23 juin 2010

Concert à Kyoto

Concert Yume KyotoC'est dans une ambiance chaleureuse, dans tous les sens du mot, que nous avons donné un concert à Kyoto, samedi dernier.

En effet, nous étions invités à chanter dans une une petite maison japonaise traditionnelle sans air climatisé. En pleine saison des pluies, on a donc offert aux invités dans une chaleur suffocante et humide, excellente pour la voix d'ailleurs! :)

Il y avait 25 personnes dans la pièce, c'était plein. Le concert a duré à peu près une heure et quart. Nous avons chanté en français, en anglais et en japonais.

Concert Yume KyotoLe plus étonnant était que Philippe et moi n'avions pas pratiqué ensemble depuis trois mois… Ou presque… En effet, Philippe s'est acheté un clavier étrange qui se roule. Il est très mince et offre peu de nuances, mais ça nous a permis de trouver la tonalité de certaines pièces, puisque nous ne pouvions avoir accès à un piano.

Concert Yume KyotoC'était fascinant de chanter des chansons de plusieurs pays et d'avoir un public diversifié, lui aussi. Trois Français, un Belge, une Taïwanaise, une Allemande, plusieurs Japonais bien sûr! Et aussi un Québécois dans l'assistance (que j'avais seulement rencontré par courriel). C'est lui qui a pris les plus jolies photos, car il est photographe au Japon…! Quelle chance pour nous! Je vous invite à visiter son blogue Terophoto, il fait une très bonne critique du spectacle en plus!

Concert Yume KyotoÇa faisait aussi du bien de parler le français à ma vitesse, sans surveiller mon accent…! Merci Jean-Yves. C'était également une chance d'avoir tant de francophones, car je savais qu'on comprenait les paroles de mes chansons en français.

Un beau spectacle. Certaines pièces étaient certainement parmi nos meilleures interprétations. Le fait de retrouver le doigté de Philippe, après tant de temps et d'avoir des gens ouverts à la musique, ça fait des miracles! Merci, on reviendra à Kyoto! :)

17 juin 2010

L'hôtel du Disney Resort de Tokyo

DisneySeaUn hôtel peut faire toute la différence dans un voyage. J'en profite donc pour dire que celui que nous avions réservé à Sapporo était non seulement bien situé, mais il était propre, confortable et allait au-delà de nos attentes au niveau des produits fournis (shampoing, revitalisant, traitement pour les cheveux, sels de bain, etc.) Si vous allez à Sapporo, le Richmond Hotel Sapporo Eki-mae est donc un excellent choix pour le type "hôtel business". En plus, c'est la première fois que nous réussissons à avoir un lit double dans un hôtel (on laisse souvent ça aux "love hôtel", préférant vous donnez deux lits simples…)!

C'est justement ce qui nous attendait à l'hôtel de Tokyo. Deux lits simples chacun de leur bord. Ce qui me trouble toujours un peu. Je dors mal toute seule après tant d'années à dormir à deux. Que pensent-ils? Qu'on veut nécessairement se sauter dessus? En plus, au Sunroute Plaza Hotel, la chambre n'est pas inspirante. Du tapis pâle avec des traces de saletés qui ne veulent pas partir, des murs construits à la façon japonaise (on entend les autres au travers et la fumée de cigarettes passent facilement), une chambre encore plus petite que les photos le disaient… Et une odeur d'humidité (moisi?) dans la salle de bain. Franchement, pour le même prix qu'à Sapporo, nous avions une chambre de mauvaise qualité. Quand je paye 125$ la nuit (tarif spécial d'une amie abonnée, notre chambre valait 220$!), je m'attends à quelque chose de bien quand même.

DisneySeaLe Sunroute est situé sur le site de Disney Ressort, c'est pourquoi ils s'énervent pas avec la qualité, ils vont les vendre quand même, les chambres! On a fait un semblant d'effort pour la décoration (sous la thématique "bateau", tant qu'à être enfermé dans un petit espace: pourquoi pas?) et le service est… Ouf… Laissez-moi vous parler du service.

