits Pères Noël suivent ses pas… Avouons que c’est élégant…et mignon! Que l’année 2012 soit à l’image de ce dessin japonais: plein de surprises et de magie! Joyeuses Fêtes!

13 décembre 2011

Le thé et ses consignes sacrées

Tasse de théLe thé en feuilles, le thé en billes, les thés en poche, le thé en petit triangle, le thé en poudre… Il vient sous tant de formes. Mon quotidien, c’est le thé en feuilles. J’ai l’impression de le toucher de plus près, de voir la plante qui a été cueillie, séchée, traitée. Quand la feuille est très verte, comme la plupart des thés japonais, j’imagine la détermination du plant pour boire tous les petits grains de lumière qui passe à travers le tressage noir qui le couvre. Quand l’infusion est entre le vert et le bleu, comme les thés oolong, je voyage jusqu’à l’île montagneuse et humide de Taiwan. Quand il est chaï, parfumé aux mille épices, je rêve de porter un sari jaune doré sous le soleil brûlant de l’Inde. Quand je choisis un thé vert chinois, aromatisé au jasmin ou à l’osmanthus, j’ai l’impression de faire partie d’une lignée millénaire d’amateurs. Quand il est noir, je sors la vieille théière anglaise, it’s tea time, et c’est le thé à la bergamote (Earl Grey) qui parfume la maison.

Pour préparer le thé, il faut prendre deux minutes de pause. Chauffer de l’eau, se verser les feuilles (ou sortir le sachet), trouver sa tasse… D’une certaine façon, le thé implique un effort. C’est cette préparation, même minimale, qui contribue à son effet relaxant. Au travail, en classe, au lever du jour ou juste avant de dormir, on s’accorde deux minutes pour faire un thé.

J’ai vu beaucoup de gens avoir envie d’essayer, en acheter dans un joli salon de thé, puis laisser le petit sachet vieillir dans un coin de l’armoire. Parce qu’on leur a expliqué qu’il fallait respecter la bonne température au risque de brûler les feuilles. Parce que le temps d’infusion idéal est inscrit sur la boite, mais qu’ils ont souvent oublié de le respecter... Il y a tant de règles… Et ils se sont découragés.

Je vais vous révéler un secret. Lorsque je vivais au Japon, un pays où le thé fait partie des mœurs comme le café ailleurs, j’ai été surprise de constater que la grande majorité des Japonais ne se préoccupait absolument pas de la température de leur infusion. Dans ce pays où la très ritualisée cérémonie du thé a été inventée, c’est avec de grands yeux étonnés que je les ai vus brûler des feuilles avec une eau bouillante.

Je me suis remise à respirer. Vous faites un thé pour relaxer? Ce n’est pas le temps de se casser la cervelle pour trouver le 75 degrés. Faites des expériences. Vous verrez : étonnamment certains thés supportent bien une eau trop chaude. Évidemment, les experts qualifieront mes actions de sacrilège, mais ils peuvent me condamner, j’aime mon thé tel qu’il est!

Il m’arrive de suivre les instructions : le dimanche après-midi, quand le temps est gris, en pyjama dans mon salon. J’ai alors le temps de passer dix minutes à la préparation du thé. C’est là que je sors mes thés les plus dispendieux : le gyokuro (vert japonais haut de gamme) ou le thé blanc. J’ai l’impression de me gâter.

Mais sinon, boire du thé en travaillant à mon ordinateur ou après un bon repas en famille sans compliquer les choses contribue à l’effet calmant. Je vous en souhaite autant!

15 novembre 2011

Charlevoix, musique et image

Il y a des moments où j’ai l’impression que rien n’avance, qu’il ne se passe rien d’intéressant à raconter. Puis, je ne sais pas si c’est mon horoscope qui se place tout à coup dans la constellation de « Réalisations », tout arrive en même temps. C’est le cas cette semaine! :)

1re partie de Nicola CicconeLe concert au Domaine Forget, samedi dernier, s’est très bien déroulé. Nous avons interprété Let it be, Vue sur Kyoto, Nuits d’Arabie, Hasta siempre, A Sore Feet Song, My love et Amsterdam. Nous étions très stressés au début, mais au fur et à mesure, la magie de la musique et le public très sympathique ont détendu nos nerfs. C’est difficile d’entrer sur scène pour une première partie, puisque les gens sont venus pour Nicola Ciccone. Il faut donc que ça ne soit pas trop long, varié et bien maîtrisé pour éviter l’ennui. C’est donc avec grand plaisir que nous avons reçu des commentaires comme « On en aurait pris encore! » après le concert… Merci!

Et puis, aujourd’hui, le vidéo que j’ai tourné fin septembre est sorti sur le web. J’aime beaucoup le résultat final, ça fait très dynamique, avec les images qui s’enchaînent dans les conversations. Les neuf minutes passent rapidement, étant donné que je visite plusieurs endroits, ça ne me semble pas ennuyant. Merci à l’équipe et à l’animateur Mathieu Roy! Merci surtout à ceux qui ont voté pour moi, j’ai eu beaucoup de plaisir à tourner ce vidéo (ça paraît je pense…)

05 novembre 2011

Sirop d'érable et santé

ÉrableIl y a de bonnes nouvelles qui nous donnent faim.

Ce sont les Japonais qui devaient nous l’apprendre: le sirop d’érable est meilleur pour notre santé que le sucre blanc. D’après vous, pourquoi trois grands organismes canadiens (Conseil pour le développement de l'agriculture du Québec, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Fédération des producteurs acéricoles du Québec) ont financés une recherche sur le sirop d’érable au Japon? Et pas dans n’importe laquelle des universités! On parle d’une étude scientifique à l’Université de Tokyo, communément appelée « Tôdai », la plus prestigieuse des universités japonaises...

C’était un risque à prendre, puisque les chercheurs n’étaient pas tenus d’en arriver à des conclusions positives à propos du sirop d’érable. Mais c’est ce qui est arrivé : le sirop d’érable diminue la production d’ammoniaque dans le foie, contrairement au sucre blanc. Ce serait dû aux antioxydants, aux vitamines et minéraux présents de l’excellent sirop sucré. Après les résultats gourmands d’une étude suédoise sur les bienfaits du chocolat contre l’AVC, je suis convaincue et je me mets tout de suite au régime sirop d’érable! (comme si ce n’était pas déjà le cas…) ;)

Pourquoi au Japon? C’est une remarquable idée qui permet d’avoir une superbe publicité dans un pays où notre sirop est déjà un chouchou! Tout dernièrement d’ailleurs, le 6e concours « Maple Sweets Contest » s’est tenu là-bas. J’aimerais faire partie du jury qui détermine quelle pâtisserie à l’érable est la meilleure. Après tout, j’ai toujours eu le bec sucré de sirop!