On vous accueille à l'entrée avec le sourire, on court vers vous pour prendre vos valises. On vous donne un numéro pour les récupérer, on est gentils comme tout à l'enregistrement et la fille des valises vous suit jusqu'en haut pour vous expliquer tout à propos de l'hôtel… Mais dans un japonais tellement poli que c'en était presque stressant d'entendre les "de gozaiiiiiiimasu" à tout moment, tous dit du même ton aigu. Elle entre avec vous dans la chambre et vous explique tout (euh… Disons qu'on comprend au premier coup d'oeil).

Le pire, c'est quand je lui ai posé la question de l'air climatisé. Il faisait chaud dans la chambre. Tokyo, à 22 heures, croulait sous un humide 25 degrés, et il avait fait 30 dans la journée (on annonçait la même chose le lendemain).

Mais vous comprenez que, comme ce n'est pas encore "officiellement" l'été, donc pas encore la période pour les yukata, ce n'est pas non plus la période de l'air climatisé…!

Elle m'a donc proposé d'ouvrir la fenêtre pour faire un peu d'aération en semblant dire que l'air climatisé ne fonctionnait pas. Vous imaginez ma face! Déception totale!

Cependant, dès qu'elle a quitté la chambre, nous avons constaté qu'il y avait un bouton pour l'ouvrir et nous l'avons ouvert. Déjà que nous devions dormir à deux dans un lit simple…

Dernier point contre cet hôtel: la dame m'a dit qu'aucun Internet n'était disponible… Et on vous demande de ne pas utiliser vos téléphones cellulaires dans la chambre pour ne pas provoquer d'alarme incendie… Très franchement, pour un Japonais, cette dernière consigne doit lui sembler comme la planète Mars!

DisneySeaLe lendemain, nous avons laissé nos valises à l'hôtel et nous avons visité DisneySea. Que dire de ce deuxième parc de Disney à Tokyo, sinon que c'est vraiment comme un parc Disney? Des décors impressionnants, des parades colorés, des attractions moyennes, mais une très belle ambiance. Et des boutiques partout. J'ai bien aimé, mais sans plus. J'ai même réussi à avoir une photo avec Stitch, mon personnage préféré... Disons que pour finir le voyage, c'était parfait.

Fuji-san du shinkansenNous sommes partis tôt pour prendre le shinkansen. En chemin, nous avons croisé le mont Fuji, facilement reconnaissable, mais habituellement camouflés dans ses nuages. Nous avons débarqués à la gare de Kyoto que nous connaissons bien, ce qui donne toujours un sentiment de revenir chez-soi, vous ne pensez pas?

16 juin 2010

Le lac Toya

Toya-ShikotsuJe suis dans Hokuto, le train qui fait le trajet entre Sapporo et Hakodate, la ville frontière de l'île d'Hokkaido. Aujourd'hui, nous avons (seulement) trois trains à prendre, car nous arrêtons à Tokyo pour la nuit. Demain, avant de prendre le dernier shinkansen vers Kyoto, nous irons visiter DisneySea, le deuxième parc ouvert par Disney au Japon. Je sais que ça fait un peu "touriste", mais bon, je suis un grand bébé, moi!

Ce matin, alors que nous prenons le train toute la journée, c'était la première fois depuis le début du voyage qu'il pleuvait. Quelle chance nous avons eu…

Hier, nous avons visité un deuxième parc: Shikotsu-Toya. On m'avait dit qu'il était plus proche de Sapporo, mais finalement c'est presque aussi long d'y aller qu'au Daisetsuzan.

Toya-ShikotsuPlusieurs choses sont très intéressantes dans ce parc. D'abord, c'est là qu'a eu lieu le sommet du G8 en 2008. Ce n'est pas très important, mais pour moi, ça l'était, car je me souviens des affiches qu'il y avait partout quand j'ai quitté le Japon en 2006. Une façon de boucler la boucle.

Toya-ShikotsuEnsuite, le lac Toya en fait un cratère de 10 kilomètres rempli d'eau et la région est toujours active. En 1957, un nouveau volcan est d'ailleurs sorti du sol en quelques jours! On peut apercevoir des fumerolles sortir de la terre au passage en autobus.


Avant de prendre l'autobus vers le lac Toya, nous avions une température douteuse, où la brume avait envahi encore une fois l'atmosphère. Mais en arrivant au lac, de l'autre côté des montagnes, la température s'est transformé et il faisait très beau.

Shikotsu-ToyaComme nous voulions varier l'expérience, au lieu d'utiliser le téléphérique pour visiter les volcans, nous avons préféré prendre le bateau et les admirer du lac. Nous en avons aussi profité pour s'arrêter sur l'île centrale.

Le bateau, un gigantesque catamaran, a été complètement peint pour évoquer un château. Ses cheminées sont devenues des tours, ses passerelles des murailles. L'effet est plutôt réussi parce que le bateau est peint et non pas recouvert de plastique. Ça au moins le mérite d'être original.

Shikotsu-ToyaÇa été une agréable croisière. Le lac est d'un bleu irréel et l'eau est très claire. Il atteint tout de même un profondeur de 180 mètres… Le bruit des cigales sur l'île principale était assourdissant.

Nous sommes revenus tôt à Sapporo pour préparer nos bagages.

14 juin 2010

L'explication de l'exception "Hokkaido" par l'histoire

Hoku-daiHokkaido est une région particulière, j'en ai eu la confirmation aujourd'hui...

D'abord, j'ai rencontré le professeur dont je parle dans mon livre Passion Japon. Vers la toute fin du livre, je cite un enseignant à l'Université de Hokkaido qui a fait une recherche sur la perception des Américains, qui se fient plus à l'expression de la bouche pour comprendre les émotions, par rapport aux Japonais qui comptent plutôt sur les yeux. Je parlais ensuite des émoticônes japonais, qui jouent avec les yeux… Par exemple: (^_^)

Eh bien, avant de partir de Kyoto, j'ai pensé que je devais rencontrer ce professeur dont j'avais trouvé la recherche si intéressante. Il m'a répondu et on dînait ensemble ce midi. Sympathique, ouvert, facile d'approche, c'est quelqu'un qui m'a motivée à continuer d'apprendre et de faire des recherches. Nous avons parlé de nos champs d'intérêts, je lui ai expliqué ma recherche au Japon et de mes projets de doctorat. Il m'a donné des trucs, exploré certaines idées. Nous avons passé un moment très agréable. Philippe aussi d'ailleurs, tellement ce professeur est intéressant!

Hoku-daiNous lui avons parlé du festival Yosakoi, sur lequel j'ai écrit il y a quelques jours. Il expliquait que Hokkaido est une terre nouvelle pour les Japonais, car ils n'y habitent que depuis 150 ans. Ici, il n'y a pas vraiment de "tradition", car l'histoire est courte. Ce qui explique les costumes étranges et colorés, mélange d'histoire et de cosplay. On invente de nouvelles choses.

Pour faire une histoire courte, il y a ici l'équivalent des Amérindiens: les Aïnu. Ce sont eux qui habitaient Hokkaido (qui avait un nom différent) auparavant. Il y a 150 ans environ, les Japonais ont intégré l'île du Nord au Japon.

Les Aïnu sont maintenant tellement intégrés aux Japonais qu'il est difficile de les reconnaître. Leur mode de vie, leur langue, leur cuisine, leurs traditions ne sont plus très présentes à Hokkaido. Nous n'avons vu que quelques musées, toujours situés un peu loin. Cette assimilation s'est faite avec le temps, tout en douceur. Ne reste que les noms des lieux qui sont toujours liés à leur langue presque oubliée, comme notre Chicoutimi, Saguenay, Rimouski, Québec. Ici, c'est Sapporo, Sounkyo, Toya, Oshamanbe, Muroran. C'est un peu triste, je pense.

Hokkaido, c'est donc une terre nouvelle pour le Japon. 150 ans, alors que Kyoto en a 1200, on comprend facilement le sentiment de nouveauté.