26 septembre 2011

Ambassadrice de Charlevoix

Cadeaux reçusSamedi, 24 septembre, neuf heures du matin. Je débarque de l’auto pour rencontrer l’équipe de tournage de la capsule vidéo. Il y a deux semaines, j’ai été choisie comme « ambassadrice de Charlevoix » après une audition et une mise en candidature sur Facebook (merci à tous ceux qui ont voté!). Ça y est : on va visiter les coins dont je leur avais parlé lors de l’audition. La journée sera chargée en rencontres et en dégustations!

On s’arrête déjeuner au Casino avec les viennoiseries de la boulangerie A. Bergeron. Ça commence sucré : on en a pour toute l’équipe. Je rencontre Mathieu, l’animateur qui me suivra tout au long de la journée et à qui je ferai découvrir la région. Ça s’enchaîne à toute vitesse : 11h, la fromagerie Saint-Fidèle où une gigantesque assiette de fromage m’attend; 13h, À chacun son pain où je salive sur le pain choco-bleuets; 15h, Microbrasserie Charlevoix où je retrouve qualité et chaleur au Saint-Pub si sympathique; 18h, souper cinq services en compagnie de mon amoureux à l’Auberge des Falaises et digestion dans le spa nordique nouvellement installé, puis retour au Manoir Richelieu pour un repos bien mérité. Vous verrez bientôt dans la capsule tous ces beaux endroits.

Comment se déroule un tournage? Eh bien, il y a plusieurs étapes. Grâce à la présence de l’animateur, c’est évidemment plus facile, car c’est lui qui pose les questions et lance les blagues. De mon côté, je n’ai qu’à répondre et expliquer pourquoi je lui ai proposé cet endroit. C’est ensuite que se joint à nous un spécialiste du lieu en question qui donne plus de détails sur son commerce. Nous goûtons les produits (évidemment qu’ils sont bons, sinon je n'aurais pas choisi cet endroit) et j’ai reçu de superbes cadeaux. Sur la photo, vous ne pouvez pas admirer tous les cadeaux, car quelques uns avaient déjà été dégustés…! Finalement, l’équipe de tournage (un caméraman et un percheur) filme des prises diverses pour pouvoir les incorporer au montage (l’arrivée à la fromagerie grâce à une caméra accrochée à la voiture, la boutique, le boulanger qui coupe le pain, la bière qui coule dans les verres, etc.)

Cette petite production devrait être en ligne bientôt, j’ai bien hâte de vous poster ce vidéo. Mais je vous confie quelque chose : j’étais tellement épuisée en revenant à l’hôtel que j’ai même dormi le dimanche après-midi! Faut dire que j’avais sérieusement fait travailler…mon estomac! ;)

18 septembre 2011

Tsunami. Des images pour le Japon

Des images pour le JaponIl est enfin arrivé. Le livre est magnifique, je l’ai posé sur la table pour pouvoir le feuilleter à tout moment.

Il est arrivé, mais pour être sincère, je ne l’attendais plus. J’avais complètement oublié ce don que j’avais fait aux sinistrés du Japon autour d’un projet magnifique : Tsunami, des images pour le Japon. Ce groupe a eu l’idée de solliciter l’aide des artistes graphiques pour amasser des fonds.

Le Japon est un pays qui a inspiré de nombreuses illustrateurs et peintres. C’est sans doute pourquoi les images qui ont été soumises sont si extraordinaires. Ce ne sont pas des dessins d’amateurs, mais bien des œuvres professionnelles d’artistes ayant compris le Japon. On le voit aux messages avec des kanjis sans faute, aux références culturelles et religieuses (shintoïsme, bouddhisme) et à l’authenticité de la représentation des villes, de l’architecture, de l’organisation de l’espace.

Si vous n’avez pas encore visité ce site, on peut y voir gratuitement les œuvres.N’hésitez pas à glisser votre souris jusqu’au bas de la page et à faire « Page précédente »… On y trouve tous les sentiments : l’honneur, le courage, la tristesse, l’empathie, la beauté au milieu de la tragédie, la noblesse et même l’humour, avec juste ce qu’il faut de délicatesse.

Ces chef-d’œuvre ont été vendus aux enchères à la fin d’avril et 31 500 euros ont été envoyés au Japon. Le livre d’art que j’ai acheté est un autre moyen de contribuer, mais nous ne connaissons pas encore le montant amassé grâce aux ventes.

Parmi les contributeurs, on retrouve surtout des artistes français, mais également des gens de l’Espagne, du Japon, de la Chine, de l’Italie, de la Belgique, des États-Unis et aussi du Canada. La plupart des dessinateurs ont indiqué une adresse web où l’on peut voir d’autres de leurs œuvres. C’est ainsi que j’ai remarqué qu’un des participants était lié à Frima Studios de Québec. Plusieurs artistes talentueux sont donc à découvrir…

13 septembre 2011

L'automne est arrivé

CharlevoixL’été est bel et bien terminé. J’ai recommencé les cours à l’université la semaine dernière, alors ça marque bien le passage vers l’automne. Avec la fin de l’été venait aussi le départ de mon amie japonaise, qui a passé deux mois à Québec. Nous sommes allés faire une tournée dans Charlevoix : sortie aux baleines sous la pluie battante (mais on a vu plein de baleines, sans prendre le bateau!), souper à la Pizzeria du Poste, théâtre « Le Père Noël est une ordure » à la Cité des arts et petites tentatives au Casino. Mayumi est repartie jeudi et elle semblait très contente de son séjour en terre québécoise. Tellement qu’elle prévoit revenir en hiver! Ça montre à quel point elle fut convaincue!

La publication de mon roman jeunesse avec Québec Amérique a été retardée au printemps 2013. Un an plus tard… Je suis un peu déçue, mais pas trop. Je crois qu’ils font le bon choix : ils avaient déjà beaucoup de nouveaux romans prévus et je tomberai un peu dans l’oubli si on me publie… En attendant 2013, je pourrai sûrement bénéficier d’une meilleure mise en marché, ce qui est important pour une auteure qui débute. Je travaille sur d'autres projets comme le concert dans Charlevoix à préparer, la première partie de Nicola Ciccone s’en vient, le 12 novembre prochain. Notre programme est prêt!

Finalement, j’ai participé à un concours pour devenir ambassadrice de Charlevoix et j'ai gagné. C’est le Casino qui l’organise et je tournerai un vidéo professionnel pour présenter ma région. J'ai hâte!