On dit également qu'on y trouve des gens plus directs que les Japonais de l'île principale. Les gens d'Hokkaido sont reconnus pour dire les choses telles quelles. Ce qui est vraiment très intéressant, non? :)

J'ai également appris, en consultant ce professeur et en faisant des recherches sur le web, que Sapporo est une ville qui reçoit plus de neige qu'au Québec. Mais il y fait moins froid l'hiver. On n'atteint jamais le -30 degrés. Le minimum doit être -15, peut-être -20. Nous avons un pays très particulier pour avoir tant d'intervalle entre l'hiver et l'été!

Tv-tower, SapporoNous sommes montés dans la tour de la télévision et nous avons adoré le point de vue sur la ville. Puis nous avons magasiné un peu. Une de nos petites valises s'est brisé, alors nous avons dû en acheter une autre. Philippe s'est aussi acheté un piano qui se roule et devient tout petit. On peut ainsi pratiquer nos musiques pour le concert qui s'en vient!

Tv-tower, SapporoEn soirée, nous avons marché jusqu'au quartier de Susukino, illuminé par des centaines d'annonces. Les pubs résonnent sur les grands trottoirs, mais il y a aussi une musique new-age qui nous suit pendant qu'on marche, c'est assez étrange… Comme si on voulait calmer la foule surexcitée, alors que cela s'ajoute au vacarme de la rue!

Susukino, SapporoNous croisions plusieurs filles habillées en yukata (kimono simple de coton). C'est une preuve majeure qu'à Hokkaido, on fait les choses différemment… Parce qu'à Kyoto, même sous les 28 degrés qu'il y fait présentement, on ne porte pas encore le yukata. Non, parce que "ce n'est pas l'été" officiellement. Il faut donc attendre encore un peu, vers la fin juin. Alors qu'ici, sous 18 degrés et un vent frais, les yukata étaient nombreux, en se foutant bien de la "date officielle de l'été"!

Vraiment, Hokkaido, ça ressemble de plus en plus à chez-nous.

13 juin 2010

Daisetsuzan, un des plus beaux parcs du Japon

Daisetsuzan, HokkaidoNous nous sommes levés très tôt pour rouler vers le plus grand parc naturel du Japon, situé au centre d'Hokkaido (à deux heures trente de train de Sapporo, puis 30 minutes d'autobus de la gare de Kamikawa): le parc Daisetsuzan, ce qui veut dire "des grandes montagnes enneigées". Plusieurs monts de ce parc dépassent les 2000 mètres et on y trouve le sommet le plus haut d'Hokkaido: le mont Asahi-dake.

C'est un paysage extraordinaire. Surtout qu'il y avait encore de la neige aux sommets! J'ai toujours admiré les hautes montagnes, alors j'étais aux anges. Après avoir pris le "rope way" (le téléphérique) vers la 5e station du mont Kuro-dake, j'ai reconnu l'odeur des bois de Charlevoix. Ce mélange de terre mouillée, de lichen, de conifères et de vie verte qui balaie les pentes…

Daisetsuzan, HokkaidoNous sommes montés sur le toit de la station pour admirer le superbe point de vue sur Sounkyo et le canyon qui a fait la renommée de la région. Cette gorge de longs rochers qui montent vers le ciel a été formée lors de l'éruption d'un des volcans de la région, il y a 30 000 ans. Puis une rivière sauvage y a creusé son chemin.


Daisetsuzan, HokkaidoLe petit village, niché au creux de ces grandeurs naturelles, est très mignon, même si certains hôtels (absents sur mes photos) sont vraiment affreux (des blocs blancs qui montent vers le ciel). Il y a plusieurs onsen (sources d'eau chaude) dans la région. Un jour, nous aimerions bien y revenir et rester dans un de ces hôtels pour profiter plus longtemps de ce parc gigantesque.

Daisetsuzan, HokkaidoMais revenons à la 5e station du mont Kuro-dake. Nous étions à 1300 mètres, pourquoi ne pas monter encore plus haut, grâce à un remonte-pente? C'est donc les pattes dans le vide que nous nous sommes rendus à 1520 mètres, appelé la 7e station. Au total, Kuro-dake fait 1984 mètres, mais il faut finir la montée à pied et, avec la neige qui fond, c'est impossible.