19 août 2011

La Grande-Entrée et ses vagues extrêmes, Îles-de-la-Madeleine

Ile BoudreauQuand nous sommes partis vers les îles les plus éloignées de Cap-aux-Meules, ce matin, j'avais des papillons dans l'estomac. Je savais qu'après avoir traversé Havre-aux-Maisons, la Pointe-aux-Loups et Grosse-Île, j'arriverais sur Grande-Entrée, où nous attendait un sport extrême... Mais avant de se diriger vers l'Auberge Salicorne, qui offrait cette sortie spéciale, nous avons visité le bout du bout des îles: l'île Boudreau, qui n'est pas une île, mais une presqu'île.

Pour s'y rendre, on s'est un peu perdus dans un chemin de terre où seul des 4X4 pouvaient rouler. Heureusement qu'on l'a compris à temps! De retour au bon endroit, la marche vers l'île Boudreau s'amorce dans le sable, passe par les marais et se termine tout près de falaises rouges. Il faut suivre le chemin pour éviter l'érosion du grès fragile. Quelle vue quand on arrive à proximité de cette pointe qui s'allonge dans la mer! Magnifique! Et si peu de gens la visitent...

Iles-de-la-MadeleineSport extrême, je disais, alors sport extrême, nous y allons... Nous avions réservé une activité de « flottaison dans les caverses », mais le vent étant fort, cette activité s'appelait maintenant « vagues extrêmes »... On nous passe une combinaison isothermique (wetsuit) de 7 mm d'épaisseur (comme les plongeurs), puis une veste de sauvetage, un casque bien solide et on nous amène dans la mer... On saute de petites falaises et on se fait envoyer sur les rochers enduits d'algues par les vagues pour faire un genre de glissade « à l'envers » (on monte la glissade grâce à la force de l'eau).

Ils disent qu'on doit savoir nager... De la foutaise! Avec cette combinaison, même si vous savez nager, vous ne pourrez pas faire grand mouvements. Je vous conseille plutôt d'être en forme et d'être assez fort. Vous nagerez mieux que moi qui ait été sauveteuse.

Phare Le-Moine-Qui-PrieJ'ai voulu, moi aussi, terminer la sortie en grimpant le cap pour faire un saut de quelques pieds... Pour se faire, je devais m'en approcher, puis m'agripper à la roche quand la vague m'y amenait. Pas capable pantoute... Après cinq tentatives (à chaque fois je devais revenir aux rochers, à contre-vagues!), j'ai bu la tasse de ma vie avec une grosse vague qui m'a roulée pendant un bon dix secondes et trainée sur quelques mètres. J'étais à la fois soulagée et honteuse quand un guide s'est jeté à l'eau pour me « coacher », tandis qu'un autre m'attendait sur le roc pour me tendre la main. J'étais tellement fatiguée que lorsque je suis enfin montée et qu'il m'a dit: « Plie le genou et mets-le ici », j'avais à peine l'énergie pour plier mon articulation avec ce maudit wetsuit trempé et très très lourd...

Mais malgré ma présentation de « sport extrême » et de mes petites aventures, c'est une activité sécuritaire et bien organisée. En plus de la combinaison enveloppante (et encombrante), les trois guides testent tous les lieux où ils nous amènent et ils restent près du groupe. C'est bien intéressant si vous voulez nager dans les vagues entourant les Iles-de-la-Madeleine.

Iles-de-la-MadeleineNous étions bien évidemment fatigués après cette sortie. Alors nous avons choisi une dernière soirée de simplicité: arrêt à la Fromagerie Le Pied de vent pour acheter du Tomme des Demoiselles à pâte molle, puis à la boulangerie Madelon pour une baguette de pain et du jambon. Puis nous nous sommes rendus sur le chemin de la Grave, complètement à l'autre bout des îles, près de la plage où nous avons regardé le soleil se coucher en mangeant nos baguettes sandwich. Magique.

Notre voyage aux Iles fut magnifique, trop court certainement. Nous y reviendrons, c'est certain. Et cette fois-là, pour plus longtemps.

18 août 2011

L'île d'Entrée, Îles-de-la-Madeleine

Iles de la MadeleineCe matin, après un petit déjeuner où nous avons pris le temps de jaser avec des gens qui habitent également l'auberge, nous sommes partis vers le port de Cap-aux-Meules. C'est là que sont amarrés les bateaux de pêcheurs, que les traversiers de Souris et de Montréal/Québec accostent. Et c'est de là que partait notre petit zodiac en direction de l'île d'Entrée, la seule qui n'est pas reliée aux autres.

Une demi-heure de vent sud-ouest, de vagues fort agréables pour nous, mais un peu trop fortes pour d'autres. Beaucoup d'éclaboussures, de plaisir et de rires.

Iles de la MadeleineAvec notre capitaine Marco, nous avons fait le tour de l'île d'Entrée et nous avons pu comprendre un peu mieux la formation des Iles-de-la-Madeleine. En fait, ces iles sont posées sur sept pics de sel qui remontent depuis le fond marin. Par dessus le sel, qui forme la base de toutes les iles, se trouve du grès rouge (qui donne de superbes paysages, mais est une matière friable) et des roches volcaniques (de couleur grise et plus solides) qui vient d'un temps où les volcans entourant ces terres ont laissé beaucoup de matières. Les iles sont donc toutes divisées en deux: du grès rouge et de la roche grise. Maintenant que nous le savons, nous sommes capables de voir cette coupure, facilement observable quand on fait le tour en bateau de l'île d'Entrée ou quand nous sommes revenus sur l'île de Cap-aux-Meules.

L'île d'Entrée, c'est une centaine d'anglophones d'origine irlandaise et écossaise, qui vivent sur des collines presque uniquement couvertes d'herbes. Un traversier s'y rend jusqu'aux glaces, puis ensuite un petit avion prend le relais en hiver. Il y a une école anglaise où les enfants peuvent étudier jusqu'en 8e année. Ensuite, ils doivent venir en pensionnat sur les autres îles pour terminer le secondaire.

Iles de la MadeleineDes animaux vivent au milieu des collines, qui est leur vaste pâturage. Vaches et chevaux nous regardent monter la Big Hill, le point le plus élevé des Îles-de-la-Madeleine, avec 175 mètres. Un cheval nous a même suivi pendant un moment, espérant que nous aurions un second trognon de pomme à lui offrir... Les vaches, quant à elles, aime l'herbe salée du bord des falaises et elles s'avancent très près, beaucoup plus près qu'il est sécuritaire de le faire! Il arrive parfois qu'un bord s'écroule et on voit les traces d'éboulis quand on fait le tour en bateau.

De la Big Hill, la vue est magnifique. On peut voir le grand C formé par les Îles-de-la-Madeleine. Le vent souffle fort, toute l'Île d'Entrée est d'un vert tendre, c'est très apaisant. Nous avons vraiment apprécié notre balade dans cette « petite Irlande ».