Daisetsuzan, HokkaidoDe toute façon, nous n'avions pas besoin d'aller plus haut pour être heureux! Quel point de vue! C'est là que j'ai tourné un petit vidéo, que Philippe s'est nettoyé les mains dans l'eau de fonte et que nous avons marché dans la neige que des skieurs de printemps descendaient vers la 5e station, alors que nous étions tous en manches courtes (il faisait 26 degrés!)…



Que dire de plus? Hokkaido, avec ses journées ensoleillées, ses festivals énergisants, son odeur familière et ses paysages de montagnes et de mer, a vraiment tout pour me séduire. En plus, on m'a écrit de Kyoto pour me dire qu'il pleuvait aujourd'hui… Je vous salue du sommet du Kuro-dake, où il fait si beau, si beau… Je vous laisse regarder.

12 juin 2010

Sapporo, ville délirante

YosakoiSapporo est une ville délirante. Nous sommes tombés en plein milieu du festival Yosakoi Sôran où les étudiants de plusieurs universités de tout le Japon se réunissent pour effectuer les chorégraphies inspirées des pêcheurs et des gens habitant près de la mer. C'était absolument déchaîné! En plein centre du boulevard Odori, où la ville a eu la brillante idée de faire un long parc au lieu d'un terre-plein, on avait fermé les deux côtés du chemin et les étudiants défilaient avec des chariots en chantant et en dansant.

Leurs costumes étincelants, les coiffures, les musiques entrainantes mélangées à du pop ou du dance… Incroyable. Surtout quand j'ai vu tout un groupe d'étudiants retirer Yosakoileur pantalon en finale de leur chorégraphie! Veuillez me pardonnez, je n'ai aucune photo, même si j'avais l'appareil dans les mains. J'étais tout simplement trop surprise de voir autant de jeunes hommes nus fesses vêtus d'un simple pagne… Je vous laisse imaginer! ;)

Nous sommes revenus plein d'énergie de l'expérience fascinante de ce festival célébré sous le soleil et la température très agréable de Hokkaido.

OtaruNous avons pris le train vers le bord de mer pour visiter la petite ville de Otaru. Très franchement, nous en sommes revenus un peu déçus. Nous avons remarqué que les affiches touristiques de Otaru étaient traduites en anglais et en russe. Après tout, Hokkaido n'est pas très loin de la Russie… Eh bien, le port d'Otaru et la ville remplis de bâtiments désaffectés et de vieux entrepôts m'ont fait penser à certaines images de documentaires sur des villes russes…

OtaruC'est un peu triste, même si le voyage pour s'y rendre longe la mer et un paysage de montagnes volcaniques qu'on dirait tout juste sorties du sol… À part l'ancien canal fait de grandes pierres qui ont bien vieillies, la ville aurait besoin d'investissements pour restaurer sa beauté.

Tokei-dai, SapporoDepuis notre arrivée à Hokkaido, vers 15h, la brume monte de la mer qui entoure la gigantesque île et camoufle graduellement le soleil. Mais nous avons d'incroyables journées claires de soleil et il fait même très chaud! Heureusement, la température d'Hokkaido est très différente de celle de Kyoto. Quand le soleil nous effleure la peau, on ne se sent pas étouffé par la lourdeur de la lumière et de l'humidité. C'est très agréable.

11 juin 2010

Trajet heureux vers Hokkaido

Shinkansen HikariJ'aime les trains, je l'ai déjà dit. Mais cette fois, pour faire 1700 kilomètres vers le nord, nous avons pris 4 trains… Je les ai surnommés les 4 H, car ils s'appelaient Hikari, Hayate, Hakuchô, Hokuto. Les deux premiers sont des shinkansen, les deux derniers des express. Un trajet d'environ 13 heures. Et pourtant, nous étions mieux que dans une auto ou un avion.

Est-ce donc possible de faire un voyage en vivant le trajet non pas comme un malaise obligé? Pourtant, j'aime voler, j'adore le moment où l'avion prend son élan sur la piste et s'élance dans le ciel. Je m'émerveille toujours de cette invention. Et je ne me lasse pas de regarder le sol devenir comme une carte de géographie et tenter de comprendre notre organisation humaine.

Shinkansen Hayate BentoMais si j'aime l'avion, c'est parce que c'est le début d'un voyage, sûrement pas à cause du confort… Je suis petite et pourtant, j'ai les jambes ankylosées, écrasées par l'autre de devant qui dort, alors que je n'ai pas encore réussi à le faire en avion… J'aimerais oublier quelques instants cette désagréable impression de sécher de l'intérieur dans cet air étrange. J'aimerais surtout ne pas écraser et déranger mes voisins à chaque fois que je passe devant eux pour utiliser les minuscules toilettes…

Sincèrement, je préfère que mon trajet soit plus long, mais plus confortable. Alors, quatre trains pour se rendre à Hokkaido comparé à deux heures d'avion? J'ai du temps, je vais étudier, lire, regarder le paysage défiler… En plus, avec les Japan Rail Pass qu'on s'est acheté au Québec, le train est gratuit, alors!!!

HokkaidoLe shinkansen (TGV japonais), c'est le confort suprême. De la place pour les jambes (on pourrait presque danser entre les sièges), de grandes fenêtres, un couloir qui permet à la dame aux friandises (c'est systématiquement toujours une femme) ET aux passagers de passer… Ah… Le bonheur.

Je suis en amour avec les trains. Mais j'ai réalisé que j'étais en amour avec les trains électriques. Et un peu moins avec les trains au gaz.

En effet, notre dernier train, celui qui se rendait à Hokkaido, était poussé par une locomotive à l'essence. Côté confort, on se retrouve à quelque chose de légèrement supérieur à un autobus. En plus, le moteur réchauffe le train et, parfois, on sent l'essence. Sur les quais des gares d'Hokkaido, pour la première fois depuis mon arrivée au Japon, j'ai senti l'odeur des voies ferrées. Ce mélange d'huile chauffée par le métal, vous l'avez déjà senti?

HokkaidoLes gens d'Hokkaido veulent, eux aussi, un shinkansen (pour l'instant, il arrête à Hachinobe, mais il se rendra bientôt à Aomori). En arrivant à Sapporo, nous avons croisé des affiches et on faisait signer une pétition que j'ai signée! Oui, oui! J'aimerais faire Tokyo-Sapporo en 3h45 à 360 kilomètres à l'heure!

Tout de même, après avoir passé le plus long tunnel sous-marin qui relie l'île principale à Hokkaido (55 kilomètres, donc environ 20 minutes dans le noir), nous avons découvert nos premiers paysages verdoyants d'Hokkaido et la mer bleue d'Hakodate. La brume s'est mise à envahir le paysage vers la fin de la soirée. Nous sommes débarqués à 21h30 à Sapporo, un peu fatigués, mais encore fonctionnels (si vous m'aviez déjà vu après 13 heures d'avion, vous comprendriez la différence!) ;)

09 juin 2010

Revisiter le Japon

Kodai-jiLa semaine, sensée être envahie de pluie, est finalement très chaude et ensoleillée. Philippe et moi n'avons donc eu aucun mal à sortir pour redécouvrir ces lieux que nous avons aimé, il y a quatre ans.

Nous avons d'abord visité Arashiyama et sommes passés juste à côté de notre ancien appartement. La gare de JR Saga-Arashiyama est maintenant encore plus près puisqu'elle a complètement été refaite. Il y a maintenant une sortie au nord (qui donne directement sur notre ancien appartement) et une nouvelle rue (qui passe juste derrière). Impressionnant!

Arashiyama semble être un quartier en plein développement, des blocs appartements ont poussé et des nouvelles maisons ont été construites. On dirait que nous ne sommes plus les seuls à avoir compris que ce quartier à l'ouest n'est pas loin du centre et très accessible!