De retour à Cap-aux-Meules, nous avons roulé vers l'Étand-du-Nord où nous avons bu un thé au salon Le Flâneur, un endroit bien charmant et fort bien situé, juste devant les quais. Non loin de là, une dame nous avait parlé d'une petite plage, au bout du chemin Delaney. Philippe s'y est baigné, mais l'eau était froide et il y avait quelques méduses. Un Madelinot venu en promenade avec ses deux chiens sympathiques a pris le temps de jaser avec nous. Nous avons ainsi appris que ce n'était pas un très bon endroit pour la baignade à cause des nombreuses carcasses de bateaux tout près (raison très extraordinaire pour nous!) On a parlé musique et chansons, les îles étant un endroit privilégié pour les musiciens. Il a réussi à nous donner le goût: la prochaine fois on apporte la guitare et on s'installe pour chanter quelques pièces de Yume. On prévoit déjà notre prochain voyage!

17 août 2011

Plages et vent, Îles-de-la-Madeleine

Iles de la MadeleineQuelle belle journée nous avons passé! Malgré la fatigue de ce matin après cette courte nuit, nous avons eu le plaisir de voir le ciel se dégager ce matin et le soleil réchauffer la matinée.

Nous sommes partis avec la voiture vers l'île du Havre-Aubert. Nous n'avons pu nous empêcher de s'arrêter en chemin, pour marcher sur la plage de la Martinique. On en a profité pour déguster un muffin et un pain au chocolat que nous avions acheté à la boulangerie Fleur-de-sable. C'était tellement beau! Que serait une vie ici? Nous nous sommes surpris à l'imaginer en laissant la mer caresser nos pieds et le vent fouetter notre énergie.

Iles de la MadeleineÀ Havre-Aubert, nous avons fait une visite aux Artisans du sable, un économusée fort intéressant qui présente les multiples usages du sable des îles. Ils vendent des objets fort intéressants. Juste un peu plus loin, on peut flâner sur le chemin de la Grave, où l'on trouve de nombreuses boutiques. Peut-être que j'ai un préjugé, mais j'ai souvent l'impression que les lieux touristiques avec de petits magasins de souvenirs présentent pas les mêmes objets faits en Chine. Ce n'était pas le cas! Bien au contraire! Quelle heureuse surprise! On trouve un peu de tout, des vêtements, objets d'art et bijoux faits par des artisans locaux. Très intéressant. Les Îles-de-la-Madeleine sont un endroit béni des artistes et artisans.

Iles de la MadeleinePour terminer cette dernière visite de l'île du Havre-Aubert, nous avons escaladé les buttes surnommé Les Demoiselles. Le chemin vers le sommet est court, facile d'accès. La vue est magnifique, mais c'est souvent le cas aux îles.

Nous avons fait le trajet de retour en passant par le Bassin, ce qui nous permet de voir le côté plus boisé de l'île. En effet, les arbres sont certainement ce qui manque le plus aux Iles-de-la-Madeleine, particulièrement les feuillus. Pour l'instant, seuls 18 % de la surface est constituée de forêt (surtout des conifères). Mais chaque année, on plante quelques dizaines de milliers d'arbres pour reboiser les îles. On dit que lorsque Jacques Cartier s'y est arrêté en 1534, toutes les Îles-de-la-Madeleine étaient couvertes d'arbres jusqu'aux bords des falaises. C'est fort différent aujourd'hui.

Pour finir, nous voulions voir une plage du côté nord. Sur le chemin de la plage de l'hôpital, on s'est arrêté à l'herboristerie l'Anse aux vents où j'ai acheté de l'huile d'olive parfumée à la tomate. Ils offrent des mélanges d'épices et une huile à base de homard qui parfume très bien les plats, je n'ai pas de doute!

Iles de la MadeleineEn arrivant à la plage du nord, le vent soufflait très fort et les vents étaient violentes. Fort peu de gens s'y prélassaient et encore moins osaient y mettre le pied. Nous nous sommes contentés de marcher en regardant les trois personnes moins saines d'esprit qui faisaient du kite-surf sur de puissants courants marins... Enfin.

Un voyage aux îles sans manger à la Factrie (l'usine à poisson de la compagnie Cap-sur-Mer) n'est pas un voyage. Au deuxième étage de l'usine, une grande cafétéria vous offre le poisson à toutes les sauces, le homard près de son beurre à l'ail, le pot-en-pot (pâté de fruits de mer). C'est très populaire, il y avait beaucoup de monde! Et j'y ai même retrouvé une amie qui visitait aussi les îles, tout à fait par hasard. C'est vraiment LA PLACE du poisson frais. :)

16 août 2011

Double départ

Arrivée aux Iles-de-la-MadeleineL'avion était prévu à 10h20. Il a décollé à l'heure prévue, direction Havre-aux-Maisons, aux Iles-de-la-Madeleine. Après une heure trente de vol, notre descente presque à sa fin, je vois apparaître les côtes de l'île, les petites maisons qui surgissent au milieu de la brume... Puis tout à coup, nous remontons vers les nuages et tout disparaît... Mais où allons-nous?

L'agente de bord nous annonce que nous allons atterrir à Charlottetown, à l'Ile-du-Prince-Édouard. À cause du plafond très limité aux Iles (il n'était que de 200 pieds à ce moment-là), il est impossible de se poser. Le plafond minimal pour une bonne visibilité sur la piste est de 450 pieds.

Trente minutes plus tard, nous voilà à Charlottetown. L'avion s'est posé, mais il est interdit de poser le pied sur le sol de la province. L'escalier du petit Dash 8 est descendu pour permettre à l'air de rafraîchir légèrement les 50 personnes qui patientent à l'intérieur, mais ce n'est pas très efficace. Il fait chaud. C'est l'heure du diner, nous avons tous faim. Mais il faut attendre la décision d'Air Canada qui décide...de nous renvoyer à Québec.

La raison officielle est que les conditions météo ne s'amélioreront pas avant la nuit. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. À 16h, le plafond était déjà suffisant pour se poser aux Iles et les conditions n'ont cessé de s'améliorer, comme me l'avait indiqué un spécialiste de l'aviation avec qui j'ai discuté.

La raison véritable est que la compagnie aérienne a besoin de l'avion, qui devait normalement repartir des Iles en après-midi et refaire un autre vol en soirée. Les passagers qui n'ont pu se rendre pourront remplir les places vides des autres vols, c'est tout...

À 16h, nous étions donc de retour à Québec sans avoir diner. Le temps de réserver des billets sur les quelques places disponibles en soirée et on va casser la croûte. Notre vol est à 19h20. Nous arrivons à 23h, heure des Maritimes...