Nous avons visité la montagne du minou-si-doux, mais il n'était pas là. Nous sommes passés voir le dragon du Tenryu-ji (le temple du dragon céleste) qui est vraiment effrayant… Non seulement son regard vous suit, mais on dirait même qu'il va sortir de son nuage et qu'il bouge…

PeliculaPour la première fois, nous sommes allés au cinéma japonais. Il faut dire que chaque billet coûte environ 20 dollars, alors c'est pourquoi nous avions hésité avant… Heureusement, le film était tellement bon (Nodame Cantabile, la finale, partie 2), nous étions émus! À la base, c'est un dessin animé sur la musique classique que nous connaissons bien. Il fait d'ailleurs partie de mon top 10 dans Passion Japon! Je ne suis pas sûre que ça marcherait chez nous puisque ça s'adresse aux adultes et que ça traite d'un sujet sérieux, mais nous étions contents de voir la finale ici!

Sous le cinéma, il y avait une grande arcade. Nous en avons profité pour prendre des pelicula (sortie de mini-photos autocollantes dans des décors originaux). Aujourd'hui: jour de lavage et de préparation pour notre départ à Hokkaido demain. Une journée complète de train à haute vitesse pour faire 1700 kilomètres vers le nord… Youppi!

01 juin 2010

J'aime le Pavillon d'argent

Ginkaku-jiSi j'étais un oiseau en visite à Kyoto, je volerais vers les deux montagnes où sont dessinées de grands "dai", ce caractère: 大. Près du premier, je trouverais le Pavillon d'or, imposant et brillant avec son précieux métal jaune. Près de l'autre, j'admirerais les multiples beautés du Pavillon d'argent, qui n'a aucune couverture de métal, car on a manqué de fonds…

Au Ginkaku-ji (Pavillon d'argent), non seulement on peut admirer ce superbe pavillon, mélange étrange d'architecture japonaise (rez-de-chaussée) et chinoise (1er étage), mais on peut aussi s'arrêter près du jardin sec, brossé à chaque jour. En parcourant les sentiers, j'avais l'impression que chacun de mes pas me permettait de voir un paysage différent de fleurs, de reflets dans les étangs, de rochers accrochés à la montagne…

Ginkaku-jiLa foule était nombreuse. Mais ce n'est pas toujours une mauvaise chose… Je me suis fait accoster par des étudiants de Saitama, en voyage d'études à Kyoto. Ils devaient me poser des questions en anglais pour réaliser un travail. C'était très drôle. Parce que je leur répétais la réponse en japonais, s'ils n'avaient pas compris!

J'ai donc répondu à ces questions faciles: Combien de temps êtes-vous au Japon? D'où venez-vous? Aimez-vous la nourriture japonaise?

Ginkaku-jiEt surtout: Que pensez-vous de Kyoto?

Oh… Voilà une question difficile. Très difficile. Pour moi, Kyoto est encore la ville la plus belle, malgré mon attachement à Québec (attention: je n'ai pas dit "l'endroit" le plus beau: je vous laisse deviner!)

Mais comment la décrire?

Ginkaku-jiEn japonais, il y a un mot qui convient: "iyasareru", ce qui est difficilement traduisible. Kyoto est une ville qui "m'apaise", "me fait du bien", "me soulage" dans un sens presque spirituel. Je ne sais pas pourquoi. Ses montagnes, ses rivières, ses temples et ses sanctuaires, son rythme de vie… Un ensemble de petites choses qui forme ce Kyoto que j'aime.

Un des professeurs a bien voulu tenir la caméra pour que je puisse réaliser un autre petit film explicatif. C'était un peu gênant, j'avais tout un public de collégiens qui m'observaient et se sont mis à me féliciter après (ils étaient impressionnés de n'avoir rien compris du tout!) (◎o◎)



En quittant le temple, pour bien terminer la journée, j'ai croisé un Français qui jouait du m'bira, un instrument du Zimbabwe. J'ai discuté avec lui, j'ai même essayé les touches de métal de cet étrange instrument.

Ginkaku-jiJe n'ai pu pratiqué le chant au bord de la rivière aujourd'hui, puisque la pluie s'est mise à tomber pendant mon trajet de retour, mais j'aurai rencontré plein de musiciens! Hier, un joueur tchèque de shakuhachi (flûte en bois japonaise), la semaine dernière, un guitariste. C'est toujours enrichissant de discuter avec ces personnes. La musique est une porte qui permet de démarrer le dialogue.