Le temps est clair avec un peu de bruine, l'air sent le sel quand nous sortons de l'avion. Enfin, nous sommes rendus! À l'auberge où nous logeons, notre hôte avait préparé quelques sushis de nuit pour nous rassasier. et puis! hop! petit dodo bien mérité.

Sur ce, je vous laisse, car la journée est commencée et le soleil m'appelle dehors. À bientôt!

04 août 2011

Entretenir un rêve

Bateau sur le fleuveC’était avant Internet. Avant l’information facile, à portée du bout des doigts.

C’est la fin du mois de mai. J’ai 14 ans. J’ouvre mon bottin téléphonique et je compose le premier numéro sur la liste. Celui de la Colombie-Britannique, puis de la Saskatchewan, de la Nouvelle-Écosse… Maintenant que je suis un peu plus âgée, j’imagine la réaction des employés devant cette jeune fille qui leur demandait d’envoyer un guide touristique de leur province. Ils devaient bien se douter que je ne partirais pas en voyage cet été-là, mais ils se prêtaient au jeu et m’envoyaient la documentation.

Et je surveillais la poste. La boite aux lettres était juste devant la fenêtre de ma chambre. Chaque matin de grandes vacances, vers 8h30, c’est moi qui prenais la clé de la poste et courais vider le contenu. J’avais six correspondantes, un ou deux magazines, des factures pour les parents et, un jour, je commençais à recevoir les guides demandés un peu partout au Canada, parfois à grand peine, car dans certaines provinces, je devais utiliser l’anglais. Dans ces cas-là, l’enveloppe arrivait toujours un peu en retard car l’adresse avait été mal comprise. Et mon nom avait souvent des graphies très originales…

Chaque année, c’était la même chose. Chaque année, je faisais livrer à la maison des dizaines de rêves pour mon futur. Des guides qui contenaient des photos magnifiques, les meilleurs hôtels, des suggestions d’activités. Je me rappelle que l’Ontario avait été généreuse : j’avais même reçu des signets. Mais les plus beaux guides étaient toujours ceux des Maritimes : l’Ile-du-Cap-Breton, le Labrador, la baie de Fundy. Une année, l’Ile-du-Prince-Édouard m’a même fait parvenir une vidéocassette en français! Le pays d’Anne me fascinait depuis si longtemps…

Pour le Québec, c’était un peu différent. Chaque région avait son guide. Je n’osais demander tous les guides à l’employé, alors je variais les régions d’année en année. Quand je suis partie à Sherbrooke pour les études, je me souviens avoir retrouvé celui des Cantons-de-l’Est et l’avoir annoté.

Avant Internet. Je suis assez âgée pour avoir vécu ça. Et je me souviens de ces moments avec plaisir. J’avais classé toutes les cartes provinciales ensemble et tous les guides se côtoyaient. Je me rappelle encore du toucher de leurs pages, de l’odeur de l’encre.

Dans moins de deux semaines, je visiterai pour la première fois les Iles-de-la-Madeleine. Tout à l’heure, je vais faire quelque chose que je n’ai pas fait depuis quinze ans : téléphoner à l’Association touristique pour me faire livrer un guide. Mais cette fois, je sais que ce ne sera pas uniquement pour entretenir un rêve.

17 juillet 2011

Mon premier roman, printemps 2013

Vieux-LévisL’été arrivé, il me semble que le temps file à toute vitesse. Peut-être parce qu’il fait beau, qu’on veut profiter de tous les moments pour marcher, nager, visiter. C’est un peu ce qui nous arrive… Mais rassurez-vous, en août, nous visiterons les îles de la Madeleine, alors vous aurez bientôt de nouveaux récits d’aventure!

Comme vous le savez, nous effectuerons la première partie de Nicola Ciccone, le 12 novembre prochain! Nous sommes super heureux de cette nouvelle et la musique résonne souvent dans notre appartement. :)

Une autre bonne nouvelle : mon premier roman sera publié aux éditions Québec Amérique au printemps 2012! C’est une histoire d’amour un peu particulière qui figurera dans la collection « Titan », destinée aux adolescentes de 14 ans et plus. Je suis vraiment heureuse car cette maison d’édition a publié tous les romans d’Anne, la Maison aux pignons verts, une série que j’adore, ainsi que Dominique Demers, une auteure qui me touche beaucoup. Je suis vraiment touchée d’entrer dans leur famille!!! JOIE!

Voilà, je vous souhaite de profiter des bons légumes qui commencent à arriver pour bien manger en famille et entre amis!

22 juin 2011

Spectacle au Domaine Forget

Je n’en avais pas parlé, mais la semaine dernière, pendant notre séjour dans Charlevoix, nous avions passé une audition pour faire la première partie d’un artiste cet automne. Et donc…

Le samedi 12 novembre, nous ferons la première partie du spectacle de Nicola Ciccone au Domaine Forget!

Je vous en reparle, je suis très contente!

Valérie

17 juin 2011

Le jardin des lilas, Cap-à-l’Aigle

LilasC’est une espèce commune dans nos jardins. Les grappes de lilas, chargées de fleurs et lourds sur la branche, fleurissent à la fin mai à Montréal, au milieu juin à Québec et à la sortie des classes dans Charlevoix (c’est d’ailleurs ce que j’offrais à mes professeurs pour cadeau de fin d’année!). J’ai deux fleurs favorites : le lilas pour l’odeur et le myosotis pour la beauté… Et elles poussent en même temps!

Pour ceux qui habitent la métropole, il y a une belle collection de lilas qui flirte avec les pommiers au Jardin botanique. Mais je crois que le plus bel endroit pour admirer et sentir ces fleurs sont Les Jardins du cap à l’Aigle, un ancien village qui fait maintenant partie de La Malbaie, dans Charlevoix. Après presque dix années d’existence, les différentes variétés de lilas ont atteint de belles tailles.

Selon leur site web, c’est un horticulteur allemand, amoureux du projet, qui aurait fait don de ces lilas. Tous les plants sont différents : des lilas rose pâle, fuchsia, blancs, violets, deux couleurs, des lilas doubles, des lilas minuscules… Et on inscrit l’origine de chacune des variétés sous le plant : Pologne, France, Allemagne, etc. Fascinant.

Deux sites plus près du fleuve sont en développement et cela promet d’être magnifique dans les prochaines années. C’est donc un jardin à visiter et à revisiter pour les amoureux de ces fleurs. Et pour compléter le tout, les myosotis sont également omniprésents, on en trouve partout!

Pour ceux qui ne veulent pas visiter les jardins, les lilas, c’est comme les baleines : on n’a pas besoin de prendre le bateau pour en voir. Pour les lilas, faites simplement une promenade sur la rue Saint-Raphaël, l’ancienne route principale de Cap-à-l’Aigle, et vous pourrez voir que chaque maison a ses "arbres" de fleurs, parfois très vieux car ils sont très hauts et florissants! Un plaisir pour les yeux et le nez!

06 juin 2011

Escapade à Montréal

Jardin botanique de MontréalLes voyages ont toujours deux faces.

Évidemment, il y a les valises qu’il faut préparer, les choses à ne pas oublier, les cadeaux que l’on veut apporter et les emprunts à rendre. Il y a aussi le trajet pour se rendre, s’installer et se désinstaller, manger et boire sur la route… C’est le côté épuisant d’un voyage.

Mais si le voyage se limitait à cela, ce serait bien triste. Il y a aussi les rencontres avec des gens qu’on n’a pas vus depuis longtemps, les découvertes, les retours dans des lieux qu’on a tant aimés et des adaptations aux imprévus.

Grand départ avec tous les bagages. En arrivant, on a visité une nouvelle amie que j’ai rencontrée au Salon du livre de Hearst : Lucie Pagé. Si vous cherchez une excellente lecture, je vous conseille ses romans ou ses biographies, ça se dévore comme un dessert.

Jardin botanique de MontréalVendredi, on s’est rendu jusqu’au Jardin botanique. Je croyais que je pourrais admirer les pommiers en fleurs, mais c’était complètement terminé! Heureusement qu’aujourd’hui, de retour à Québec, je les vois en pleine floraison! J’ai tout de même pu profiter de la fin des lilas, mes fleurs préférées. À Québec, ces fleurs sont à leur maximum cette semaine, alors qu’elles commencent tout juste dans Charlevoix. Je suivrai donc le chemin des lilas : j’étais la semaine dernière à Montréal, je resterai cette semaine à Québec et la semaine prochaine, je serai dans Charlevoix! ;)

Consul japonais à MontréalDimanche, jour du départ, nous étions invités chez le Consul japonais. Nous avons mangé comme des rois et rencontré trois femmes extraordinaires avec qui nous garderons certainement contact! Nous avons même pu faire résonner le superbe piano du salon. Dès que Philippe voit un piano, il a un genre d’appel : il faut qu’il le fasse jouer, qu’il l’écoute raconter son histoire. Celui du Consul a une belle histoire à raconter car il a un son magnifique. Et à la fin de notre première chanson, une des photos sur le piano est tombée : c’était celle du consul et de Kent Nagano! Ah ah! ;)

C’était donc un beau voyage qui nous a fait du bien. À la fin du tel voyage, on défait les valises en souriant, heureux d’être revenus avec tant de bons souvenirs de notre sortie. Et c’est comme cela qu’on s’est couché hier soir, vers minuit.

31 mai 2011

L'impression en Chine

En fréquentant les Salons du livre plus souvent, je m'amuse à visiter les kiosques et, bien sûr, à acheter des livres. J'ai ainsi fait de belles découvertes (Mon Afrique de Lucie Pagé, L'envers de l'assiette de Laure Waridel, Les aventures de Radisson de Martin Fournier). 

Mais j'ai aussi appris que de nombreux éditeurs font imprimer leurs livres en Chine. Particulièrement lorsqu'il y a de la couleur, nos éditeurs québécois envoient le travail à Singapour ou en Chine. (∞~∞) Pour ne donner qu'un exemple, les éditions Dominique et compagnie, qui publie de nombreux auteurs reconnus, imprime tous leurs volumes en Chine. Il paraît que ça coûte vraiment moins cher... 

J'ai vécu au Japon, alors je sais que l'autre côté de la terre, c'est loin. Pourquoi imprimer un livre en Asie et le ramener ici par bateau, ce qui consommera énormément de pétrole (le poids d'un livre n'est pas léger, je vous le rappelle), coûte moins cher que de le faire produire ici? Normalement, ce livre devrait nous coûter les yeux de la tête puisqu'il a tant voyagé...

Non seulement c'est polluant, mais en plus, c'est très mauvais pour les emplois au Québec. C'est comme ça qu'on a tué le textile québécois, c'est comme ça que le meuble québécois pousse ses derniers soupirs... 

D'abord, on fait produire en Chine ce qui coûte le plus cher pour faire plus de profits et PEUT-ÊTRE en faire profiter le consommateur. Comme les entreprises, disons les imprimeries par exemple, doivent augmenter leurs prix parce qu'ils impriment moins de livres, surtout s'ils sont en couleur, les autres éditeurs doivent aussi faire produire en Chine parce que le service couleur n'est plus offert. Puis on finit par se dire que le noir et blanc coûterait sûrement moins cher aussi... Des imprimeries ferment, des employés sont mis à la rue, on en parle aux nouvelles et on se désole... Mais à chaque fois qu'on achète un livre fait en Chine, on encourage ce cercle vicieux.

On ne peut plus faire grand chose pour les vêtements ou les toutous, il n'y en a plus beaucoup qui se produit ailleurs qu'en Chine... Pour les meubles, c'est devenu difficile aussi. J'attends d'avoir de l'argent pour faire faire ma table à manger par un ébéniste, alors je peux vous dire que c'est devenu compliqué. Mais pour les livres, c'est encore possible.

Nos éditeurs sont payés par des fonds publics et leurs livres sont achetés par des Québécois (principalement). Alors c'est la moindre des choses que leurs produits encouragent des gens d'ici, des imprimeries locales.

Ça préserve nos emplois et ça évite une monstruosité de pollution.

Et quand je mets le nez dans cet arbre transformé en pages et en couleurs pour profiter de son odeur, il me semble que mon livre sent meilleur.

17 mai 2011

Bilan du Salon du livre de Hearst

Université de HearstLe Salon du livre de Hearst s’est terminé dimanche dernier. Lorsque j'ai reçu cette invitation, l'occasion était trop belle: on m’offrait plusieurs conférences et rencontres d'auteure... Je suis partie, mercredi dernier. Le voyage est assez long pour se rendre au nord de l’Ontario. Il faut savoir que je suis presque rendue à la Baie James, mais du côté de l'Ontario. En automobile, c’est à 15-16 heures de route. En avion, j'ai pris un vol vers Toronto (une heure et demie), puis un autre vers Timmins (une heure et demie), puis un petit bus est venu nous chercher pour faire trois heures de route vers le nord. En bonne compagnie, il faut le dire : je n'ai pas vu le temps passer parce que nous jasions joyeusement tout le long!

Le Salon se déroulait à l’Université de Hearst qui possède trois campus : un à Hearst (où nous étions), un autre à Kapuskasing et un dernier à Timmins. J’ai pu rencontrer plusieurs professeurs dont les domaines me sont familiers : sociologie, histoire, psychologie. Tout pour me rendre à l’aise!

Hearst, c'est une ville d'exploitation forestière. Dès que je suis sortie du bus, c'est la première odeur qui m'a sauté au nez: l'épinette. Comme ça sent bon! De la fenêtre de ma chambre, j'avais une vue directe sur la compagnie qui exploite la sciure et qui travaille jour et nuit, avec les trains qui passent, le bois qui est chargé, etc... C'est bruyant, mais très particulier de voir tout cela se dérouler.

HearstEn tout cas, la température était agréable. Lors de mon arrivée, il faisait 22 degrés et très ensoleillé. Les autres jours, il y a eu de la pluie avec de l'odeur d'orage toute la journée, mais pas très froid. Et le dernier jour, encore du beau temps. Ça adonne bien, c’était ma journée la moins chargée.

Les gens parlent français partout. Je n’ai pas eu à parler une seule fois du séjour. Leur français est sans accent, avec des sacres parfois... Ça me fait beaucoup penser au Québec. Il faut dire que la ville est toute jeune, comme vous pourrez le lire sur cette photo. Et que dans les colonisateurs, il y en avait beaucoup du Saguenay-Lac-Saint-Jean! ;) Quand on sait que le Lac-Saint-Jean a d’abord été peuplé par des gens de Charlevoix, je comprends pourquoi je me sens proche des gens rencontrés.

HearstD’ailleurs, en fait de rencontres, ça été fantastique. J’ai visité sept classes, de primaire et secondaire. À mon arrivée, j’avais dans ma chambre le texte d’un jeune qui avait lu Passion Japon et qui avait poussé la curiosité jusqu’aux spécialités culinaires japonaises. Dans une classe, une jeune m’a offert deux dessins de type manga. Je n’ai pu m’empêcher d’en numériser un pour vous le présenter. Samedi, lors du dernier jour du Salon, j’ai terminé avec ma conférence. La technologie était au rendez-vous, j’ai même pu brancher un iPad sur grand écran pour présenter la version électronique de mon livre.

Comme première expérience avec la communauté franco-ontarienne, c’était réussi. J’en garde de chaleureux souvenirs. Merci!

03 mai 2011

Salon du livre de Hearst

Salon du livre de HearstJe suis invitée au Salon du livre de Hearst, en Ontario. Ce salon franco-ontarien a lieu aux deux ans et cette année la thématique est "Emprunter le regard de l'autre". C'est très beau, n'est-ce pas? Est-ce que ce n'est pas ce que l'on fait, à chaque fois que l'on ouvre un livre?

Je serai présente à Hearst du 12 au 14 mai 2011 pour des rencontres d'auteure, des séances de signature, des pratiques d'origami et une conférence sur le Japon. J'ai très hâte de rencontrer la communauté francophone de l'Ontario pour jaser du Japon, de voyages et d'écriture! À très bientôt!

14 avril 2011

Salon du livre de Québec

L'an dernier, à la même date, je flânais sous les cerisiers de Kyoto, près de la Kamogawa... ce qui m'a empêché d'être présente au Salon international du livre de Québec. Cette année, je pourrai y être et ce sera un plaisir de vous y rencontrer!

Pour l'occasion, mon éditeur a préparé une version enrichie de Passion Japon, qui est magnifique (eh oui, j'aime mon livre!). Ce que ça veut dire? Eh bien, deux vidéos où je vous parle en direct du Japon et toutes les photos en couleur! Cette nouvelle version de Passion Japon est disponible:

Passion Japon - version enrichie

Au Salon, je participerai à deux activités le vendredi 15 avril 2011:

15h à 16h - TABLE RONDE : COMMENT LE NUMÉRIQUE PEUT SERVIR À METTRE EN VALEUR LA LITTÉRATURE D'ICI ? avec Bianca Drapeau, Valérie Harvey, Dominique Lemieux et un lecteur, à la Scène des Rendez-vous littéraires.

17h30 à 18h30 - DÉDICACES pour Passion Japon, au kiosque de Septentrion (118).

Vous pouvez passer pour me dire un "bonjour", discuter du Japon ou du sujet de votre choix, j'ai hâte de vous y voir!

Valérie

Pour aider le Japon

Des images pour le JaponJe reçois régulièrement des nouvelles de mes amis japonais, à Kyoto. Ils sont toujours en sécurité, mais ils me disent que les tremblements de terre sont très fréquents, ces jours-ci. Une amie me racontait qu'il est presque gênant d'aller à l'épicerie, de se faire de bons repas et de passer de bons moments alors qu'on connaît la situation dans le nord du pays. C'est pourquoi des mouvements de solidarité se sont organisés: plusieurs envoient des jouets, des couvertures, des denrées dans le nord pour venir en aide aux sinistrés.

De notre côté, la meilleure façon de leur venir en aide, c'est d'envoyer de l'argent. De nombreuses initiatives ont eu lieu pour amasser des fonds: concert classique à Québec, spectacle de tambours japonais à Montréal (Arashi Daiko), souper bénéfice à Baie-Saint-Paul (Chez Bouquet). Merci à tous ceux qui organisent ces événements et y participent!

En France, les bédéistes ont dessiné des images qui seront vendues aux enchères. Allez sur le site web pour y jeter un coup d'œil, ces images sont magnifiques!

Des images pour le Japon

La Croix-Rouge est l'organisme officiel qui recueille et distribue les dons. Vous pouvez donner en ligne à cette adresse:

La Croix-Rouge

Finalement, sachez que 200 miles AirMiles représentent 25$ pour le Japon. Vous pouvez donc contribuer de cette façon si cela vous intéresse. Voici l'adresse:

Dons AirMiles

Merci à tous!

22 mars 2011

La situation au Japon

Depuis le tremblement de terre, les amoureux du Japon sont nombreux à suivre les informations transmises par les médias. J’aimerais donc y ajouter quelques éléments plus personnels. Grâce à mes amis toujours présents là-bas, j’ai reçu plusieurs rapports de la situation telle que les Japonais la vivent. Alors je me permets de vous les communiquer.

D’abord, je remercie Pierre Nadeau, un Québécois vivant dans la région de Nara, qui m’a permis de reproduire ici certains extraits de sa lettre d’information. Pierre apprend l’art du sabre depuis plusieurs années, on peut visiter son site web ici.

Voici les nouvelles qu’il transmettait cette semaine :

« Le nombre de disparus est stable, mais on s'attend à la fois à ce qu'il baisse à mesure qu'on compare les différentes listes (les morts confirmés sont encore sur la liste des disparus; et plusieurs personnes sont partis d'urgence sans donner d'info) et qu'il monte alors qu'on obtient des bases de données plus précises.
Dans tous les cas, le chiffre de plus de 15 000 morts et disparus est exagéré. On s'attend à un nombre de morts confirmé autour de 10 000.

La situation se calme alors que les routes et rails sont de plus en plus réouvertes, dégagées. Les produits essentiels sont acheminés vers les refuges des zones dévastées. Il reste encore un nombre considérable de réfugiés (autour de 300 000) et les conditions se détériorent sur place alors que les toilettes et l'hygiène, la nourriture, les carburants et le confort manquent. Les jeunes enfants et les personnes âgées sont affaiblis. »

Le principal problème soulevé par mes amis étrangers qui résident au Japon (ils sont tous dans la région de Kyoto), c’est que les médias occidentaux traitent la catastrophe de façon beaucoup plus tragique que les Japonais et que certains rapports sont exagérés. Il y a bien sûr un risque radioactif, mais la situation s’améliore tout de même de jour en jour. Si les épiceries de Tokyo sont moins fournies en aliments et boissons diverses, c’est parce que les gens font des provisions, il y a donc un surplus de la demande.

Malgré cette catastrophe, les gens gardent le moral. Il n’y a pas de panique, pas de pillages non plus. J’ai d’ailleurs reçu un appel du journal Le Devoir, étonné de certaines particularités japonaises, voici l’article tiré de cette entrevue.

J’ai été étonnée et admirative en recevant ce courriel, d’une Japonaise de 77 ans:

« Dans tout l'archipel, la menace des tremblements de terre crée un sentiment d'angoisse. J'ai fait des provisions d'eau. Malgré tout, si je repense à l'époque de la guerre, la situation aujourd'hui n'est pas du tout douloureuse. Les informations qui nous parviennent compliquent les choses, je me dis qu'il ne faut pas s'égarer et faire face avec courage. »

Un autre Japonais m’a répondu : « C’est difficile, mais au Japon, nous avons un proverbe qui dit que ‘Demain sera ce que je serai’ (ashita wa wagami). » Si c’est vrai, à voir leur attitude digne et courageuse, le futur japonais s’annonce radieux, ce que nous leur souhaitons de tout cœur.

C’est bientôt la saison des cerisiers là-bas. La beauté de ce printemps apportera sûrement au cœur des Japonais un espoir supplémentaire. La nature peut être destructrice, mais le printemps revient toujours.

12 mars 2011

Tremblement de terre, Japon

La nouvelle du tremblement de terre au Japon nous a beaucoup touchés. Nos amis japonais sont sain et sauf, mais il reste que d’autres personnes et ce pays que nous adorons a été durement éprouvé. Il n’y a pas de mots pour la peine que nous avons ressentie en voyant les images… Dire que nous y étions, il y a à peine neuf mois.

日本の皆さん、私たちの心はいやされる考えを送ります。

21 février 2011

"My Love" - Nouvelle chanson en japonais de Yume

Après dix-huit mois de gestation, aujourd'hui est née une nouvelle chanson! Voici donc un extrait de notre troisième chanson en japonais. Précisons que celle-ci est un peu spéciale: c'est la seule dont j'ai écrit moi-même les paroles en japonais, puis j'ai fait corriger mon texte.

Extrait de My Love

Elle raconte l'histoire d'une fille qui n'est qu'une amie pour le garçon qu'elle aime et qui décide que c'en est assez... Elle lui dit adieu, préférant espérer que quelque chose de mieux l'attend ailleurs.
Mais vous pouvez lire les paroles ici:

Paroles et traduction de My Love

Nous espérons que vous aimerez!

Valérie et Philippe

31 janvier 2011

C'est l'hiver mon chéri...

Québec en hiverAlors qu’il fait deux dizaines sous zéro dehors, mais qu’à la maison il fait un peu plus de vingt degrés grâce au soleil qui entre à pleines fenêtres, je remarque que janvier est dans ses derniers toussotements. Déjà février se pointe demain et j’ai tourné la page de mon calendrier, parce que je sais que ce mois est plus court que les autres et qu’il passe très vite!

Avec juillet, janvier est sans doute le mois où l’on parle le plus de la météo. Ce blogue n’y fera pas exception, mais avec une petite touche « voyage »: ce que signifie notre température sibérienne aux yeux des étrangers.

Je me rappelle une amie uruguayenne qui utilisait toujours les couloirs souterrains de l’université pour se rendre à ses cours et qui se déclarait systématiquement malade les jours où il faisait trop froid. Elle s’emmitouflait alors sous plusieurs couches de couvertures et ne sortait pas à l’extérieur, ce grand ennemi...

Je dois avouer que j’adore les yeux surpris de mes amis japonais lorsque je dis qu’il peut faire -30 degrés en hiver et plus de 35 degrés l’été. Je dois ensuite expliquer COMMENT il est possible de survivre par une telle température hivernale. Il me semble qu’en parlant de cela, j’explique beaucoup de différences culturelles: pourquoi les maisons sont si bien isolées chez nous, à combien de degrés nous les gardons en hiver, l’habillement nécessaire pour supporter la marche par grand froid, le nécessaire système de chauffage dans nos voitures, alors que le climatiseur est toujours une option...

Québec en hiverJ’ai cependant un grand doute : je ne crois pas avoir convaincu mes amis japonais. Quand ils viennent me visiter, ils arrivent en automne ou en été. Je n’ai jamais eu l’occasion de leur prêter manteau et bottes car aucun d’entre eux ne s'est risqué à tester notre hiver. Sommes-nous les seuls fous?

Tout de même, il faut avouer que traduire "vague de froid" en japonais devient quelque chose d'infiniment poétique.

Sur mon ordinateur, j’ai installé tout plein de petites fenêtres qui m’indiquent la température un peu partout dans le monde : après le Québec, je surveille Kyoto, mais aussi le nord du Japon, plus précisément Sapporo. La température est toujours légèrement plus chaude que la nôtre, même si la neige y tombe plus souvent. Même l’Islande (qui figure aussi dans mes choix météo) affiche des degrés beaucoup moins extrêmes que ceux du Québec, car l’île nordique est réchauffée par le Gulfstream!

J’imagine les premiers Français qui ont passé l’hiver ici, dans une « abitation » au plancher de terre gelée… Comme le dit Alexandre Poulin dans une de ses nouvelles chansons La misère de Paris : « J’ai découvert la couleur de l’enfer, c’est pas rouge, c’est blanc, pis y’appellent ça l’hiver. »

Mais vous me connaissez, j’ai l’esprit de contradiction et j’aime l’hiver. Que voulez-vous, il y a certainement un peu de folie dans mon esprit… =^.^=